Pic de Nore, 17 novembre 2016
Nous sommes 10 valeureux ce matin et pleins d'entrain (mais aussi avec un soupçon d'inquiétude...) lorsque nous démarrons à Castans, dans le Haut Minervois.
Castans est un endroit que nous connaissons déjà : voir "La boucle des ruisseaux" (http://www.les-godillots-baladeurs.com/article-la-boucle-des-ruisseaux-castans-24-juin-2012-107591910.html )
ou "Castans-Laviale" (http://www.les-godillots-baladeurs.com/2015/10/castans-laviale.html)
Et nous emprunterons parfois les mêmes chemins au cours de notre boucle. Mais le sujet, c'est d'abord le Pic de Nore! Un des plus hauts sommets de l'Aude, dans la Montagne Noire (1211 m.) Mauvais souvenir pour quelques-uns et appréhension pour d'autres.
Le grand soleil est en tout cas très engageant. Nous traversons Castans le coeur léger.
Alain nous débusque le "couderle" . De l'occitan je suppose, pour le Clitocybe nébuleux. Un piètre comestible semble-t-il.
Photo de Jacques dans le compte rendu Castans-Laviale, en 2015. C'est donc là aussi le clitocybe nébuleux.
On emprunte des sentiers accueillants et parfois avec encore des fleurs, près des habitations comme ces Sternbergia lutea ou faux crocus qui éclosent à l'automne.
Magnifique automne. Comme on monte, monte, monte..., le nez pointe plutôt vers le sol. Les bogues de châtaignes dessinent des fleurs.
Les amanites tue-mouches en dessinent d'autres, trompeuses... Les sous-bois abritent toute une vie secrète, palpable...
Nous avons ascensionné pendant des heures... et c'est pervers parce que ce dénivelé qui mordille et ronge les mollets n'est pas très visible! Damned, on ne peut même pas poser en victimes, devant l'appareil photo, en posture difficile.
Un certain moment, Alain C. pense qu'il faut accélérer le pas car nous sommes encore loin du sommet et le jour tombe vite... Hum hum, à ce stade, nous sommes déjà à moitié comateux! Les mollets et les miens en tout cas. "Profitons, dit-il, du terrain plat pour avancer". Manque de bol.
D'autant que nous pénétrons dans un bois magique. Une pinède... Non : une "pessière", lieu planté d'épicéas.
La lumière joue à cache cache. Facile dans ce bois aux mille troncs.
On comprend les peintures religieuses du moyen-âge... Mais qui observe encore ces effets de lumière aujourd'hui? Pour l'heure, c'est moi et je perds le groupe. Va falloir courir pour le rattraper! Ou prier?
Un humain se détache, je suis sauvée.
Notre Président est lui aussi à la traîne, soumis au péché de gourmandise.
Mais celle-ci n'est hélas pas payante : ce que l'on croyait être des chanterelles, ne sont que des fausses...
Ne reste plus qu'à rejoindre les autres, déjà sortis du bois et de la poisse.
Encore un petit effort, nous sommes presqu'au sommet. Dominique profite de la petite pause pour cueillir le houx.
Puis Jeannot s'assied, décidé... et tout le monde l'imite. Beau petit groupe auto-géré :-) avec une parfaite parité. Le soleil, le pique-nique et le vin vont nous requinquer
Car il va encore nous falloir assurer ce dernier raidillon vers Soyouz! Le paysage est couvert de landes, typiques des sommets.
Il y a au total 7 émetteurs qui nous permettent de capter les programmes TV et radio. Chaque jour, le site est contrôlé par des techniciens pour en assurer la maintenance.
Mais ça, c'est aujourd'hui...et on ne peut s'empêcher de penser à la BD de Hergé: "On a marché sur la lune". Hier, c'étaient plutôt les légendes qui animaient le lieu.
En voici deux, extraites du site : http://polymathe.over-blog.com/article-21219975.html
La légende de la Fée Nore.
La géologie nous dit que la montagne s’est constitué lorsque des terrains métamorphiques (gneiss et micaschiste) se sont trouvé exhaussés à l’ère tertiaire (formation des Pyrénées). Mais la tradition des anciens l’attribue à l’action d’une fille du rêve, la fée Nore. Deux versions de la légende existent.
Dans la première, la fée Nore, désolée par les atteintes que le vent de Cers porte aux cultures, fiche sa pique dans le sol. Les rochers, comme attirés par une force magnétique, viennent se placer par magie autour de la pique et deviennent… la pique de Nore, ou le pic de Nore.
Dans la deuxième version, Nore, Bug et Arach se plaignent à Jupiter des ravages occasionnés par le vent de Cers sur les cultures humains. Jupiter, fort courroucé d’être ainsi importuné, change Nore, Bug et Arach en montagne. Si Bug et Arach deviennent le sommet de Bugarach, Nore se métamorphose en pic de Nore.
Ceci dit, ces légendes ne m’ont jamais semblé très anciennes ni très authentiques…
Soyouz vu de près.
Et nous, on va se militer aux 1211 mètres d'altitude!
Le Pic de Nore rivalise avec les trois autres hauts sommets de l'Aude : les Madrès (2469 m), le Pech de Bugarach (1230 m) et le Mont Tauch (917 m) .
Avec cette fois le temps d'admirer
Voilà peut-être le fameux géant qui aurait vécu, dans les temps immémoriaux, au Pic de Nore... Un Dieu tutélaire, à l'allure inca que Sid a découvert.
Nous aussi d'ailleurs, même s'il m'a fallu trois jours pour m'en remettre!
Merci à nos deux guides du jour: Jean et Alain et au grand Alain pour l'itinéraire.
Dominique