Gruissan 1er décembre 2016
Rendez-vous à Gruissan en ce premier jour de décembre pour une rando autour des étangs. Distance 13,200 kilomètres, dénivelé : 90 mètres. Météo plutôt clémente, le vent marin humide de la veille a fait place à un petit Cers frisquet, mais rien à voir avec les températures négatives qui règnent sur l'ensemble de la France. Nous sommes des privilégiés.
Pendant que les nantis que nous sommes s'apprêtent à découvrir les paysages des étangs avec leur faune, d'autres, tel ce pêcheur, sont déjà à l'ouvrage pour aller poser les filets dans l'étang de Gruissan.
Jacques tentera de le convaincre que les meilleurs poissons sont dans l'étang de BAGES, mais sans réel succès.
L'occasion d'ouvrir une parenthèse pour en apprendre un peu plus sur le matériel des pêcheurs et le vocabulaire local :
Le « Bétou », barque légère et pointue qui mesure environ 3,50 à 3,65 mètres de long, remplacée aujourd'hui par des barques plus modernes à double fond pour garantir une bonne flottabilité.
La « Partègue », longue perche en bois qui sert au guidage et à la propulsion manuelle de la barque à proximité des filets.
Le « Trabac » ou « Trabaque », ou encore « Capetchade », filet à petites mailles qui favorise la capture de l'anguille, véritable barrière de 30 brasses de longueur (1 brasse= 1, 624 mètres, soit la longueur comprise entre les deux bras d'un pêcheur). Ce filet, « la panadière » (40 mètres environ), en faisant office de guide, dévie le poisson de sa trajectoire, et le canalise vers un entonnoir, le « cœur du trabac » prolongé par trois nasses cylindiques relevables (7 mètres environ).
L'anguille, en particulier, est ainsi piégée dans l'une des trois nasses cylindriques (le « recul » et la « droite »), appelées « avenues » à Bages. Celles-ci sont tendues et fixées par des piquets.
Pour la capture d'autres poissons (loups, muges, athérines....), les pêcheurs utilisent des lignes et filets maillants.
L'usage de ces filets est réglementé par la Prud'homie.
Ce métier de pêcheur, malgré les apparences, ne connaît pas de routine. Il requiert des qualités d'observation pointues associées à une solide condition physique.
L'efficacité des trabaques s'accroît quand les vents forts augmentent la turbidité et quand l'obscur de la lune s'impose durant une grande partie de la nuit.
Le groupe s'élance sans « traîner » sur le chemin où Charles....Trénet peut être en quête d'inspiration.
Gruissan s'éloigne petit à petit. Finie l'urbanisation : place à la nature sauvage et à sa faune ornithologique que Jacques a su mettre en valeur à travers ces quelques clichés:
l'aigrette garzette : ce petit héron blanc a failli disparaître de notre paysage à cause de ….la mode ! Au siècle dernier, il était de bon ton que les chapeaux des dames « dans le vent » soient ornés d'une des longues plumes blanches que l'aigrette porte sur son cou.
les cormorans, plus communément les « corbeaux de mer », qui passent une bonne partie leur temps à se faire sécher les ailes. Leur plumage n'est en effet que partiellement imperméable.
les flamants roses (gris-noirs pour les plus jeunes), qui doivent leur couleur rose-orangé aux micro-crustacés riches en bêta-carotène qu'ils ingurgitent à longueur de journée,
On ne saurait se lasser de ce spectacle permanent que nous offrent ces flamants roses, véritables stars de nos étangs.
Nous quittons les zones humides et la vue sur Gruissan pour gagner la garrigue et gravir d'un trait les 90 mètres de dénivelés annoncés.
Arrivés au « sommet », nous découvrons de nouveaux paysages : l'étang de Campignol, les Corbières et en arrière plan le Canigou enneigé.
Une nouvelle halte s'impose face à un arbuste sur lequel s'interrogent Jean et Dominique.
Nouvelles vues sur ces merveilleux paysages : à notre gauche, les étangs, et face à nous Narbonne et sa cathédrale
puis une autre vue sur Mandirac et les serres agricoles, …....à moins que Jacques ait voulu mettre en évidence le village de BAGES. Quel chauvin, ce Jacques !
Vient le temps de la traditionnelle photo de groupe :
Nous entamons ensuite la descente sur le domaine de Capoulade. Sur la droite, on peut apercevoir la tour d'un autre domaine : Capitoul.
Nous traversons le domaine en franchissant divers obstacles, dont ce pneu avec deux « Godillots déjantés » :
Comme rien ne nous arrête, nous poursuivrons notre route en direction du domaine des Bertheliers, avant de faire la pause casse-croûte.
A défaut de pain, Marie-Agnès qui se prête avec toute sa bonne humeur à ce délicieux montage photo, aura au moins eu quelques bouteilles.....
Après s'être ravitaillés, les Godillots s'apprêtent à décoller. Francine, sur le pont d'envol, à l'image des « chiens jaunes » des porte-avions, utilise un langage des signes particulier !
Des barbelés en travers du chemin amènent Jean à adopter « un plan C » qui raccourcit notre randonnée. Ce chemin porte encore les traces des pluies récentes. Chacun s'efforce à éviter les flaques à effet de miroir qui se prêtent à quelques devinettes :
A qui appartient ce reflet ?
Là, c'est plus facile :
A l''approche de Noël, Jo se prend pour Jésus : il tente de marcher sur l'eau !
La Tour Barberousse est à nouveau en vue :
Pour regagner le village, il faut franchir l'ancien pont de Gruissan au tonnage limité à 1 tonne. Nous avons frôlé l'accident : 20 Godillots sur le pont.......le poids limite devait être dépassé !
Un merci particulier à Jacques pour ses magnifiques photos et à Dominique pour cette potion magique qui devrait nous permettre de garder la forme cet hiver.
Daniel