Lac de Cavayère Fev 2018
9 fiers et courageux Godillots, pour cette rando inédite en terre carcassonnaise, par une matinée fraîche mais ensoleillée. Départ : le village de Montirat.
Nous empruntons le GR 36 qui nous vient du Pic de Nore, franchit le Cabardès puis Carcassonne pour se diriger vers le Pic du Canigou en traversant l'Aude et les Pyrénées Orientales.
Le sentier serpente au milieu des ronces, chênes verts et autres genévriers.
La Madeleine : km 1,5. Nous sommes accueillis par les aboiements de 2 jolis petits "toutous" qui nous reçoivent finalement assez amicalement. Heureusement qu'ils sont derrière une clôture tout de même mais notre "Normand" sait parler aux animaux.
Nous traversons le petit ruisseau de la Madeleine et entamons la 1ere montée : le terrain étant humide, quelques glissades intempestives se produisent, déclenchant des sourires moqueurs chez certains.
Changement de direction et petite halte pour se remettre des émotions.
Sur le chemin, un dôme de terre ( tumulus ) avec à son sommet un dolmen nommé " la Madeleine d'Albesse", construit avec des dalles de grès.
Sur le côté, un autre trou plus petit correspondant à un coffre funéraire dans lequel ont été trouvés des ossements et de petits objets.
Alain y a tout de suite repéré un énorme cèpe de pin.
Au loin, le village de Monze : nous abandonnons le GR36.
Tiens : un cairn "bric-à-brac", assemblé sans amour du travail bien fait. Ah ! tout se perd.
Le terrain est toujours aussi humide et parsemé de grosses flaques : des aires de jeux pour les sangliers.
Dans ces paysages aux couleurs tristes et grisonnantes de l'hiver, on déniche quelques touches de couleur :
- le rouge des Cynorrhoron ( Rosacées)
- le bleu des Viorne-tin ( Adoxacées )
- le brun-orangé d'un Genévrier desséché ( Cupressacées )
Quelques vers pour atténuer la mélancolie de notre amie Francine :
« Voici que Février revient, plein de promesses,
Çà et là quelques fleurs s’ouvrent hâtivement ;
Il peut encor neiger mais le grand froid régresse
Et l’on perçoit déjà des jours l’allongement. »
Jean, toujours à l'affût, s'arrête pour observer de près un genévrier : il s'agit du Genévrier commun ou Juniperus communis ( 1 bande blanche ).
Au km 5, un imprévu : le sentier est devenu une propriété privée et va nous obliger à un détour. Nous apercevons effectivement une belle résidence : le domaine de la Vène, décorée dans le style Toscan.
Il est temps de trouver un coin propice au casse-croûte : comme d'habitude, Frère Jean distribue le "jus réparateur", celui qui guérit tous les maux !!!!
Ainsi ragaillardis, nous repartons, le coeur léger et le mollet bien ferme.
Au loin, le village de Montirat et l'arrivée mais nous en sommes loin : km 9. Direction : le lac.
Quelques imprévus nous obligent à trouver des passages praticables mais toujours aussi humides et glissants.
Une plante bien verte apparaît parmi les ronces : une Hellébore fétide ou Helléborus foetidus ( Famille des Renonculacées ).
Plus loin, la présence du passage des sangliers.
" Le sanglier s'essuie après s’être souillé ! Pour ce faire, il se frotte au tronc des arbres avoisinants. L’arbre sur lequel le sanglier se frotte est appelé : frottoir. Le sanglier aime se frotter aux mêmes arbres et apprécie pour cela les grands résineux. Les croûtes de boue séchée laissées sur l’écorce s’appellent des houzures. La hauteur que peuvent atteindre ces houzures renseigne sur le gabarit de l’animal qui s’y est frotté.
Quand il se déplace, il laisse au sol des empreintes caractéristiques, les traces ou volcelets. "
Enfin le lac de la Cavayère, tant attendu ( km 10,5 ).
Nous allons en faire le tour : 3 kms pour nous ( 5 km en totalité ).
Un peu d'histoire… En 1985, un incendie ravage de nombreux hectares de résineux à proximité de Carcassonne. Raymond Chésa, ancien maire de Carcassonne, décidait alors de transformer le site dévasté en une magnifique retenue d’eau de 1,5 millions de m3 couvrant une surface de 18 ha.(Source Carcassonne-agglo.fr).
Ci-dessous, une vue aérienne du site.
Des espaces pour la baignade y ont été aménagés mais ce n'est pas la saison.
Des parcours accro-branches aussi pour enfants ou adultes : difficile pour nous avec sacs à dos et bâtons.
Nous atteignons la partie Nord du lac, occupée par un barrage-poids.
" Un barrage poids est un barrage construit à partir d’éléments de maçonnerie en béton, de roche et de terre et conçu pour retenir l'eau en utilisant seulement le poids de la matière qui s’oppose à la pression horizontale de l'eau s’exerçant sur le barrage. " ( Source : Wikipédia )
L'occasion de poser pour nos Godillots, le lac dans le dos et face à une belle demeure : le château de Gaja.
La balade continue maintenant vers le Sud et nos Godillottes se prennent un peu de repos, propice à la rêverie.
" Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours ! "
Lamartine. Méditations poétiques. 1820.
Mais il faut bien repartir vers notre destination : Montirat.
Et nous arrivons sains et saufs, malgré quelques incidents malencontreux, sans doute parce que nous étions, sans le savoir, protégés depuis notre départ.
Une balade facile mais à refaire à la belle saison, en terrain sec et sous le soleil.
Merci à Annie et Jean pour leur aide en botanique.
Jacques ou l'imparfait cathare.