La Caunette 13 avril 2016
13 avril 2016, départ des Prades de Ventenac en direction de La Caunette, pour une rando de 7 kilomètres avec 200 m de dénivelés.
La cheminée, qui trône dans le paysage jusqu'à le défigurer, vestige d'un temps où La Caunette était un village minier, nous annonce que nous approchons de notre point de départ.
Ce village a été une ancienne cité minière de 1650 à 1948. La cheminée est ce qui subsiste d'une usine de transformation des lignites.
Les lignites sont des bois fossiles que l'on trouve dans les couches de l'Éocène Tertiaire du Minervois. Ce sont des combustibles médiocres, d'aspect terreux ou feuilleté, peu humides, pas très propres, riches en soufre, dégageant peu de calories. Les mines de La Caunette continuent à être exploitées durant le 19ème siècle, employant quelques dizaines de mineurs et contribuant à l’économie locale. En 1948, après un dernier investissement (la construction d’une usine de transformation des lignites, dont seule subsiste aujourd'hui la fameuse cheminée), les mines ferment définitivement.
Premier imprévu : une rue barrée nous empêche d'accéder au parking. Nous sommes obligés d'emprunter un autre itinéraire pour rejoindre notre lieu de rendez-vous. Nous arrivons donc au village par la passerelle métallique qui enjambe La Cesse.
Mais voilà que surgit un deuxième imprévu : la météo annoncée comme clémente, se fâche brusquement. Aussitôt sortis de voiture, l'orage gronde. De grosses gouttes se mettent à tomber. Devant notre hésitation, quelques grêlons font leur apparition, comme pour nous inciter un peu plus à faire demi-tour...Mais, « même pas peur !! »
Voilà donc une douzaine... de quoi ?
- d’huîtres ? Non !
- d'escargots ? Non plus ! Quoique, avec le temps pluvieux, ça aurait pu !!
- quoi alors ? Eh bien tout simplement une douzaine de Godillots Baladeurs, prêts à affronter les éléments a priori hostiles.
Nous voilà donc partis d'un bon train, quittant le village, ses murettes, ses oliviers, ses amandiers...
pour apercevoir rapidement La Cesse au fond de gorges encaissées,
et franchir l'un de ses affluents, quasiment à sec
où seuls quelques trous d'eau, des « marmites », rappellent qu'il a plu ces derniers jours.
En parlant de pluie, justement, il se met à faire une petite ondée.
L'occasion de vérifier la capacité d'adaptation des Godillots Baladeurs au milieu ambiant. Voici donc d’étranges gastéropodes : « Les Godillots Escargots »
Puis, le soleil et le ciel bleu font leur apparition comme par magie. Le coucou se met à chanter. Les asphodèles porte-cerises se dressent fièrement. Les mufliers (gueules de loup) étonnent par leur couleur pourpre.
Les aphyllantes de Montpellier (fleurs sans feuilles), quant à elles, commencent à faire leur apparition, …...
...... tout comme les ramasseurs d'asperges : le Printemps est bien là !
Tout en flânant, et après avoir longé ce musée d'engins agricoles à ciel ouvert, nous approchons de Minerve.
Tony, telle une vigie nous invite à découvrir ce magnifique village.
Une petite « pause » « s'impose » pour « poser » notre regard sur ce magnifique village :
Minerve est surtout connue par le siège qu’elle subit en 1210 lors de la douloureuse croisade contre les Cathares.
Au milieu du mois de juin 1210, Simon de Montfort, chef militaire de la croisade contre l'hérésie cathare ("croisade contre les Albigeois"), fait assiéger la ville. La technique militaire la plus avancée de l'époque, les machines de siège, va être utilisée. Quatre trébuchets (mangonneaux et catapultes), construits sur place, entourent et pilonnent les murs de Minerve.
Bombardés, assoiffés, les Parfaits (nom donné aux Cathares) refusent d'abjurer leur foi et sont condamnés au bûcher.
Notre Jacques le Cathare, pourrait, sans doute, mieux que quiconque, vous conter cet épisode.
Après cette plongée dans le passé, revenons dans le présent avec son modernisme : Jeannot découvre avec grand intérêt ce nouveau mode de binage et désherbage des vignes réalisé avec un tracteur super bien équipé.
Nous voici maintenant à Mayranne, (ne pas confondre avec Mayronne, dans l'Aude), hameau paisible, sans soucis ! Pourtant si, il y en a quelques-uns ….... dans les anfractuosités de ces murettes.
Changement de couleur. De l'orange nous passons au jaune avec ces tulipes sauvages que nous rencontrons sur le chemin du retour. Leur particularité est de ne s'ouvrir que l'après-midi. Le matin, avec un pédoncule en forme de col de cygne, leur allure est tout à fait différente.
Puis, nous retraversons un rec à sec, où subsiste cette marmite remplie d'eau en forme de cœur. Tout un symbole pour dire que nous avons encore aimé cette randonnée et remercier une fois de plus nos organisateurs pour cette belle balade.
Le village est maintenant tout proche. On aperçoit au loin la cheminée, et plus près, l'église Notre Dame de l'Assomption.
Ah, pour conclure, j'en reviens à notre récit du début sur la lignite et les Gastéropodes « Godillots escargots ». Savez-vous que dans cette fameuse lignite de La Caunette, on a trouvé des fossiles de gastéropodes lacustres. Peut-être les ancêtres des « Godillots escargots ». ! Qui sait ?
Lignite de l’Éocène inférieur, à gastéropodes fossiles dans les calcaires de La Caunette
Droits réservés - © 2008 Pierre Thomas
Les gastéropodes mesurent environ 1 cm de diamètre (le couteau donne l'échelle). Cette face de l'échantillon correspond au plan de stratification.
Source: http://planet-terre.ens-lyon.fr/image-de-la-semaine/Img252-2008-11-17.xml
Voilà, la boucle est bouclée. Normal pour les randonneurs que nous sommes.
Daniel