Campblanc Vézoles Juin 2017
11 Godillots sont venus chercher un peu de fraîcheur en altitude, au Lac de Vézoles, départ lieu-dit Campblanc. Temps couvert en ce début de matinée, pourvu que ça dure !.
D'emblée, c'est la forêt, qui alterne les résineux et les feuillus : épicéas et hêtres principalement.
Sur les bords de la piste, les fougères ( Ordre des Polypodiales ) succèdent aux ombellifères blanches ( Carotte sauvage de la famille des Apiacées ), avec par ci par là quelques touches de bleu, sans doute des Vipérines communes ( Famille des Boraginacées ).
Nous franchissons un ruisseau : le Bureau avant de retrouver une nouvelle piste forestière au lieu-dit la Pinchinière ( km 2).
Nous sortons provisoirement de la forêt pour retrouver le soleil qui ragaillardit nos Godillots et réveille les papillons.
Les Coléoptères s'en donnent aussi à cœur joie, témoin cet accouplement sur une marguerite.
Sur une Knautie des champs ( ou une Scabieuse colombaire ? ), une abeille et un papillon cohabitent harmonieusement, comme dans la chanson ci-dessous.
Chanson d'Henri Salvador ( 1953, paroles de Maurice Pon) :
L'abeille et le papillon.
" Une abeille un jour de printemps
Voletait, voletait gaiement
Sur la rose bruyère en fleur
Dont si douce est l'odeur
Au pied de la bruyère en fleur
Une pauvre chenille en pleur
Regardait voler dans le ciel
La petite et son miel
Et la pauvre chenille en sanglots
Lui disait "Je vous aime"
Mais l'abeille là-haut, tout là-haut
N'entendait pas un mot
Cependant que les jours passaient
La chenille toujours pleurait
Et l'abeille volait gaiement
Dans le ciel du printemps
Après avoir pleuré jusqu'à la nuit
Notre chenille s'endormit
Mais le soleil de ses rayons
Vint éveiller un papillon
Et sur une bruyère en fleur
Notre abeille a donné son cœur
Tandis que chantaient les grillons,
Au petit papillon
Par les bois, les champs et les jardins
Se frôlant de leurs ailes
Ils butinent la rose et le thym
Dans l'air frais du matin
Ma petite histoire est finie
Elle montre que dans la vie
Quand on est guidé par l'amour,
On triomphe toujours
On triomphe toujours
On triomphe toujours."
Après cette petite note poétique pleine d'espérance, nous voici à l'embranchement des Sieyres, haut-lieu de la Résistance dans cette région.
Le maquis La Tourette est un réseau de résistants contre l'occupation allemande créé par Jean Bène, implanté sur les Hauts cantons de l'Hérault et qui agissait jusqu'à Béziers.
Il doit son nom à son chef et organisateur Jean Girvès qui avait pris comme nom de guerre "Latourette"
Son lieu d'implantation se situait dans l'Hérault, dans une zone montagneuse au nord-ouest de Béziers entre Saint-Pons-de-Thomières, Saint Chinian et le massif du Somail.
Il fait partie des maquis de l'A.S. (Armée secrète) prévus pour être activés le jour du débarquement en Normandie afin de perturber les lignes de communication allemandes et de retarder l'arrivée des divisions de panzers sur la zone des combats.
Ce maquis, fort d'une centaine d'hommes sur ses derniers jours, s'était d'abord établi à La Fraise (Ferrières-Poussarou), avant de partir, après le drame de Fontjun, pour le château des Syères (Fraïsse-sur-Agout). Non loin de là, des gendarmes du Biterrois étaient basés près du col du Cabarétou, Camp-Blanc et Bourdelet.
Tiré de : maquisardsdefrance.jeun.fr › Devoir de mémoire › Lieux de mémoire
www.midilibre.fr/.../saint-pons-des-thomieres-au-temps-des-maquis-et-de-la-resistance,1...
Nous quittons la piste pour descendre dans un vallon humide, envahi de Digitales et pour entamer la seule petite montée de notre itinéraire ( km 3).
Une petite halte pour reprendre le souffle.
Arrivée au sommet à Pisse-Loup, à 1100 m d'altitude : la végétation s'éclaircit. Un alisier blanc ( Famille des Rosacées ) nous accueille ( km 4 ). Et les Godillottes entament aussitôt un brin de conversation.
Nous sommes dans un paysage de landes : gentianes jaunes ( Gentianacées ), genêts à balais ( Fabacées ) et bruyères ( Ericacées ) qui font le régal des abeilles.
Au loin, quelques tours avec dômes m'intriguent : il s'agit de la station météo de Puech Rascas (1264m) près de Lacaune (Tarn). Ces dômes abritent les antennes radar qui permettent de localiser et prévoir les précipitations et autres phénomènes orageux.
Et nous entamons la descente progressive vers le Lac, à travers la forêt clairsemée. Encore des gentianes et surtout un hêtre imposant et très ramifié, servant sans doute d'observatoire pour les chasseurs.
Il commence à faire chaud et les papillons ( Ordre des Lépidoptères) sont en effervescence.
Enfin la halte réparatrice de midi : il commence à "faire soif" et Frère Jean fait le service, comme à l'accoutumée ( km 5).
Rencontres insolites : une Amanite rougissante ( ou Pied rose ) desséchée et sans doute une couleuvre à chevrons adulte. Quelques fraises sauvages, bien cachées.
Enfin le lac tant attendu apparaît.
Certains (et surtout certaines) n'attendaient que ça pour se rafraîchir un peu, notre doyenne Marie-Agnès en tête. Mais d'autres préfèrent l'ombre et le repos : les "sages" ( " Faut pas risquer la noyade " !!!! ).
Fini le farniente : il faut repartir en contournant le lac par le barrage et sa chute d'eau, le fameux saut de Vézoles ( km 9) déjà gravi lors d'une précédente randonnée.
Le sentier serpente en sous-bois à proximité du lac. Sur un tronc, un gros champignon en forme de tête de mouton, sans doute un Polypore, parasite du hêtre (Amadouvier)?
Nous traversons une tourbière, en ce moment desséchée ( km 11 ).
Et nous rejoignons Campblanc ( km 13 ), au terme d'une randonnée facile, agréable, aux paysages variés.
Texte et photos de Jacques avec la collaboration de Frère Jean dit "le maçon" pour la partie botanique.
PS : n'hésitez pas à compléter les informations ou à rectifier les erreurs éventuelles sur la détermination des Végétaux, Insectes ou sur les notes historiques, à l'aide des commentaires sur les articles. Merci par avance.