Talairan : sur les traces du facteur Fév 21
La tournée du "facteur Godillot"
Départ de Talairan, village des Hautes Corbières, par un temps maussade et "frisquet".
En tête, notre "facteur" Toni, suivi de son "gafet" JP et d'une ribambelle de "barjacairas".
😂 ( PS : barjacar veut dire bavarder, jacasser mais sans plus !!! Gafet : un petit, un aide-apprenti ) 😂
Tiens : une curieuse sculpture en fer forgé dans ce jardin : un treuil pour l'eau d'un puits ? Ou une élucubration d'artiste ? Qui a trouvé ?
Mais les "British" Elsa, Syd et Sheila prennent déjà leur envol : la tournée ne sera pas de tout repos !!!!!!
Sous cette grisaille, le jaune des Argelats et le bleu des Romarins manquent de flamboyance !
1er arrêt pour reprendre le souffle : remarquez le curieux béret porté par JP et nommé pakol ( béret traditionnel en laine porté surtout par les Afghans, en forme de galette et que JP a ramené à son retour de sa "campagne" dans ce pays ).
Une petite grimpette dans le "bartas" pour s'échauffer.
Le village s'éloigne doucement !
1ere halte près d'une cabane : on y parle d'un certain "Lapinet" : c'est sans doute l'ancêtre de notre Janot Ducel qui a lui-aussi à son tableau de chasse plus de 1000 lapins, lièvres et perdrix, attrapés plus ou moins légalement (mais cela ne nous regarde pas !).
La colonne des Godillots serpente au milieu de la garrigue, telle une couleuvre engourdie parle froid !
"Oh le beau sapin" ! mais non, cou..llon,ce n'est qu'un Cyprès (Famille des Cupressacées comme le Genévrier ).
C'est la pleine floraison : on trouve sur le même pied organes mâles ( toutes ces tiges dressées prêtes à déverser leur semence !!!!! ) et organes femelles ( les cônes en forme de boules ), donc des plantes monoïques.
Nouvelle halte : ça y est, on s'allège un peu, nous sommes à Tréviac Haut (km 4,5).
Nous sommes près d'une cabane avec un nouvel écriteau parlant de la vie d'autrefois, celle de nos grands-parents et de nos aïeux.
Là, par terre, des touches de couleur bleu-violacé avec ces fleurs de Petite Pervenche ( Famille des Apocynacées ), plante rampante dont les tiges portent ces fleurs à 5 pétales.
Nouvelle halte au Tréviac bas où l'on aperçoit des "cadavres" de cuves à vin en béton, aujourd'hui délaissées.
Déjà 5,5 km parcourus mais il en reste 12 encore : en tout cas, on est sur le bon chemin.
Les Argelats ( ou Ajoncs à petites fleurs ) envahissent même les vignes.
Traversée prudente d'un grand "fleuve" : le ruisseau de Roche grise.
Nouvel écriteau sur les plantes de la garrigue.
Et plus loin, plus surprenant, un écriteau qui parle de nous, les Godillots ?
Mais comment ont-ils su qu'on allait venir ?
Cette surprise passée, nous voici au domaine viticole des Olivières, ce qui laisse Jean-Jacques songeur : est-ce qu'ils y font du bon pinard ?
Un peu plus loin, dans un champ, des amandiers sans doute abandonnés car porteurs d'amandes encore et un écriteau sur les fruitiers. L'olivier, la vigne et l'amandier poussaient ici facilement car ils ne demandaient pas beaucoup d'eau. Aujourd'hui, seule la vigne semble encore exploitée dans ce secteur des Olivières.
A ce propos, qu'est-ce qu'une olivière ? Une plantation d'oliviers est une oliveraie ou encore olivaie mais une olivière ? Mystère. Qui va trouver ? Un bocal d'olives à celui qui trouve.
Il est temps de trouver un coin pour casser la croûte : on traverse le ruisseau de Fourques pour s'installer au pied de la Tuilerie.
La pause fut brève, notre sommelier Jean étant absent et le ciel menaçant : en route.
L'allure s'accélère car le ciel se fait lourd, très lourd et la pluie a été annoncée pour bientôt. Nous rejoignons la route au km 13 près de la Métairie du Razès.
Juste le temps d'apercevoir un Genévrier rouge ou de Phénicie, avec ses feuilles en écaille qui le différencient des autres genévriers ( Famille des Cupressacées ) et dont les organes mâles (oranges) et femelles (rouge sombre) sont bien visibles.
Et voilà la pluie tant annoncée : d'abord très fine, comme un crachin ( de "l'escoupigne" dirons nous ), ce qui nous oblige à sortir les ponchos.
Nous passons près de la métairie de Cantéric et sommes accueillis par 3 brebis, pas plus, ce qui fait la joie de notre gafet JP.
Mais pas le temps de s'attarder car ça tombe de plus en plus, on passe la 5e vitesse pour atteindre le village où nous attendait une magnifique sculpture de taureau dégoulinant sous la pluie, Talairan ayant une tradition taurine de courses landaises.
Enfin au sec après une promenade d'environ 17 km qui aurait pu être plus agréable par beau temps.
Les facteurs sont bien arrivés, finie la tournée. Pensons aux facteurs d'antan qui la faisaient à longueur d'année et par tous les temps.
Et pour finir en beauté, une citation de notre écrivain et poète audois Joseph Delteil :
« Ecrire, c'est fraterniser ; c'est fraterniser en jouant ; c'est fraterniser en jouissant ».
A bientôt sur les sentiers.
Jacques le cathare