PADERN la Couronne Oct 2018

Publié le par Les Godillots

La rando " commando" en terre cathare.

Nous étions 8 valeureux Godillots dont 1 seule femme ( Anne-Marie ) mais nous étions loin de nous douter de ce qui allait arriver.

PADERN la Couronne Oct 2018

Après plus d'1 heure de route, nous voici à PADERN, charmant village "cathare" .

Départ en bordure d'un ruisseau, le Verdouble, chanté par Claude NOUGARO :

" Une rivière des Corbières" dont voici un extrait :

 On l'appelle le Verdouble
La rivière qui déroule
Ses méandres sur les pierres
La rivière des hautes Corbières
Toi le pêcheur en eau trouble
Elle n'est pas faite pour toi
Le moindre poisson te double
Et te glisse entre les doigts "
.... 

Belle matinée en perspective, vue sur le Tauch sur fond de ciel bleu.

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Quelques instants de répit, avant de démarrer, pour contempler les truites de ce ruisseau.

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Et aussitôt la grimpette en direction du Château, en passant devant l'église puis la Chapelle St Roch.

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On reprend notre souffle, devant les ruines du Château.

Petit rappel historique :

 " La fortification est signalée pour la première fois en 1026, et il est fait état d'une fortification à Padern à la fin du 12e siècle, placée sous le contrôle de l'abbaye de Lagrasse.

Pendant la croisade albigeoise, Charles de Barbeira, compagnon d'armes d'Olivier de Termes, protecteur des Cathares et seigneur de Quéribus, s'empare de la place. Après la prise du Quéribus, il négocie sa liberté contre l'abandon des citadelles au roi Louis IX.

L'abbaye de Lagrasse récupère donc le château, et en 1283, en devient officiellement propriétaire par une transaction avec le procureur du roi Philippe III le Hardi, elle en restera propriétaire jusqu'en 1579.

À la fin du 16e siècle, après les guerres de religion, Pierre de VIC, originaire de Catalogne, fait l'acquisition du château. En 1706, ses descendants revendront par la suite l'ensemble à l'abbaye de Lagrasse qui laissera le tout à l'abandon à la fin du 18e siècle. "

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Nous empruntons le GR 367 dit Sentier cathare.

Végétation typique de garrigue : le Pistachier térébinthe ( Famille des Anacardiacées )

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Et surtout Pins maritimes et pins d'Alep mêlés ( Famille des Pinacées ).

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Petite halte pour admirer le paysage : on aperçoit la forteresse de PEYREPERTUSE, à droite, sur son piton rocheux.

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En haut, les vestiges d'une tour ? où nous allons passer.

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Sur le bord du sentier, quelques plantes fleuries :

-  une Daphné garou ou Thymèle, ( Famille des Thyméléacées ), plante très toxique

- l'Inule visqueuse ( Famille des Astéracées ), plante très utile aux abeilles et dans la lutte contre la mouche de l'olive.

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Un paysage magnifique se découvre : le village de Cucugnan niché au creux de la vallée, entre les hauteurs de Quéribus et celles de Peyrepertuse. 

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Nous sommes sur la portion la plus pentue de la randonnée, entre les km 3 et 5.

Passage près de l'ancien prieuré de Molhet ( XIe siècle), appartenant lui-aussi à l'Abbaye de Lagrasse, comme le Château . Il ne subsiste que des pans de mur.

Végétation : chênes verts et chênes kermès sont les plus nombreux, mêlés aux buis.

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Le sentier s'élève et domine la vallée.

On entend des voix et des taches orange se distinguent : nous allons passer dans une battue aux sangliers. On en profite pour signaler notre présence et faire un brin de causette avec les "postés".

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Enfin le sommet au col des Garbès, on quitte le GR pour partir à gauche. La silhouette de Quéribus se faufile entre les arbres.

Il est temps de trouver un coin à l'abri et bien visible des chasseurs ( km 6 ), pour se restaurer.

 

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Et pendant le repas, une visite pas tout à fait inattendue : les chiens de chasse de la battue, venus quémander quelque nourriture.

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Demain , à la Une d'un journal local, on verra peut-être ceci :

 

Tragique battue aux sangliers à PADERN : 2 "victimes" parmi des randonneurs."

 

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Pas de panique :

il s'agit d'une "fake news" ( fausse nouvelle ou encore "couillonnade") : ce ne sont pas des victimes de la battue mais 2 Godillots fatigués que je nommerai pas.

Effectivement, les soi-disant "victimes" ont l'air en pleine forme.

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Mieux vaut ne pas trop traîner dans ce coin : nous repartons, en compagnie des chiens. Mais nos 3 pisteurs sont en tête, nous n'avons rien à craindre.

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Passage près d'une construction en ruines, sans doute une ancienne bergerie.

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Col de l'Ire ( km 6,5 ) : virage à gauche vers le Pech de la Couronne.

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Nous arrivons au carrefour de la bergerie des Crabiés ( km 9) : nous descendons, après un détour, vers le ruisseau des Crabiés, totalement à sec.

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Et c'est là que les "ennuis" vont commencer.

Les 3 GPS nous indiquent bien le chemin mais aucune issue n'est visible, on va donc traverser pour en chercher une.

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Nous pénétrons dans les broussailles, suivant à la trace nos pisteurs.

Certains ont le sourire : le garderont-ils longtemps ?

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Alain, Jean et Jean-Jacques sont au travail, avec GPS, scie et sécateurs pour nous frayer un passage dans ce maquis très épais.

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A moment donné, nous avons failli perdre notre président, dans un pierrier, mais il s'en sortira indemne, les Normands sont coriaces.

Dur, dur, la montée dans les "caillasses".

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La galère continue avec quelques pauses pour retrouver le souffle. Alain fait des merveilles avec sa scie.

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Et ça grimpe encore, parmi

" les branches qui lacèrent les visages,

les épines qui labourent les jambes,

la soif qui nous tenaille,

l'inquiétude qui nous gagne,

la fatigue qui nous envahit." 

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Mais emmenés par nos 3 pisteurs intrépides, nous gardons le moral et la confiance : voici un espace plus ouvert, on respire mieux.

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Et le sommet apparaît enfin après quelques ultimes efforts.    Sauvés !!!

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Nous avons parcouru environ 1 km en 3h d'efforts: un record chez les Godillots.

Descente vers le col de la Garrigue ( km 9 ).   Magnifique panorama : nous pouvons souffler un peu.

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Nous modifions le parcours originel car le sentier qui descend au Nord paraît impraticable, nous n'avons pas envie de ressortir les sécateurs et il commence à se faire tard ( il nous reste 3,5 km encore ) : nous prenons la piste à gauche, vers l'Ouest.

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Au passage, notre Lyonnais Michel, qui n'a pas perdu son flegme, tombe en extase devant un arbuste : des mirabelles sauvages ?  étonnant en ce lieu. Avis aux connaisseurs. 

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Passage à sec dans un ruisseau et montée vers le Pas de la Serre.

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Passage rocailleux mais belle vue sur le Roc Fourcat et le Tauch.  

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Il est temps de rentrer à Padern où nous serons à 19H.

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Quelle fut belle mais difficile cette rando de 9H pour 15 km

Grâce à nos 3 pisteurs Alain, Jean et Jean-Jacques, nous sommes arrivés à bon port et entiers, il faut les en féliciter .

 Bravo à tous les participants et surtout à notre courageuse Anne-Marie qui a gardé le sourire jusqu'au bout.

ATTENTION : il est recommandé à tous ceux qui veulent refaire ce parcours de modifier celui-ci :

" Juste avant le km 6, tourner à gauche vers le Bourdas puis la bergerie de Grazels et rejoindre le circuit à la Mouche et le Pas de la Serre. Cela permet d'éviter cette portion infranchissable de Crabiès au Col de la Garrigue."

PS : voici le texte intégral du commentaire de Michel dit le Lyonnais, le lendemain de cette randonnée.

Bonjour,

 Samedi 6/10/18. Rando Godillots Baladeurs à Padern, un trou cathare entre Aguilar, Queribus et Peyrepertuse. La sécheresse a fait des ravages surtout sur les versants sud. Et il fait encore beau.

 

Un petit 13 km au départ avec 560 m de dénivelé positif, qu'il disait sur le papier. On est seulement 8, Anne-Marie, Gilbert, Jean-Jacques, Tony, Jean (Masson), Alain, Jacques et moi. Mais, bon, les autres ne savent pas lire !

 

Après 10 km superbes, une belle côte, une trace GPS donnant toute confiance, les chasses en cours comme seules inquiétudes, on sent pointer l'arrivée avec certitude et contentement. Un premier chemin un peu inaccessible. C'est la "bergerie du Renard", pas grave, on se détourne un peu. Mais ça devient de plus en plus compliqué : visiblement la trace est vieille. Décision implicite, la suivre coûte que coûte pour déboucher sur le sentier promis d'un mètre de large. Jean-Jacques, Jean et Alain sortent les sécateurs. La garrigue devient broussaille puis maquis serré. Ca griffe, ça pique, ça fouette. Autour des rus à sec, ça devient inextricable. Les guides sont un peu paumés. "c'est bon par là ?" on me demande.

"Euh oui au début" mais 10 m après c'est la galère. Y'a rien de plat et tout ce qui est dégagé c'est des pierriers dangereux. Alain travaille du sécateur. "On te suit ?". "C'est vous qui voyez" répond-t-il pour nous remonter le moral.

 

Au bout de 3 h de progression type 300 m / heure, on commence à se demander dans quel trou on va dormir. La décision est de se sortir du "merdier" coûte que coûte. La végétation est trop dense autour des ruisseaux à sec et le mieux est de faire les crêtes des collines. Les pierriers nous attirent vers le bas mais la résistance finit par triompher. Une fois en haut, c'est pas compliqué, on peut aller à gauche, à droite, tout droit... mais pas rebrousser chemin. Un chemin sinueux et escarpé qui va nous doubler le dénivelé positif final mais ça ne fait rien : la brousse, on n'en peut plus. 16km, 1100m de dénivelé, rentrée à 20h au lieu de 17h. Une bière de 50 cl éclusée à Tuchan pour redescendre la température interne.

 

Mais le lendemain, qu'est-ce-que j'ai bien dormi !

Voilà pour cette randonnée hors normes, commentée par 

Jacques, l'imparfait cathare, qui a voulu vous faire partager, en détail, cette "épopée cathare" inoubliable.

 

PS : n'hésitez pas à rectifier des erreurs éventuelles dans vos commentaires.

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J
Il me semble que sur le coup, les compliments étaient plus rares !!!!! Merci quand même , ç'est une rando qui restera dans les annales.
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D
Oui, bravo!! Comme quoi, les randos, ça vous rend plus fort! Compte compte rendu au top avec des photos magnifiques. Merci Jacques et merci aussi pour le "ressenti" de Michel. Ca sent le vécu :-) <br /> Pour le fruitier photographié. Non, ce n'est pas un mirabellier mais un CORMIER ou sorbier domestique avec ses fruits comestibles les cormes .
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