19 Février : FONTFROIDE
Petit clic sur chaque photo pour l'agrandir.
Au menu de ce dimanche : le massif de Fontfroide dans les Corbières.
L'endroit est un des bijoux naturels de l'Aude et...ce matin, ouf, la température est clémente, le vent ayant décidé d'aller voir ailleurs. les têtes sont découvertes, les mains nues, les vestes presque légères, la bonne humeur générale. 21 Godillots sont prêts!
La boucle de rando que nous propose Alain est la suivante :
15km avec peu de dénivelé (point culminant dans le massif : 292 mètres) et sur des routes de terre.
En soi, une balade connue, que bien des amoureux du site ont déjà faite, en tout ou en partie *1, mais aujourd'hui est placé sous l'angle de l'insolite, ce qui change notre regard sur du déjà connu...
Et d'abord, le froid polaire qui nous attend sur le parking de l'abbaye . D'accord, les Corbières, c'est pas le Minervois, mais quand même... On regretterait presque d'avoir quitté son petit village douillet!
Bon, soit : on cherche au fond du sac à dos les bonnets et les moufles et hop, le pas énergique va nous réchauffer. Même Jean a prétendu s'être habillé un peu trop légèrement!! C'est dire si le froid l'a consterné.
2ème couac : la grille d'accès à l'abbaye est fermée! Ce qui explique le petit trait blanc ajouté sur la carte ci-dessus. Alors là, un site aussi touristique, aussi ... drastiquement verrouillé? Fermeture hivernale? Un dimanche en plus? Tout l'monde dort encore? Les paris sont lancés.
Le brave GPS du club va nous recalculer notre trajet, en sens inverse. Bon, d'un côté comme de l'autre... on va tourner en rond hein...Une spécialité rando qui nous rapproche des derviches tourneurs :-)
Traversée donc par l'ouest du massif sur le chemin de l'Aragnon: le bois de Loumet, peuplé de pins maritimes pour l'essentiel.
Vous savez, vous, la différence entre le pin maritime, pignon, d'Alep et parasol?? hein?
Petit cours avec Jean: ci-dessus, du pin maritime donc (Pinus pinaster). On le reconnaît à ses aiguilles très longues et piquantes et à ses fruits jeunes allongés, munis d'un "écusson" saillant, sur chaque écaille.
J'ai appris qu'il s'appelait aussi pin mésogéen *2, merci Wikipédia! Mais selon d'autres, ce dernier serait une sous-espèce du pin maritime..., sa taille étant plus réduite.
Pour les autres pins, nous en consommerons un petit peu à la fois, c'est plus digeste. Bof :-)
Il y a déjà quelques bonnets rangés... A l'arrière-plan, le Château St-Martin de Toques :
On en trouve une première mention au Xème siècle, abandonné au XVIIIè et en ruines rapidement...,puis propriété privée au XXè : le château sera admirablement restauré. Il ne se visite donc pas.
Plus près de nous, le précoce et féroce genêt scorpion (Genista scorpius) ou genêt épineux, typiquement méditerranéen; un de seuls dirait-on à avoir supporté les rigueurs hivernales. Faut dire qu'il a de quoi !
Il paraît qu'il se mange, si, si. Les fleurs uniquement ! On les prépare comme les câpres, dans le vinaigre.
Commentaire reçu : "Votre photo de genet scorpion est en réalité celle de l'ajonc(ulex parviflorus). Le genet scorpion qui est trés ressemblant ne fleurit qu'aux beaux jours. Il est aussi piquant. Les occitans ont regroupé les deux plantes sous le nom d"argealats"."
Nous voici arrivés au Domaine de l'Aragnon: "Aranhon", en occitan, désigne le prunellier sauvage.
Aussi insolite que triste... On imagine la beauté de l'ensemble, au XIIIème siècle... Quelques morceaux de gouttière vernissée illustrent la qualité du savoir-faire médiéval.
En 1907, le domaine produisait 680 hectolitres de vin sur 20 hectares.
Voilà ce que voyait, jadis, l'occupant du lieu, lorqu'il se mettait à sa fenêtre. Les montagnes n'ont pas dû changer beaucoup!
Nous reprenons le chemin vers le Domaine Ste Eugénie. Francine trouve un vestige bien plus ancien encore!
Un morceau de bivalve sans doute, fossilisé depuis le crétacé (ère secondaire : 100 millions d'années*4), bravo Francine!
C'est au Domaine Ste Eugénie (ancienne abbaye restaurée en caveau de dégustation), que nous décidons de casser la croûte, à défaut de déguster ce vin.
Au creux d'un vallon, le soleil généreux, la chaleur des aliments, vin, café, gâteaux...*5, nous auraient bien amenés à profiter de la digestion et dos à dos, rien de tel !
Mais voilà, il nous faut boucler la boucle.
A gauche: Peyriac de Mer, à droite: Port-la-Nouvelle et entre les deux, l'étang de Bages et le chapelet d'îles: Ste-Lucie, La Planasse, l'Aute...
Anne-Marie, à la belle démarche des lavandières se déhanchant, exibe un beau couvre-chef, un peu pesant...
C'est Gilbert qui veut faire une lampe avec ce bout de tronc.
Je lui suggère d'y mettre directement l'ampoule puisqu'il a déjà le pied, et même deux pieds bien vivants.
Une balade, somme toute classique, peut devenir un champ d'expériences inédites...
On ne s'attendait pas non plus à voir ces taureaux noirs au détour du sentier... Même si...
Quelques baignoires supposaient une pâture.
Quoique, si elles sont vides, on se demande à quoi elles servent hormis pour du Land Art surréaliste...
Nous nous sommes longuement concertés quant à la placidité de ces taureaux.
Même le rouge du foulard que Claude s'évertuait à agiter, n'a pas eu d'effet...
Nous avons conclu, après une observation des plus pointues, qu'il s'agissait de boeufs.
Pour celui qui ne connaît pas la région, ce genre de bâti déconcerte toujours :
Un four à chaux du XIXème siècle. Tapissé de briques réfractaires, il servait à calciner les "pierres à chaux" ou roches calcaires, utilisées dans la construction.
Abbaye en vue! D'abord la croix de Fontfroide.
Puis notre abbaye cistercienne.
Pourquoi "Fontfroide"? "Fons frigida" est le ruisseau d'eau très froide, au creux de la vallée où a été érigée l'abbaye, au XIème siècle.
Un rayon divin...est venu éclairer la charpente et le grès, juste au moment où nous passions...
N'oubliez pas : vous pouvez agrandir chaque photo.
Pari gagné par Alain : la grille était ouverte et le lieu grouillait de touristes du dimanche :-)
Ils regardaient Anne-Marie d'un drôle d'air ! Ah, ben oui, elle a fait la lampe jusqu'au parking A bientôt,
Dominique
PS: Merci à Annie et Michel pour leurs photos.
*1 voir : "Le Massif de Fontfroide, Promenades et randonnées autour de l'abbaye", GARRI, Narbonne, circuit n°4, petit fascicule que l'on peut acheter à la boutique de l'abbaye.
*2 Mésogéen < Mésogée = Téthys ou Mer Méditerranée anciennement. CQFD!
*5 Recette du gâteau au citron pour Sophie: 120gr farine, 70gr polenta, 1cc poudre à lever (ou levain naturel), 2 citrons bio, 100 gr sucre, 3 oeufs, 1 pincée de sel, 95gr crème d'amande, 65 gr huile olive.
Prélever le zeste des 2 citrons et les mélanger au sucre. Casser les oeufs et les mélanger au sucre pour que le mélange blanchisse. Ajouter crème d'amande, puis la farine, le levain, la polenta. Délayer l'huile d'olive.
Huiler un moule, le fariner, y verser la pâte, faire cuire 1h dans le four préchauffé thermostat 5 et DEGUSTER!
(J'y ajoute un peu de jus de citron et du gingembre + épices au choix)