POILHES - 18 septembre 2016
Pas grand monde ce dimanche 18 septembre pour cette troisième rando de la saison, de nombreux Godillots étant encore en vacances, ou en cure. Les autres, ayant sans doute lu le mail de notre Président un peu rapidement et voyant que cette rando se faisait à Poils par un matin de septembre un peu frisquet, ont préféré rester au chaud sous la couette. En fait, il fallait lire Poilhes, charmant village de l'Hérault, traversé par le Canal du Midi.
S'il y a beaucoup de touristes de passage, il y aussi « des gens qui vivent à Poilhes toute l'année », même l'hiver ! Ils n'ont jamais froid ces « Poilus » !!
Redevenons un peu plus sérieux, pour dire que les habitants de Poilhes s'appellent en fait les Poilhais et Poilhaises.
Le top départ est donné. Le petit groupe de 9 Godillots Baladeurs longe sur quelques mètres le Canal du Midi,
avant de passer devant cette étrange habitation.
A peine le village quitté, et un petit « rampaillou » avalé promptement, nous voici sur les premières hauteurs qui nous offent de magnifiques panoramas avec, en premier plan, des figuiers de Barbarie,
et au lointain les massifs du Caroux et de l'Espinouse :
D'un pas alerte, nous atteignons rapidement et bien avant l'heure prévue, l'oppidum d'Ensérune.
L'oppidum d'Ensérune est un site archéologique comprenant les vestiges d'un village antique.
D'après les trouvailles archéologiques, le site est occupé en permanence du VIe siècle av. J.-C. au Ier siècle apr. J.-C., avec un véritable développement urbain à partir de la fin du Ve siècle. De -500 à -300, de nombreux échanges commerciaux commencent. Il s'agit de la période hellénistique du site. Puis arrivent les Gaulois entre -300 et -250. L'oppidum est détruit à la fin du IIIe siècle av. J.-C., pour retrouver une certaine prospérité avec la fondation de Narbonne par les Romains en -118 et enfin s'éteindre vers le Ier siècle de notre ère.
Sa position au sommet d'une colline lui vaut d'être qualifié d'oppidum.
Comme il s'agit des journées du Patrimoine, le site est ouvert gratuitement au public. Nous en profitons pour découvrir les divers et nombreux modules de stockage que sont les silos pour le stockage des denrées, céréales en particulier, et citernes étanches creusés dans la roche pour la récupération des eaux de pluie.
La colline d'Ensérune est constituée d'une roche très tendre, ce qui a permis de creuser les silos. Cette roche est formée de sédiments du Miocène, constitué de sables marins littoraux
Ancien marais saumâtre, responsable de beaucoup d'épidémies, il est assaini dès 1270. Des fossés disposés "en rayons de soleil" sont construits pour rendre exploitables 420 ha de terre. L'eau est conduite vers un collecteur central, avant d'être ensuite évacuée vers la galerie du Malpas.
Le panneau descriptif nous en dit un peu plus sur cet ouvrage.
L'ensemble constitue aujourd'hui un vrai chef d'oeuvre d'équipement hydro-agricole conçu au Moyen-Age.
Petite pause ravitaillement, et nous voilà repartis à la découverte d'un autre ouvrage dont la réalisation relève d'un véritable défi : le Tunnel du Malpas.
Source Wikipédia :
Riquet ne voulait pas que le canal traverse l'Aude, ce qui était pourtant préconisé par le chevalier de Clerville, architecte de Louis XIV ; cela aurait entraîné selon lui, de trop nombreuses difficultés de navigation.
La solution choisie consistait à réaliser un très long bief (54 km sans écluse), le percement d'un tunnel sous la montagne d'Ensérune, et la construction d'un escalier d'écluses à l'arrivée de Béziers.
Ce tunnel est le premier qui sera réalisé pour un canal, mais lorsque le chantier du Canal du Midi atteignit la colline d'Ensérune, la déconvenue fut grande. Sous quelques mètres d'un sol très dur se cachait une montagne de grès très friable, sujette aux éboulements. Le ministre Colbert alerté de la situation demanda d'interrompre les travaux et annonça la visite des commissaires royaux pour décider de l'avenir du canal. Riquet était sur le point de perdre son pari : il avait préféré percer cette colline plutôt que de suivre les conseils du chevalier de Clerville, qui proposait de traverser l'Aude.
Victime d'une dangereuse cabale, Riquet demanda au maître-maçon Pascal de Nissan de continuer en secret les travaux, malgré les risques d'effondrements. En moins de huit jours, un tunnel d'essai fut percé, soutenu par une voûte cimentée de bout en bout. Il ne resta plus à Riquet qu'à guider l'intendant d'Aguesseau dans ce tunnel, à la lueur des flambeaux, pour le persuader de le laisser continuer les travaux.
Le chantier pour creuser le tunnel dura plusieurs mois, de l'automne 1679 jusqu'au printemps 1680. C'est le dernier grand chantier réalisé par Riquet, qui meurt quelques mois plus tard.
Percé dans des grès sableux sur une longueur de 173 mètres, large de 6 mètres et d'une hauteur de 8,5 mètres, avec ses 30 arches qui soutiennent la voûte, le tunnel y gagna son nom selon une tradition répandue,« Malpas » signifiant « mauvais passage » ; mais il le doit en réalité au col du Malpas (d'une hauteur d'une cinquantaine de mètres) sous lequel il a été percé et nommé ainsi en raison de la mauvaise réputation des lieux.
Sous le tunnel de Malpas se trouvent deux autres tunnels dont les tracés se croisent (à des niveaux différents), une galerie datant du XIIIème siècle qui a été percée pour permettre le drainage de l'étang de Montady et un tunnel ferroviaire creusé au XIX ème siècle pour laisser passage à la ligne de chemin de fer Béziers-Narbonne.
Les Godillots Baladeurs quant à eux, sont « arrivés au bout du tunnel » sans difficultés, mettant un terme à cette journée patrimoniale très enrichissante.
Daniel