Sur les traces du Maquis de Trassanel
Mardi 19 février 2013. Temps couvert. Douze valeureux godillots à qui la météo peu encourageante ne fait pas peur se retrouvent pour cette balade émouvante au départ de Trassanel, à proximité du Gouffre de Cabrespine site géologique bien connu de l'Aude.
Première mise au point des instruments de navigation:
A la sortie du village , une maison dont la décoration insolite nous laisse complètement médusés.
La cheminée fume et un magnifique beauceron depuis le toit nous fait comprendre qu'elle est habitée. La collection de seaux ( hygiéniques?) sert elle à réccupérer l'eau de pluie? Remarquez les deux scies qui servaient autrefois aux scieurs de long pour faire des planches. L'inventaire serait trop long à faire...nous continuons notre route.
La vue n'est pas très dégagée certes mais finalement l'horizon n'est pas complètement bouché :
Sur le sentier que nous empruntons , nous découvrons une pierre plantée avec un message :
1943-1944
Maquis de la Montagne Noire
Grotte de Trassanel
"Enfants de tous pays, le 8 août 1944, ce sentier fut le calvaire de 47 jeunes maquisards qui ont sacrifié leur vie pour que demain tu sois un homme libre"
Un site très complet "témoignages et souvenirs de la guerre 1939-1945 en Montagne Noire" link
En ce qui concerne le maquis de Trassanel, rebaptisé maquis Armagnac en l'honneur de son chef Antoine Armagnac, ancien ouvrier à Salsigne on peut lire sur Wikipédia
"Au début du mois d'août 1944, le groupe est attaqué par l'aviation ennemie. Il reçoit l'ordre de se replier sur la grotte de Trassanel, poursuivi par des patrouilles allemandes, mais s'arrête le dimanche 6 août dans le ruisseau de La Grave. Une arrière-garde est laissée là-bas pour faire disparaître les traces de leur passage, pendant que le gros des troupes repart. Mais lorsque les Allemands débarquent par surprise au Picarot, ils prennent l'arrière-garde sans même avoir besoin de combattre. Les prisonniers sont torturés, et sept exécutés d'une balle dans la nuque. C'est à cet endroit que se trouve la Pierre plantée, élevée peu après par les Résistants et qui porte le nom des disparus. Pendant ce temps, le reste des maquisards a atteint la grotte de Trassanel, à l'aube du 8 août. Alertés par une patrouille de la présence allemande, ils décident de s'évader en passant par un ravin, pour traverser la montagne. Alors qu'ils viennent de s'y engager, l'ennemi les rattrape, et les mitraille, faisant une quinzaine de morts, dont Antoine Armagnac. Une trentaine d'autres sont faits prisonniers, et conduits jusqu'au village de Trassanel, dont le maire Edmond Agnel vient d'être pendu, ayant refusé de collaborer avec les occupants. Là, un peu à l'écart, on donne l'ordre de les fusiller : quelques-uns parviendront à s'échapper, mais dix-neuf tomberont là."
Nous allons donc suivre le sentier emprunté par les maquisards jusqu'à la grotte de Trassanel
Des taches brunes dans la forêt de chênes verts nous font craindre que la végétation ait été victime d'un incendie mais Jeannot nous éclaire : ce sont des châtaigniers qui ont perdu leurs feuilles!
Instant d'émotion , nous arrivons à la grotte que nous allons traverser pour sortir de l'autre coté : Attention on se baisse!! Quelques godillots prévoyants ont emporté une lampe, ce qui n'empêche pas Tony de tomber dans un énorme trou . Heureusement rien de cassé !!
Quelques concrétions et voilà la sortie avec une plaque commémorative.
Nous repartons vers les sommets car nous devons atteindre le Roc de l'Aigle et sur la carte on peut voir comment les lignes de niveau se succèdent : ça va grimper les copains !
On regarde quand même un peu le paysage : ça permet de souffler !
Le Roc de l'Aigle nous l'apercevrons seulement de loin car après cette montée difficile, il n'est pas recommandé de rester immobiles pour ceux qui ne veulent pas tenter l'escalade : notre président prend soin de nous ( un bon point pour sa réélection!)
Ce qui n'empêche pas Sheila et Claude de continuer leur conversation mi français - mi english ... vont -ils passer un examen en fin d'année??
Nous voilà sur ce magnifique plateau au beau milieu des buis pas encore très odorants
On en profite pour immortaliser l'instant : Jeannot prend la photo. Vous remarquerez que l'ambiance est joyeuse , Giuseppe nous a abreuvé de blagues tout au long du parcours, Jacques et d'autres on fait les pitres comme d'habitude. : une belle ambiance!
Pour piqueniquer, il fallut trouver un endroit à l'abri, presque sous les chênes verts:
Mais il manque Tony !! Quelqu'un murmure : "Vous êtes sur qu'il est sorti de son trou??"
Au moment du café, Jacques rappelle à Christine qu'elle a oublié de prendre sa pillule : on n'arrête plus le progrès !
Un petit moment botanique : la Grande Bruyère en boutons et le Génévrier commun avec ses jolies baies bleues pour parfumer la choucroute : j'en ai fait provision !
Retour sans problème : le sentier est large est bien carossable pour nos jambes fatiguées.
Et même un cairn géant au cas où on se perdrait !!
Dernier point sur la carte controlée par la flêche Magenta : qu'il est sérieux not' président ( nouveau bon point pour sa réélection)!
Enfin le village est là sous nos yeux. Contents d'arriver...surtout les deux "handicapées" des lombaires !! N'est-ce-pas Christine ??
Une randonnée historique ! Gloups j'allais oublier la carte!!
Texte et photos d'Annie complétées par celles de Jacques