Roquefort-des-Corbières Oct 2017
Belle matinée et journée qui s'annonce estivale : 14 Godillots au rendez-vous pour cette balade en Corbières.
Nous sommes dès le départ sur le Sentier Cathare ( Itinéraire de Port-la-Nouvelle à Foix, 1er tronçon jusqu'à Durban ). Et voilà notre Lyonnais Michel ( Surnommé le roi du Bouchon ! ) qui voudrait donner une leçon d'histoire-géographie à nous, probables descendants des Cathares.
Retour historique avec quelques dates :
1229 : Traité de Paris qui met fin à la Croisade contre les Albigeois avec la perte de Carcassonne et Nîmes entre autres au profit du royaume de France ( Roi Louis IX ).
1258 : Traité de Corbeil signé entre le roi d'Aragon, Jacques Ier et le roi de France, Louis IX.
Par ce traité, le roi de France renonce à ses prétentions sur la Catalogne et le roi d'Aragon renonce de son côté à certaines de ses prétentions dans le Languedoc (sauf Montpellier entre autres). Ce traité fixe la frontière du royaume de France au sud des Corbières, passant à peu près entre Leucate et Roquefort et gardée, côté français, surtout par les forteresses de Termes, Aguilar, Niort, Quéribus, Peyrepertuse et Puilaurens.
1659 : Traité des Pyrénées entre les rois Louis XIV de France et Philippe IV d'Espagne :
l'Espagne obtient la fin du soutien français au royaume du Portugal ainsi que la renonciation des prétentions françaises au comté de Barcelone. La France annexe le comté de Roussillon, les pays de Vallespir, de Conflent et de Capcir et une partie du comté de Cerdagne.
« Les monts Pyrénées qui avaient anciennement divisé les Gaules des Espagnes seront aussi dorénavant la division des 2 mêmes royaumes »
Après ce bref rappel qui a une résonance particulière en ce moment au Sud des Pyrénées, revenons à la randonnée.
La route serpente parmi les oliviers et les vignes, dans la Combe de Bouc.
Une pause pour s'alléger, il commence à faire chaud ! Et c'est là-haut qu'il faudra grimper !
Nous traversons une partie boisée et pentue. On commence à apercevoir le village et la Méditerranée.
Nous voici à l'embranchement ( km 3 ) où l'on quitte le Sentier Cathare qui descend dans la Combe de la Clotte, pour monter vers le Pla de la Lause.
En bas, on aperçoit les vestiges des bornes milliaires, déjà visitées lors d'une précédente randonnée.
Dans la Rome antique, les bornes milliaires étaient des bornes routières en pierre, généralement en forme de colonne, portant une inscription et destinées à marquer les distances sur le tracé des principales voies romaines d'Italie et des provinces romaines. Comme leur nom l'indique, les distances étaient mesurées en milles romains, soit environ 1 460 mètres. Elles portaient une inscription mentionnant habituellement : - le nom du magistrat, ou de l'empereur ayant fait réparer la route et sa titulature. - la distance entre le point d'implantation - qui n'est pas mentionné - et le lieu de départ ou d'arrivée.
Pour de plus amples renseignements, voir les sites :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Borne_milliaire ou archeolyon.araire.org/Bornemil/bornesmil.html
Un bon petit "rampaillou" ( en français du Nord : un raidillon ) avant le plateau.
Nous y voici : au loin, les silhouettes des éoliennes, les moulins à vent de notre époque. Heureusement que Don Quichotte ne les a pas vues, elles l'auraient rendu encore plus fou !
Derrière, sur la vue de gauche, le mont St Victor. A droite, au fin fond, le Pic de Nore.
Nous passons maintenant sur le versant Sud du massif ( km 5 ), côté Méditerranée.
Midi s'approche, les estomacs sont creux, les esprits vides, les membres tremblants : il faut vite trouver une halte, avec un peu d'ombre si possible. Frère Jean s'affaire pour servir et réconforter tout son monde.
Après ces agapes, une pointe de "gnôle" fabriquée par notre nouvelle alsacienne Christine, un bon café ( d'Ethiopie évidemment ! ) et en descente qui plus est, la suite de la balade s'avère plus facile.
Une pause pour admirer le paysage : au premier plan, Sigean, plus loin, le village de Bages et son étang et derrière, Narbonne, notre "capitale".
Nous traversons une zone typiquement de garrigue : le Clot de l'Aigue ( entre les km 7 et 8 ) composée surtout de chênes verts et kermès.
Des abris rudimentaires de pierre, édifiés sans doute par des chasseurs de palombes.
D'autres sont en meilleur état et habitables : l'occasion pour nos "Godillotes quadragénaires" de se reposer un peu.
Des insectes sauteurs, genre sauterelles, de plus en plus nombreux : il semblerait que ce soient des Criquets à ailes rouges ( Oedipoda germanica de la Famille des Acrididés ). Au repos, cette couleur n'apparaît pas, l'insecte se fond dans le milieu mais c'est en vol que le rouge est visible, sans doute pour échapper aux prédateurs en se faisant passer pour un papillon.
En voici d'ailleurs un que l'on aperçoit encore à cette période tardive de l'année : difficile à voir vu ses couleurs ternes. Est-ce un Brun des Pélargoniums ? un Vulcain ? un Cuivré commun ? un Myrtil ? Avis aux connaisseurs.
Au loin, la chapelle St Martin et les silhouettes des anciens moulins à grain.
Et retour au village de Roquefort, au terme d'une randonnée facilement accessible malgré un chemin assez rocailleux.
Texte et Photos de Jacques, dit l'imparfait Cathare.