Montplaisir Février 2017
12 Godillots au rendez-vous, par un temps venteux et froid mais ensoleillé, pour cette balade de 13,5 km mais qui s'annonce sportive et naturelle ( comme dirait Dominique ), à en croire le panneau de départ. On ne va pas rigoler !
En tout cas, nous sommes tous bien emmitouflés. On passe près des coupoles de l'observatoire astronomique amateur de Narbonne mais pas le temps de s'attarder, il fait trop froid !!!!!!!!
On démarre en pente douce, histoire de réchauffer nos petits muscles endoloris.
Voici un très joli poème, déniché au hasard des chemins et qui décrit admirablement l'atmosphère de cette journée de fin d'hiver :
Çà et là quelques fleurs s’ouvrent hâtivement ;
Il peut encor neiger, mais le grand froid régresse
Et l’on perçoit déjà des jours l’allongement.
Le printemps apparaît, le rude hiver s’achève ;
Par les champs, par les prés, dévalent les ruisseaux,
Le vieil arbre bourgeonne et se gorge de sève,
Bientôt, dans sa ramée, nicheront les moineaux.
Un soleil radieux inonde la colline,
Au jardin tout prend vie, tout cherche à émouvoir,
Et je sens, sous mes pas, tandis que je chemine,
La terre qui frémit et palpite d’espoir.
Isabelle Callis-Sabot. Montpellier.
La nature se pare déjà de couleurs printanières:
du jaune avec les ajoncs à petites fleurs
des verts avec les chênes, les pins et les lichens
des ocres avec les genévriers
et le bleu du ciel par-dessus tout.
Voici le domaine de Jonquières, producteur de vins réputés du groupe VINADEIS, avec ses gîtes et chambres d'hôtes. Mais pas le temps de s'y attarder : nous pourrions succomber à la tentation d'une dégustation et il est trop tôt.
Nous entamons la montée vers les crêtes sous la direction de nos 2 pisteurs "ibériques" Alain et Jean dont la réputation a dépassé les frontières de l'Occitanie.
Au sommet, nous laissons le chemin communal pour nous diriger vers la Combe d'Enfer. Au travers des arbustes, on aperçoit le domaine d'Aussières et les collines environnantes.
Une petite halte pour reconstituer le troupeau.
Au loin, les éoliennes de Bizanet.
Tout en marchant, on repère des traces animales près d'une mare : des sangliers pour la photo de gauche mais peut-être un renard ou un blaireau pour les autres ???? ou tout simplement un chien ???. Difficile à dire ( avis aux connaisseurs éclairés ).
La balade se poursuit au milieu des chênes, des pins et des oliviers, entrecoupée de petites haltes. On aperçoit au loin, dans une trouée, la silhouette du Caroux.
Nous sommes maintenant à découvert sur la piste.
La Combe d'Enfer est en bas du chemin avec au-dessus le Roc de Fontfroide et le Roc des Naux.
Nous arrivons au sommet et à la bifurcation avec le chemin du communal. Le paysage va totalement changer avec vue sur la Clape, les étangs et la mer.
Nous sommes plein vent mais au soleil, comme ce romarin bien fleuri.
Il est temps de chercher un endroit abrité : après maintes palabres, disputes et échauffourées, c'est Alain "le grand" qui a le dernier mot.
Sur la photo de droite, ces 4 Godillots me rappellent les noms de quelques sommets vosgiens :
à gauche, Mireille dite le Petit Ballon ( 1272 m )
au fond, Anne-Marie dite le Hohneck ( 1363 m )
en bas à droite, Marie-Agnès dite la Planche des Belles filles ( 1148 m )
et pour dominer le tout, Alain dit le Grand Ballon ( 1424 m ).
Il faut noter toutefois que ces sommets n'atteignent que des hauteurs modestes, pour ne pas dire dérisoires, comparées à celles de nos sommets pyrénéens : Canigou ( 2784 m) et Carlit ( 2921 m ).
Sur ces considérations géographiques incontestables et après un bon café ( éthiopien évidemment ), la balade reprend, en descente jusqu'à la fin.
Dans un vallon, de nombreux épicéas dont quelques uns n'ont pas l'air très en forme ( maladie ?).
Une belle vue sur Port la Nautique et l'étang de Bages.
Et à un détour du chemin, la silhouette du village de BAGES parfois surnommé avec raison le " Petit Mont St Michel ".
Il faut dire que les ressemblances sont assez frappantes, même s'il faut bien admettre que le véritable Mont St Michel est plus imposant, plus haut et plus célèbre ( pour faire plaisir aux Normands).
Nous passons à proximité d'un petit bâtiment : l'ancien télégraphe de CHAPPE.
Vers 1790, une diligence pouvait porter un message de Paris à Strasbourg en 4 jours. En 1799, le même message mettra moins de ...2 heures ! Cette véritable révolution est due à une invention, le télégraphe optique de Claude CHAPPE mis au point en 1794. Il marque la naissance des télécommunications et constitue ainsi l'un des ancêtres d'Internet!
Le principe du télégraphe optique est simple. Il repose sur un mécanisme, visible de loin : montagne, colline, clocher d'église ...
Une tour Chappe était constituée : d'un signal (mât muni d'un régulateur pivotant et de 2 indicateurs articulés, visibles sur les photos ci-dessous ), d'une salle de travail à l'étage où le stationnaire observait les tours voisines et actionnait le système de manœuvre du signal et d'un local de repos en dessous. 2 stationnaires étaient affectés à une tour et se relayaient chaque jour à midi.
Chaque station est éloignée de quelques dizaines de km de sa voisine : ici, Narbonne et Perpignan. Elle est donc équipée de 2 lunettes afin de permettre la lecture et la vérification du code transmis.
Mais le système est un système optique; il ne peut fonctionner dans le brouillard, en cas de grosse pluie ou de neige et il s'arrête la nuit.
Son existence a été rendue possible grâce à l'opiniâtreté d'une famille et aux perfectionnements scientifiques et techniques du 18ème siècle. Sa mort sera due à d'autres perfectionnements scientifiques et techniques : l'électricité qui permettra l'invention du télégraphe à fil, puis celle du téléphone.
www.telegraphe-chappe.com/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Télégraphe_Chappe
Et la rando se termine par un dernier passage près de l' Observatoire astronomique et sa sphère armillaire ( combinaison de cercles emboîtés, permettant de représenter certains mouvements des astres ) que nous aurons peut-être l'occasion de visiter lors d'une prochaine sortie.
Balade très accessible et belle par la variété de ses paysages.
A bientôt sur les sentiers d'Occitanie.
Merci à JEAN pour ses conseils éclairés en botanique.
Jacques le Cathare