CANTAL, SINGING IN THE RAIN 10-13 sept 2012
Clic sur chaque photo pour l'agrandir dans une autre fenêtre.
Une belle petite boucle de près de 700 kms pour aller voir les vaches de Salers dans leur biotope favori : le Cantal!
Première photo et dernière photos de ce petit reportage: des ponts!
De beaux symboles du génie humain : les viaducs de Millau et de Garabit (Eiffel, 1884) .
Un peu ce que nous sommes, en marchant: un pas, n'est-ce pas un viaduc?, pour cheminer...
Ces deux oeuvres construites à 120 ans d'écart sont liées par le nom du célèbre architecte . En effet l'entreprise Eiffel devenue Eiffel Construction Métallique a pris le nom d'Eiffage en 1992.
On peut par ailleurs examiner la qualité des cieux et conclure que la météo a fait grise mine.
Mais au moins, on ne nous enlèvera pas le SOLEIL radieux de l'aller avec toutes les petites pauses touristiques qu'il a suscitées dans l'Aveyron.
Par ordre chronologique :
Bozouls et son "trou" cerné d'une magnifique falaise calcaire . Pique-nique devant ce paysage. Puis balade digestive...
et culturelle. Chemin faisant, une vocation se signale. Tony réunit ses ouailles.
Espalion, sur le Lot, avec ses anciennes tanneries (voir escaliers qui descendant vers l'eau) devenues de vastes maisons bourgeoises!
et son superbe pont rose, sur lequel rêvent les Godillot(e)s.
Et enfin le fief de V.G. D'Estaing, avec Estaing! Voici son petit pavillon...que des générations de Comtes d'Estaing ont fignolé...
Pour la petite histoire : lire en fin d'article..."vous avez dit Destaing ou d'Estaing... tout un destin !!"
Un des plus beaux villages de France et c'est mérité! La croix en fer forgé, reproduite en bijouterie, est de Henri Lesueur (1908 - 1978).
L'Eglise St Fleuret (patron de la ville) et ses beaux vitraux contemporains. Puis les ruelles anciennes et les bâtisses renaissantes superbement préservées.
On s'y croirait presque! Même l'accueil du pélerin est toujours d'actualité! Faut dire qu'Estaing est une étape importante sur le chemin de St Jacques de Compostelle. Nous avons d'ailleurs aperçu bien des marcheurs et les boutiques rivalisaient de bâtons de marche!
Nous arrivons à notre lieu de destination: St Jacques des Blats dans le Cantal, 990 m d'altitude, un peu plus de 300 habitants.
Tiens, il a plu ici...
Le village est situé en plein massif cantalien, bien connu donc des randonneurs de tous acabits.
Un seul volcan ou des volcans en pagaille? Toujours est-il que l'activité volcanique, si elle a des millions d'années, pourrait bien un jour, se réveiller.
Nous sommes dans le Parc Régional des Volcans d'Auvergne. Le volcan cantalien est le plus grand d'Europe : 2700km².
Pour l'heure, nous, nous allons tâter les sommets : le Puy Griou, le Puy Mary , le Plomb du Cantal. On ira se balader à Salers et on repartira par Saint-Flour. Nous sommes une vingtaine de candidats.
Et d'abord le Puy Griou à 1690m. Nous n'avons pas le soleil d'emblée...On l'implorerait bien, une croix nous y invite.
Et alors... on rumine dans le corral ?
Mais non...en désespoir de cause, on admire le paysage sur la table d'orientation et tout ce qui peut nous éblouir et nous réjouir dans la proximité.
Les plumets des épilobes St-Antoine (Chamerion Angustefolia) ou des pissenlits habillés de perles (Taraxacum officinale). Hé oui, l'été se termine!
Ici et là, encore quelques fleurs, comme la téméraire achillée millefeuille (Achilea Millefolium), bien courageuse à cette altitude.
Puis des myrtilles (Vaccinium myrtillus) que l'on glane.
C'est champêtre et gentillet tout ça...
Et puis... Ben oui, le voilà le p'tit Père au détour d'un sentier. Bonjour Mr Griou! Bououhouh... Faut aller là-haut?
Vite une photo de groupe avant l'ascension, avant qu'il ait des morts.
Là, on respirait encore, on avait encore la possibilité de tchatcher. Après ... ben, on entendait le peuple ahaner, souffler, transpirer et il était dispersé... Du chacun pour soi! L'avant-dernière grimpette a été rude :
Mais paysage magnifique! Jusque là, le soleil a bien voulu nous faire un brin de conduite.
Petite vidéo, pour les clarines des vaches et le Griou que certains vont escalader.
Le Puy Griou (Cantal), septembre 2012, avec les...
Une petite belle sur le chemin: la gentiane champêtre (Gentianella Campestris): une montagnarde.
Mais qui n'a rien avoir avec la gentiane jaune (Gentianella Lutea) qui sert à confectionner l'alcool de gentiane : la gentiane Salers entre autres, bien cantalienne, un apéro à partir de la racine.
Merci Wikipedia parce que là, la Lutea est fanée depuis longtemps!
Ultime grimpette pour les plus courageux, jusqu'au sommet, très caillouteux. Il est recouvert de phonolite, pierre volcanique sonore!
Retour triomphal des grimpeurs acclamés comme il se doit :
Suivra un repas animé et salutaire! C'est l'heure de l'apéro!
En dessert : un fou-rire qui restera dans les annales...
Jean a eu le malheur d'exiber sa nouvelle lunette, une longue-vue...Et Marc, tout fielleux... de sussurer qu'il avait acheté ses jumelles à moitié prix.
L'ivresse des cîmes sans doute...
L'espace d'un instant, le soleil nous fait un clin d'oeil pour que l'on puisse admirer le panorama.
Et pour mémoriser ces instants , "N'a qu'une plume" , grand chef vénéré du groupe pose pour un grand quotidien écossais.
Après quelques pas hésitants dans un pierrier , que l'on nomme aussi chirat dans certaines régions, la redescente vers St Jacques des Blats se fera dans la bonne humeur, une tiédeur générale qui entraînera le groupe à fainéanter dans les herbages...et même à s'octroyer une sieste sous les derniers rayons du soleil (les derniers du séjour aussi...hélas !!)
A observer aussi le petit monde qui s'y abrite. Ainsi, cette belle sauterelle à la formidable armure médiévale! :
Diantre ma mie! Que ce heaume, cette cuirasse, ces cuissardes font merveille! Et cet éperon fatal!...
C'est, tenez-vous bien, une éphippigère! Francine nous a balancé une "pantigue" occitane! Va pour la pantigue, plus facile à retenir!
Il paraît que c'est un "parasite de la vigne"... Moi, j'dirais qu'avec les traitements, c'est plutôt la vigne qui lui fait du mal, na!
Proches du village: l'Impatience ou Balsamine de l'Himalaya (Impatiens Glandulifera), une invasive! et à droite une bonne menthe à longues feuilles (Menthe Longifolia), ma foi, bien agréable en tisane pour l'avoir "testée".
Encore beaucoup de "vacheries" comme celle là, s'il te plait, Alain !!!
Une excellente première journée de rando en tout cas qui se termine par une pause au bistrot du coin du village où Anne-Marie doit reprendre du service devant l'affolement du patron peu habitué à servir autant de personnes à la fois !
Le lendemain, ça s'est gâté... La pluie, la pluie et encore la pluie
Si la rando est compromise, on ne va pas se morfondre. Va pour le culturel!
Visite de Mandailles: Joseph malmène ses "bêtes" et Carla nous trouve la recette de la truffade. (J'ai essayé et j'ai plutôt réussi à faire un gros pavé agglutiné très indigeste ... Remarque pertinente d'Annie : "As tu écrasé les pommes de terre à la fourchette lorsque tu introduisais la tome ?... c'est ça le secret de la truffade !! Rassure toi , m'étant plutôt inspirée de la tartiflette, la mienne n'était pas terrible non plus...)
Puis nous décidons d'aller voir de plus près cette tome du Cantal: visite d'un "buron" ou laiterie ancienne .
Très peu de burons subsistent et sont devenus musées ou gîte d'étape!
Celui-ci a été entièrement remonté par son propriétaire. Il nous explique le massif volcanique et comment est confectionné le fromage du Cantal dont le fameux "Salers" : lait de vaches, cru et entier, de race "salers". Ce sont aujourd'hui des coopératives qui s'en chargent.
Le toit du buron est recouvert de phonolite , pierre magmatique volcanique qui "chante" clair quand on la frappe et qui se débite en dalles, cqfd.
Un p'tit coup d'pub avant de pique-niquer près du buron puis d'aller faire un petit tour à Salers. Le temps est toujours pourri et même... se refroidit notablement!
Une belle petite ville, très touristique, qui aurait mérité plus de lumière pour colorer toute cette grisaille de la pierre.
A droite, le Sieur Tyssandier d'Escous, "rénovateur de la race de Salers".
Ci-dessous à gauche : la porte du beffroi.
On s'en retourne, un peu tristounet. Comme qui dirait: en manque...
Alors, on se dit que peut-être, quand même, après tout, tout compte fait, ce s'rait chouette de se dégourdir un peu les jambes. Et si on allait voir du côté du Puy Mary, si ça s'dégage?
Sont-elles pas belles les Salers à la belle robe acajou? Elles sont là, à plus 1500 m, paisibles, terminant leur estive.
A gauche, les escaliers du Puy Mary (1787m), juste pour son sommet...
Vu du bas, vu du haut, pendant l'ascension. Vrai que ça chauffe et que ça tire dans les cuisses! La montée est cependant facilitée par un beau (?) chemin bétonné et des marches.
Au sommet : la récompense!
On embrasse l'espace et lui, nous le rend bien! Espace encore bien humain : des sentiers nous invitent sur les crêtes... Attention la chute! hein Annie!
(Commentaire de l'intéressée... : "C'était en 1995 , j'étais plus alerte et j'ai pu m'arrêter à temps sans quoi je n'aurai pas été parmi vous pour ce sympathique séjour! ... d'ailleurs j'ai réitéré ... en arrivant à l'hôtel, trompée par une marche invisible, mais là c'était moins risqué quoique.... mon tibia droit a gagné un joli bleu !!!)
La redescente sera fastoche... Malgré des histoires de divorce imminent, de bâtons...qui ont manqué...
Qu'on a retrouvés, comme une provocation, fichés croisés en terre, au milieu de la descente. Mais qui a osé?
Interrogez Anne-Marie : elle doit encore savoir de quoi il s'agit.
Le lendemain, on en parlait encore!
On avait que ça à faire: le temps est devenu hivernal!
Si, si, quand on passe du tee-shirt à bretelles à la polaire, c'est l'hiver!
Alors, quitte à nous en retourner, on va aller se chercher du fromage, du Salers évidemment bien sûr !
Quelque 20kgs qu'on se partagera une fois rentrés.
Puis, juste un petit arrêt à Saint-Flour, entre deux gouttes...
Nous prenons le chemin du retour avec arrêt pique-nique devant le pont de Garabit de Mr Eiffel, 1884.
Enfin..."devant" est bien présomptueux. En rang d'oignons plutôt, pour un pique-nique abrité et rapide!
Vous aurez remarqué je suppose , tout au long de ce reportage, notre uniforme... Voilà un article qui en dit long sur notre discipline et notre self-control! Godillots, toujours vaillots!
Promis juré, dans le prochain, il y aura du soleil à gogo, yoyo.
Dominique
Et.... quelques petits compléments d'Annie.
Notes généalogiques sur les d'Estaing :
L'illustre famille d'Estaing à l'origine du Château s'est éteinte en 1794 lorsque l'Amiral Jean-Baptiste Charles Henri d'Estaing fut guillotiné. Il avait légitimé et fait son héritière de sa demi-soeur Lucie-Madeleine d'Estaing (1743 -1826), enfant naturelle que son père avait eue avec Madeleine Emy. Celle-ci fut une favorite de Louis XV dont elle eut deux filles.
Quand à la famille Giscard d'Estaing, elle est issue d'une famille bougeoise originaire de Marjevols qui se nommait simplement Giscard et qui a fait rajouter la particule d'Estaing à son nom grâce à deux decrets de 1922 et 1923. Motif : une de leurs quadrisaiëules originaire de St Babel se nommait Lucie-Madeleine Destaing (1769-1844) -sans apostrophe -. Elle est une des ancêtres de la famille Giscard d'Estaing. Son père a-t-il voulu lui donner les mêmes prénoms que la favorite du Roi? Certains l'affirment; d'autres non.
Le château, vendu à la Révolution, devient ensuite maison d'une congrégation religieuse. Classé monument historique en 1945 ( il peut donc bénéficier de subventions pour sa restauration), il est cédé à la commune en 2000. Il est ensuite acheté en 2005 par la SCI du Château d'Estaing constituée par Valéry Giscard d'Estaing, ancien président de la République, et son frère Olivier qui fut maire d'Estaing de 1965 à 1977. Le tour de passe-passe est joué et tout le monde croit que ce beau château est celui des ancêtres de VGE.