Escapade en Lozère et Aveyron 8-11 juin. 3ème jour. Saint-André-de-Vézines
Pour notre 3ème jour, Alain nous invite à une rando de 12km, dénivelé de 385 mètres, près du Chaos de Montpellier le Vieux : chaos rocheux ruiniforme sur le Causse Noir.
On a craint le pire, la pluie a été très active durant la nuit... Au matin, beau soleil!
Notre point de départ : le village de Saint-André-de-Vézines, à quelque 20 km au N-E de Millau, à 876 mètres d'altitude, sur le plateau du Causse Noir.
Le Causse Noir chapeaute trois départements : l'Aveyron à l'ouest (où nous sommes aujourd'hui), le Gard à l'est et la Lozère. Il est bordé au sud par les gorges de la Dourbie. (Wikipédia)
Première partie très plate : nous parcourons les pelouses sèches du plateau, façonnées par l'élevage.
Tandis que je photographie un beau salsifis des prés (Tragopogon pratensis),
Sheila sympathise avec quelques équidés.
Puis là, un château émerge...Celui de Montméjean, une forteresse sur son piton rocheux!
Comme on le voit : il y a de la restauration dans l'air... Et chapeau! Parce que ce village est juste accroché au flanc du Causse Noir. On travaille le nez dans le ravin!
Le château domine le village, en tout cas ce qu'il en reste, à savoir une tour ronde accrochée à un rocher, mais pour combien de temps encore??
Une photo (2010) empruntée au net (voir le lien ci-dessous) et qui montre très bien l'ensemble du village. Cliquez sur la photo pour l'agrandir!
Falaises du Causse Méjean. Nous venons de prendre un copieux petit déjeuner, et nous sommes prêts à partir pour rejoindre le départ de notre randonnée. Situé sous les couronnes du causse Mé...
http://lesdanjean.blogspot.fr/2010/10/st-andre-de-vezines-rochers-de-roques.html
C'est la même rando que nous mais à l'envers (ou à l'endroit, c'est selon :-) )
12 familles en 1868, 4 en 1920..., le village de Montméjean est déserté en 1936.
Mais voilà que d'autres âmes, aujourd'hui, ont décidé de le faire revivre. Grâce à une association "Vivre à Montméjean" qui vise à valoriser le village et les sentiers.
Dont le sentier botanique de Montméjean.
Sentier botanique de l'association, inauguré en 2001 et bien fréquenté depuis. Quelle belle initiative!
Le nom des plantes est inscrit sur des morceaux de lauzes.
Un "bureau" d'informations, très local..., vous explique tout sur ce village du bout du monde!
Nous quittons Montméjean. Dernier point de vue à gauche et à droite, veille un géant tutélaire sur la vallée de la Dourbie.
Puis le sentier retrouvé, c'est l'appétit qui nous oblige à nous poser encore sur ce bel espace herbé. Une sauterelle participe au festin. Notre sommelier est, comme d'hab, toujours debout :-)
Puis vient la digestion...,La méditation... ou le plaisir tout simplement d'être là.
C'est reparti, avec entrain. Admirons le jeu de jambes et le style vestimentaire coloré de nos marcheurs.
Nous atteignons le haut du plateau pour un paysage grandiose : des rochers ruiniformes dolomitiques que l'érosion a sculptés, nous projetant dans un décor fantastique qui,on le comprend, a alimenté l'imaginaire du peuple, redoutant ces géants de pierre.
Ce qui nous ravit aussi, c'est le vol des vautours qui ont trouvé ici, dans la falaise, le gîte et le couvert depuis 1970 lorsqu'un programme de réintroduction du vautour fauve fut entrepris. Ont suivi, naturellement, les vautours moines et les vautours percnoptères.
Les voici les voilà! Nous supposons que ce sont des vautours fauves...
Je ne résiste pas à cet instantané assez incroyable: ce mimétisme est-il le fait des vautours fascinants? Nos appareils d'aujourd'hui ne laissent plus rien passer :-)
D'où le nom du site : Roquesaltes ou Roques altès (hauts rochers) qui font partie aujourd'hui de "Natura 2000".
C'est le plus important donjon du Causse Noir, avec ses 50 mètres de haut. On s'y balade hors du temps, juste offert aux éléments cosmiques...
Tant et tant de vies sont passées par là et l'eau, le vent...
200 millions d'années pour construire ce théâtre... D'abord la mer tropicale qui a entassé 300 mètres de roches calcaires (c'est-à-dire des squelettes d'animaux marins).
Puis l'élévation des Causses, poussés par les Alpes et les Pyrénées, la mer qui se retire.
Et enfin l'érosion climatique qui sculpte ces "grésous" (dolomie).
Merci Dame Nature!
Flore exceptionnelle au printemps. C'est raté pour nous...
Mais nous apprécions la fructification de la Pulsatille rouge tardive (Pulsatilla -ou Anémone rubra, subsp. serotina)
Par chance, Alain a photographié la plante au même endroit au début du mois de mai. Il s'agit donc bien de la variété "serotina", endémique des Causses. Elle ne pousse donc que là!
L'Anémone rouge fleurit plus tôt, en avril.
"Pulsatille" vient de "pulsatus" : battu par le vent. Voilà une belle description des aigrettes du fruit.
Autre typicité : les vestiges d'une activité agricole intense aux 18è et 19ème siècles. Nous sommes au pays du Roquefort!
Ruines de bergeries ou de fermes fréquentes.
Voici par exemple la ferme de Roquesaltes, au bas des rochers. En ruine avant 2006, elle renaît grâce à une restauration complète après son achat par l'Etat. On y voit des hommes travaillant sur le toit. L'oeuvre se poursuit donc...
Et sur le chemin qui mène à la ferme, ne dirait-on pas le berger Roger et la bergère Marie-Agnès?
Une 'tite dernière, Caussarde aussi : Orcanette fastigiée ou onosma fausse-vipérine (Onosma tricerospermum) subsp. fastigiata
Puis, de retour aux voitures, le bal musette improvisé au centre du village, initié par qui? Devinez...
Ah! Le punch! Rien de tel qu'une bonne rando pour se requinquer!
Au repas du soir : le fameux aligot, spécialité culinaire de la région à base de pommes-de-terre et de tome fraîche. Diététique..
Est-ce l'aligot?, le vin?, la rando? les copains? Le tout ensemble?
Jean s'est pris un nouveau délire, bien assisté de Martine d'ailleurs puis de beaucoup d'autres.
Démonstration haute en couleurs de l'hymne des Godillots : "Et Tchik et tchak"