Hautpoul passerelle et lac des Montagnès 5 juin 21
😍 Les Godillots ont décidé de "s'envoyer en l'air" 😍
Et oui, pour sortir des sentiers battus des Corbières et Minervois, Alain a eu l'idée de nous emmener du côté de MAZAMET, pour une rando "aérienne".
C'est la belle saison, temps un peu frisquet et gris en cette matinée, mais tout le monde est en forme ( 16 participants de 14 à 78 ans ) 😎 . Départ du parking de la passerelle en sortie de Mazamet, sur la D 54.
Après une petite halte "préparatrice" de nos Godillottes, on traverse le parking, le pont sur l'Arnette ( rivière qui naît au Pic de Nore ) et c'est parti. 🤔
Pas le temps de s'échauffer, ça grimpe raide.
Après quelques minutes de montée, 2 parcours possibles :
- soit tout droit mais pentu par le sentier historique de la Jamarié ( 670 m à 19% en 15 mn) en rouge sur la carte
- soit partir à droite pour une montée plus douce par le chemin des jardins Cormouls Houlès ( 1,5 km à 8% en 30 mn ) en bleu sur la carte.
La plupart d'entre nous ont choisi le 2e, avec par moments, de superbes points de vue sur les environs.
Et voici qu'apparaît la fameuse passerelle que nous allons bientôt emprunter : impressionnante, de loin !!!
Juste avant d'arriver au sommet, des fleurs bleu-violacé particulières (et inconnues pour moi ) : sans doute des Jasiones lisses ou vivaces ( Famille des Campanulacées ) poussant en milieu montagneux aride et rocheux !
Les 2 groupes se sont rejoints et on se prépare à la traversée de cette passerelle datant de 2018 et mesurant 140 m de long.
On s'allège, certains préparent leur parachute ( on ne sait jamais), d'autres font une dernière prière. 😩
Et on se lance "dans le vide de 70 m", pas tous très rassurés : il faut dire que ça secoue un peu, on a l'impression d'être en pleine mer et heureusement que le vent n'est pas très fort.
Ouf ! Tout le monde est "sein et soft" !!!!!!!!! 🤣.
Mais la grimpette reprend aussitôt jusqu'au village perché d'Hautpoul.
Arrivée sur une plateforme à l'entrée du village, près des ruines de l'ancien château féodal.
Il semblerait que le site ait été occupé dès le VIe siècle, lors de l'occupation wisigothe du sud de la France mais rien de sûr.
Le château aurait été construit vers le Xe siècle, donc avant la Croisade contre les cathares puisque les armées de Simon de Montfort l'ont détruit en 1212 ( c'était un lieu de résistance cathare sous le Seigneur Izarn d'Hautpoul ). Il fut reconstruit par la suite et restera un refuge pour les "hérétiques" fuyant l'Inquisition.
A partir de là, une partie des villageois se réfugièrent plus bas et fondèrent l'actuelle ville de MAZAMET.
Certaines se refont une beauté, d'autres "lutins" pianotent sur leur portable ou manifestent plus de curiosité historique.
Montée dans le village.
Au XVIe siècle, le village sera l'objet de combats incessants lors des guerres de religions entre Catholiques et Protestants ( de 1562 à 1598 ). Les persécutions envers les protestants ne s'arrêteront vraiment qu'en 1787 sous Louis XVI.
L'église catholique St Sauveur d'Hautpoul, située en-dessous de l'actuelle passerelle et dont il ne reste que des ruines est un vestige de ces conflits(voir plan plus haut ).
Aprés la destruction de Saint Sauveur d’Hautpoul par les protestants, ceux-ci dominent la région pendant prés de 2 siècles.
Au XVIIIe siècle, le développement de l’activité textile attire une population rurale majoritairement catholique c’est alors qu’est décidée la construction de l’actuelle église Saint Sauveur (1740) de Mazamet en remplacement de celle d'Hautpoul.
Aujourd'hui, il y a 7 lieux de culte protestant pour 5 de catholique à Mazamet.
Passage près d'un jardin dit "médiéval" avec des plantes alimentaires, aromatiques et simples entre autres.
La montée continue dans le hameau désert mais très fleuri.
Arrivée en haut du hameau, au pied du rocher de la Vierge que nous allons gravir.
Magnifiques points de vue sur les environs.
Petit moment de repos mais il faut repartir car la route est encore longue ( 2 km franchis seulement ).
Au pied du rocher, des Erables champêtres ( Famille des Acéracées ) dont les feuilles assez grandes diffèrent de celles de l'Erable de Montpellier, bien plus répandu chez nous.
La montée continue sur le GR 7 parmi Hêtres, Fougères, Houx et Digitales .
Une prairie d'altitude au sommet.
Les Genêts à balais ( Famille des Fabacées ) font leur apparition. Ce sont des légumineuses comme luzerne, pois et haricot. Les rameaux fins servaient autrefois de balais. Les feuilles caduques sont petites et bien vertes, les fleurs d'un jaune éclatant comme des papillons d'or. C'est une variété de genêts rares sur le littoral languedocien mais abondant ici en terrain plus humide.
Nous descendons maintenant vers le village de Labrespy, toujours sur le GR 7.
" Après avoir vu la Vierge, nous ne pouvions arriver que par le chemin du Paradis." 😊
Rencontre attendrissante avec 2 bourricots ( je n'irais pas jusqu'à dire " Qui ................ s'assemble" . Non, Respect).
Traversée rapide du village et retour dans les bois ( km 6 ) toujours sur le GR 7.
Végétation luxuriante : tout est vert et fleuri.
Des genêts mais aussi :
- des fleurs ( rarement vues pour ma part) : des Compagnons rouges ou Silènes dioïques ( Famille des Caryophyllacées ).
- des Sureaux noirs ( Famille des Caprifoliacées ), très abondants, même chez nous.
Nous arrivons enfin en vue du lac des Montagnès ( km 7), sous un ciel toujours gris. Lac de 25 ha et à 680 m d'altitude, aménagé pour la baignade et la pêche.
Lieu aménagé, idéal pour le casse-croûte mais temps frais, presque froid : Jean et Philippe sont aux commandes ( carthagène, vin blanc et rouge, café ).
On ne s'attarde pas trop, le chemin est encore long. Contournement du lac (2 km) et miracle ! le soleil revient.
Et nos Godillottes retrouvent le sourire. Au loin, le Pic de Nore.
On a quitté le GR 7 et on s'enfonce dans les bois, à l'ombre et au frais.
Quelques Digitales pourpres ( Famille des Scrophulariacées, avec les Molènes et les Buddléïas ) font leur apparition. Typiques des sous-bois ombragés, recherchées par les insectes mais toxiques pour l'homme.
Petite halte avant le km 13, pour aller observer la Croix de Boutonnet et son point de vue, sous un beau soleil.
Et à partir de là, le sentier est à peine visible, envahi surtout par les Genêts à balais, sur 1 km.
Ce genêt à croissance rapide produit énormément de fleurs et donc de graines ( plusieurs milliers par pied ) d'où son pouvoir colonisateur vis à vis des autres espèces. Mais quelle beauté et quel parfum !!!! 😍
Nous rejoignons la route vers le km 15, pour s'arrêter au Belvédère de la Bise.
De là, on voit au Nord la ville de Mazamet et vers l'est, la vallée de l'Arnette et le village d'Hautpoul de ce matin.
On emprunte la route sur quelques centaines de mètres puis on plonge dans un sentier pentu.
Dernière halte : tout près, un buisson desséché : je pense à un Ajonc de Provence dont la floraison est terminée et qui laisse voir, parmi ses épines, ses fruits ( gousses ovales pleines de poils ) commençant à s'ouvrir.
Dernier km en descente vers la route.
Passage délicat en bord de route ( D 54 ) et la rive de l'Arnette jusqu'au parking.
Voilà une super balade : assez longue ( plus de 16 km ), un peu difficile sur les 3 premiers kms, aux paysages très variés, riche en émotions, finie sous un beau soleil.
Reste à aller se désaltérer avec une petite ................ mais chut !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! 🤩
Merci à Annie "Babette" ( mais pas bête ! ) pour son aide botanique et à Alain pour avoir déniché ce parcours.
Jacques le cathare "bienheureux