Gorges d'Héric Mars 2019
Nous ne sommes que 7 courageux Godillots dont 3 Godillottes bien déterminées, Elsa , Nicole et Viviane . Ce n'était pas une rando facile à priori et elles l'ont tentée, il fallait le souligner !!!
Départ : le parking du Verdier Haut. Temps maussade mais agréable.
Direction : les Gorges par une route goudronnée, non autorisée à la circulation.
Nous ne sommes pas seuls, quelques groupes de jeunes vont faire de l'escalade.
Mais peu d'intérêt pour nous, nous préférons la marche et ses découvertes comme celle de la Bruyère arborescente ( Famille des Ericacées ), très abondante et en fleurs en ce moment. Son rhizome sert à la fabrication des fourneaux de pipes.
La route longe le ruisseau d'Héric qui coule faiblement en ce moment ( mais qui peut devenir torrentiel lors de gros orages ).
Nous passons près de la Passerelle des soupirs qui permet l'accès au sommet du Caroux par le sentier des Gardes ( une rando coriace mais spectaculaire ).
Le lit du ruisseau est encombré par un amas de gros blocs rocheux formés de gneiss ( roche dite métamorphique résultant de la transformation, par la chaleur et la compression, de matières provenant du magma ).
Ici, dans ces gorges, c'est le granite principalement qui a subi ces transformations, lors de la formation de la Montagne noire il y a 300 millions d'années environ.
On retrouve dans le gneiss les 3 composants minéraux du granite : le quartz, le mica et les feldspaths mais disposés différemment, en feuilles, couches ou en boules ( yeux ). Il faut observer la roche de près et même à la loupe pour les apercevoir ( voir photo du bas ).
L'érosion a creusé des "piscines naturelles" dans lesquelles l'eau s'accumule.
La route monte doucement : ici, elle enjambe le ruisseau et passe rive gauche.
On flâne, on s'arrête pour contempler le paysage ou lire les panneaux informatifs.
Ceux-ci renseignent soit sur les sites d'escalade ( Rochers Marre, Rieutord ... ), soit sur la flore et la faune du massif.
Effectivement, la majorité de la végétation est constituée de Chênes verts ou Chêne faux-houx ou Yeuse ( Euse en occitan ) de la Famille des Fagacées. Ce type d'arbre résiste bien à de dures conditions climatiques et s'adapte parfaitement à la morphologie du terrain.
Par contre, nous avons remarqué, dans le lit du ruisseau, la présence d'arbres au feuillage vert clair dont la couleur tranche avec le vert foncé des chênes : il s'agirait de Peupliers noirs ( Famille des Salicacées ). Cet arbre affectionne les lieux humides et ses feuilles ont une forme triangulaire dentée caractéristique. Le tronc est brun-gris presque noir ( d'où son nom ).
Nous sommes au km 2 : la route passe rive gauche du ruisseau puis rive droite.
Le Carabe d'Espagne: Coléoptère typiquement français, très répandu de ce côté des Pyrénées, Famille des Carabidés ( à ne pas confondre avec les Scarabées ), au corps allongé, grand consommateur de vers, escargots, mille-pattes ...
L'If : conifère non résineux de la Famille des Taxacées, à feuillage persistant, d'une très grande longévité, dont toutes les parties ( écorce, feuilles, racines ... ) sont très toxiques, en dehors des baies rouges qui ne le sont pas. Un dérivé chimique extrait des feuilles est cependant utilisé dans le traitement de certains cancers.
D'un côté comme de l'autre, des rochers escarpés propices à l'escalade.
Nous entrons maintenant dans le domaine du Châtaignier.
La castanéïculture a servi de culture de base dans de nombreuses régions de France. Cet arbre à feuillage caduc, de la Famille des Fagacées, aime les sols pauvres, assez arrosés mais acides, fleurit au début de l'été et produit ses fruits à l'automne. Fraîches, les châtaignes sont séchées au feu de bois ( châtaignons ) et peuvent se conserver ensuite pour la confection de soupes ou l'accompagnement de volailles.
Km 4,5 : c'est le hameau d'Héric et la fin de la route goudronnée.
Pas âme qui vive lors de la traversée, à croire qu'il est abandonné !!
Nous nous trouvons maintenant sur le GR 7 ( GRP Tour de la Montagne du Haut-Languedoc ).
Petite portion en descente jusqu'au ruisseau d'Héric que l'on franchit par un pont de pierre.
A partir de là, le sentier grimpe jusqu'au col de Bardou ( environ 1 km ) : une pente soutenue mais régulière.
La montée a été entrecoupée de nombreuses haltes.
Enfin le sommet : le col de Bardou ( 647 m ).
Un point de vue est à proximité ( Bau Filitti ): nous sommes 3 à aller voir par curiosité : effectivement, on domine les vallées environnantes ( km 6,5 ).
Retour au col pour rejoindre le reste de la troupe avant le casse-croûte, un peu au-dessus du hameau de Bardou.
Avec le traditionnel grenache de Pierre et Viviane.
Descente jusqu'au hameau mais là encore, personne en vue : seulement des chiens et des oies.
Départ sur une fausse piste : il faut revenir en arrière pour trouver le bon chemin. En effet, 3 chemins et 1 route partent de Bardou vers la vallée, il faut prendre celui de l'Est avant l'entrée du hameau.
Nous montons jusqu'à une chapelle qui domine le hameau.
A l'intérieur, des inscriptions sur un certain Klaus Erhardt.
En effet, ce hameau ( qui comptait presque 100 habitants au 19e s) a commencé à péricliter après la 1ere guerre mondiale pour ne conserver qu'1 seul habitant en 1967.
C'est alors qu'un allemand Klaus et sa compagne américaine Jean rachètent de vieilles masures, s'y installent et entament une reconstruction. Ils y ont fini leur vie mais leurs enfants ont continué l'oeuvre des parents et le hameau a retrouvé vie ( grâce à des "étrangers" !!!! ).
Nos 3 Godillottes en profitent pour faire une pause.
Quel spectacle touchant qui me fait penser aux "Trois grâces" , divinités de la Mythologie romaine.
Elles avaient pour noms Euphrosine ( la joie de vivre, l'allégresse ), Thalie ( l'abondance, la bonne chère ) et Aglaé ( la beauté, la splendeur ) et toutes 3 personnifiaient la vie festive, l'exaltation du plaisir ( c'est un peu la philosophie des Godillots !!!!! ).
Elles étaient éternellement jeunes et belles : à vous de retrouver qui est qui parmi Nicole, Elsa et Viviane, sur ce tableau de Botticelli représentant les 3 Grâces en train de danser.
Revenons sur terre : le sentier grimpe un peu avec le soleil qui apparaît.
Nous avons retrouvé le GRP de ce matin. Un cairn monumental : Elsa y apporte sa contribution.
Au km 8, col de la Maure, nous décidons de ne pas prendre le sentier de gauche, trop difficile en descente, pour continuer sur le GRP. La vue s'éclaircit vers le Sud.
Descente régulière et facile jusqu'au km 10.
Le sentier rétrécit aux abords de Mons.
Direction le Verdier Haut et la parking.
Belle rando de 6H pour environ 12 km, sans grande difficulté mais pour bons marcheurs.
Parcours agréable et varié : dommage pour le temps trop gris.
Jacques ou le Cathare malicieux.