Le château de Miramont à Barbaira 22 Mai 21
Fini le confinement : les Godillots vont se lâcher avec une rando pas facile mais il fait beau et tout le monde est en forme.
Enfin presque car 2 de nos Godillots (je tairais leurs noms) ont trouvé le moyen de se perdre dans Barbaira, retardant notre départ. Nous avons été magnanimes car ils avaient apporté le grenache pour l'apéro !!!!
Départ : près du lac de Barbaira.
JP a des "envies de pêche" mais "manque un peu de pêche" !!! 🤔
C'est parti et le petit Thomas a l'air bien fringant ! Pourvu que ça dure.
Les retardataires enfin récupérés ferment la marche (il est 9H 45).
Quelques notes fleuries en bord de chemin :
- un Ophrys abeille ( Famille des Orchidacées ) bien isolé mais magnifique.
Les 3 sépales sont colorés de rose. A l'intérieur se trouvent les pétales verts dont celui du bas ( le labelle ) ressemble à une femelle bourdon : autant par la vue que par l'odeur. Un bourdon mâle ( souvent un jeune un peu "couillon" passant par là ) se fait duper et tente de s'accoupler avec ce qu'il pense être une femelle, transportant ensuite le pollen sur d'autres fleurs. Malin et même génial de la part de la fleur !
Mais il s'est fait avoir, le pauvre bourdon ! D'où l'expression "avoir le bourdon" 😂 !
Si ce procédé ne suffit pas, la fleur pratique alors l'autofécondation. Chapeau l'Ophrys, elle a pensé à tout !
- des Glaïeuls des moissons ou d'Italie ( de la Calabre surtout ) de la Famille des Iridacées comme l'iris, le crocus.
Le glaïeul symbolise la force et la victoire car son nom provient du latin gladius qui signifie glaive. Ceci remonte à l'époque des Romains lorsque les gladiateurs se battaient dans l'arène "pour la mort ou les glaïeuls" et le vainqueur était couvert de glaïeuls.
Ces jeux ont pris naissance vers le 3e siècle av.JC ( lors de rites funéraires à l'occasion de la mort de grands personnages) et ont disparu définitivement au 4e siècle ap. JC sous l'empereur Constantin le Grand et sa conversion au Christianisme.
Quelques vers trouvés pour l'illustrer :
" Le glaïeul a des yeux d'acier dans un visage émacié
C'est un vrai coq de village pour les fleurs du voisinnage. Montre-moi ton coquelicot.
Le glaieul, la dague au clair, leur met la corolle en l'air et ni pivoine, ni pavot ne résiste à ses assauts."
Poème de Paul Neuhuys, poète belge natif d'Anvers (1897-1984).
Petite halte (km 2) auprès de "maître Aliboron" avant d'entamer la 1ere montée.
Les Godillottes s'accrochent mais ne bronchent pas !
Un peu de repos avant d'attaquer la suite.
Vue sur la vallée de l'Aude : à gauche, vers le Nord-Est et Capendu, à droite vers l'Ouest et Barbaira, Trèbes et Carcassonne..
C'est reparti pour la 2e montée, la plus difficile (km 4).
En bordure de chemin, on a le temps d'apercevoir de belles couleurs :
- des Laitues vivaces ( Famille des Astéracées ) bleutées, à gauche
- des Lins visqueux ( Famille des Linacées ) roses, au centre
- des Lins de Narbonne ( Famille des Linacées ) bleus-violacés, à droite
Nous sommes à la croisée des chemins : va-t-on prendre le GR 36 ?
Jean semble perplexe : le petit Thomas s'est-il trompé ? Mais non, c'est bien à droite (km 5). Comme quoi, il faut parfois écouter les enfants !!!!!!😊
Un petit replat mais pas encore au bout de nos peines : nous sommes au lieu-dit Cachoche.
Il commence à faire chaud : c'est l'heure pour abeilles et bourdons de faire le plein de pollen. Et les cistes, c'est sacrément bon !
Une partie assez raide : n'oubliez pas le "planté de bâtons", n'est-ce pas Philippe Dusse ? 😂
Enfin le point culminant : 464 m, excusez du peu !
Vue sur le Tauch et ses 900 m. On ne verra pas plus aujourd'hui.
A partir de là, une belle descente dans la caillasse : où ça passe ou ça casse !
Il n'y aura pas de chutes, seulement quelques dérapages mais contrôlés, ils sont costauds les Godillots !
Encore de belles fleurs roses en bord de chemin : des Mélittes sauvages ou Mélittes à feuilles de mélisse ( Famille des Labiées ), comestibles.
Mais le plus délicat reste à venir : il faut contourner cette barre rocheuse ( km 6,5 ).
JP choisit la solution la plus "foldingue" : la dégringolade ! 😊
Peu d'entre nous ont remarqué cette plante cachée au pied d'une roche : une Campanule des Corbières ou Campanule à belles fleurs ( Famille des Campanulacées ) dont la tige et les feuilles sont couvertes de poils, les fleurs violettes en grappes sont prêtes à s'ouvrir.
Et la dernière mais un peu périlleuse, descente vers St Jean.
Notre "rabbin" Toni s'en est bien sorti, même s'il n'était pas très fier à certains endroits.
Il est 12H 30, les estomacs sont dans les talons, il faut recharger les batteries. Halte casse-croûte dans une belle prairie (km 7) à St Jean.
Remarquez sur une photo ces 4 Godillots avec leurs 4 bouteilles : ne tirons pas de conclusions trop hâtives mais tout de même ! Il semblerait que certains aient abusé de l'absence de notre grand chef Jean-Jacques.
😆
Et un peu à l'écart, perché sur son hamac, notre Philippe Dusse ! Peut-être veut-il se faire pardonner. Heureusement que son grenache était bon !
Après le café bien arrosé (merci Ghislaine pour ton cognac maison ), c'est reparti pour encore une petite montée ( la 3e ) sur 1 km.
Et nous rejoignons la piste qui descend en pente douce vers le château.
Bien cachés dans la verdure et l'humidité : des Iris maritimes ( Famille des Iridacées ) aux fleurs d'un bleu violacé.
Nous voici au château de Miramont (km 10) dont il ne reste que des ruines.
Ce château aurait été construit vers le XIe siècle, peut-être sur des ruines de fortifications Wisigothiques ( d'où le nom d'Alaric pour le massif ), avant la Croisade des Albigeois qui débuta en 1209 pour finir en 1249.
Il servit de poste avancé dans la défense de Carcassonne sous la direction du seigneur Chabert de Barbaira qui tenta en vain de s'opposer aux troupes de Simon de Montfort. Le château fut détruit et jamais reconstruit.
Pause parmi les ruines : une belle vue sur la plaine de l'Aude.
Prenons un peu de hauteur pour le contempler.
Thomas tenta de gravir la muraille mais le temps lui manquait tandis que d'autres se prélassaient, l'air un peu moqueur, oubliant les mésaventures matinales ...
Un nouvel itinéraire avec Thomas et Mike en éclaireurs : nous cherchons le Pas de Roland, encore inconnu pour nous. Effectivement, c'est un gros rocher qui surplombe la vallée. Mieux vaut ne pas s'approcher trop près du bord, n'est-ce pas ?
D'après la légende, il est fait référence à Charlemagne et Roland ( IXe siècle ) durant la campagne en Espagne contre les Maures (778) jusqu'à Saragosse et qui se révéla être un échec pour les Francs.
Il est dit que le cheval de Roland s'élança de là pour retomber sur la Montagne Noire, en face. Peut-être un peu exagéré !!!!!! 😍
On retrouve facilement la piste qui longe le ruisseau de Miramont (km 11) et descend vers la D 8008.
Des touffes de fleurs d'un rose clair, en forme d'ombelles ( fleurs dont les tiges partent du même point, comme dans un bouquet ) : il s'agit de l'Ail rosé ( Famille des Amaryllidacées ), comestible et une plante protégée.
Et plus loin, dans un champ, un Orchis pyramidal ( Famille des Orchidacées ) dont les fleurs rose vif sont groupées en épi.
et dans un champ, ce qui me semble être du Sainfoin cultivé ou Esparcette cultivée ( Famille des Fabacées ) avec ses fleurs roses en grappes. Une plante bonne pour la fertilisation du sol et pour l'alimentation du bétail.
Nous avons rejoint la route qui nous mène vers le lac et le parking, entre les versants boisés de pins et cyprès de l'Alaric et la plaine de l'Aude.
Bilan : Une très belle randonnée, un peu "costaud", de 14 km environ, pour marcheurs un peu aguerris, aux paysages variés.
Merci à Annie pour son aide très précieuse dans la détermination de la plupart des fleurs.
Jacques le cathare
PS : des erreurs ont pu être commises, n'hésitez pas à les rectifier. Personne n'est parfait ( même chez les cathares ).
La pensée du jour :
Et Dieu sait si on connaît ça chez les Godillots.