Château de Nouvelle Déc 2018
" Rando en terre cathare inconnue."
C'est aux environs de TUCHAN, en Hautes Corbières et sur un territoire encore inexploré ( scie et sécateurs prêts ) que 8 Godillots se rendent ce Samedi 6 Décembre.
Matinée nuageuse mais sous un Cers plutôt clément. Nous démarrons près de la cave, très réputée pour ses vins mais qu'il est trop tôt pour visiter, avec nos 3 pisteurs fins prêts.
Sortie rapide du hameau à travers les vignes. Nous franchissons une clôture, bien refermée et grimpons dans le maquis.
Nous voici dans le royaume des arbousiers.
L'Arbousier ou arbre aux fraises ( Famille des Ericacées ) comporte à la fois des fleurs blanches, en forme de clochettes, et de beaux fruits charnus orange-rouge déjà à maturité : nous allons faire le plein de vitamine C.
La montée s'accentue petit à petit et va durer jusqu'au km 2.
Côté Sud, le village de Tuchan et la montagne de Tauch, à droite.
Maintenant, ça monte raide et nos 3 Godillottes, très occupées à papoter, traînent un peu alors qu'Alain grimpe à fond la caisse. Et Jean, pourtant peu distrait d'habitude, en perd son GPS, rapidement retrouvé. Ouf !!!!
La "grimpe" continue dans les garrigues de la Bruyère, parmi les Pistachiers lentisques ( Anacardiacées ), Cistes cotonneux ( Cistacées ) et autres Arbousiers.
Croisement de 4 chemins au km 1,5 : on part à gauche, Frère Jean en tête.
Parmi les Chênes Kermès ( Fagacées ), les 1ers champignons apparaissent:
- des Clitocybes ( Famille des Tricholomatacées )
- une Coulemelle ou Lépiote élevée ( Famille des Agaricacées )
Km 2 : croisement de 3 chemins, virage à gauche et nous voici sur une piste large avec le Tauch en toile de fond.
La piste se réduit de plus en plus en direction du Grand Bosc.
Nous voici au pied du chemin qui monte au Grand Bosc : vu l'épaisseur de la végétation ( et le manque d'enthousiasme de Claude !!! ), nous renonçons à aller au sommet.
On repère difficilement l'entrée du sentier, non balisé évidemment.
La pente se fait plus raide, le sentier plus hasardeux mais nous rejoignons une piste plus large : ouf !!!!
Nous avons retrouvé le Sentier Cathare (GR 367), sur la gauche. Le chemin est maintenant plus facile et bien visible.
De nouveaux champignons :
- un Bolet des pins ( Famille des Boletacées ) ou Cèpe des pins
- un Lactaire délicieux ( Famille des Russulacées ) ou Roussillous
- un Pied bleu ( Famille des Tricholomatacées ) ou Lépiste nue
Nous descendons dans le ruisseau des Boutarigues, à sec heureusement : reste à en sortir et c'est Alain qui trouve la solution, avec sa scie.
Nous sommes dans une vigne en friche, avec un cabanon dans le fond : sauvés !!! C'est là que nous allons pique-niquer.
Il nous faut franchir un ruisseau avant de se retrouver sur la D 6111 : nous la suivons vers le Sud avant de reprendre un sentier sur la droite ( km 11 ).
Là encore, la végétation a envahi le sentier, inutilisé depuis longtemps : nous allons naviguer à vue parmi les mimosas sauvages ( Famille des Fabacées ), très abondants en ce lieu mais pas encore fleuris.
Montée rapide et on retrouve une portion de sentier bien visible ( mais pas pour longtemps, km 7 ) avant de redescendre vers le ruisseau des Loubats.
Petite pause, près de quelques habitations, à la jonction avec une piste bien large menant au Col de Lès.
La piste est bordée surtout de jeunes Cèdres de l'Atlas ( Famille des Pinacées ) avec leurs cônes mâles.
Arrivée au Col de Lès, croisement de 6 chemins ( km 8,5 ).
Nous partons vers le Sud, sur un sentier bien balisé. Au loin, les crêtes de Vingrau.
Et là encore, des champignons mais des "très bons" :
- un Bolet ( Famille des Russulacées ) bai ou tacheté ? avis aux connaisseurs.
- des Lactaires délicieux.
La cueillette terminée pour Pierrette, descente rapide du km 9 au km 11 en direction de la route.
Silhouette du château d'Aguilar, sous les rayons du soleil couchant.
Reste à franchir le ruisseau avant la route : pas facile de trouver le passage .
Et nous voici sur la D 611, pour quelques centaines de mètres, avant de prendre la route goudronnée vers Nouvelle.
Nous suivons le Sentier Cathare vers le hameau.
En chemin, rencontre très amicale avec une " jeune bergère et ses blanc moutons " qui sont en fait des rouges du Roussillon.
( La caractéristique principale de cette race est la couleur rouge des parties sans laine : tête, dessous du cou, ventre et pattes. Les béliers, comme les brebis, sont dépourvus de cornes. Race rencontrée en Roussillon et Cévennes surtout )
Arrivée au hameau après environ 14 kms d'une randonnée de niveau moyen, avec des portions bien balisées et d'autres non fréquentées depuis longtemps et plus aléatoires.
Mais c'est ce qui fait le charme : une part d'inconnu pour pimenter l'envie de marcher et éviter la routine.
Surtout avec l'aide de nos 3 pisteurs chevronnés Alain, Jean et Jean-Jacques, les pros du GPS et du sécateur.
C'est la difficulté à laquelle les randonneurs et autres amoureux de la nature sont confrontés de plus en plus : à part quelques circuits bien établis et bien répertoriés, avec un balisage bien marqué, nombre d'autres circuits "à l'écart du tourisme de masse" sont délaissés et, envahis par la végétation, disparaissent. Sans compter certains propriétaires privés qui s'attribuent, à tort ou à raison, des portions de chemins de randonnée autrefois libres, rendant plus difficile l'élaboration des circuits.
Mais les Godillots essaient malgré tout de s'y adapter avec philosophie car ils savent que :
" Le sentier, ou même le chemin, est une mémoire incisée à même la terre,la trace dans les nervures du sol des innombrables marcheurs ayant hanté les lieux au cours des temps, une sorte de solidarité des générations nouée dans le paysage.
David Le Breton : Éloge de la marche, Métailié, 2000
Merci à Annie et Jean pour leur aide en Mycologie.
PS : n'hésitez pas, connaisseurs en champignons, à rectifier les erreurs éventuelles ou même à donner des compléments d'information.
Jacques ou l'imparfait Cathare.