De Fontcouverte à l'Alaric Janv 2020
Matinée froide, nuageuse et ventée, 14 courageux(ses) pour aller affronter le Cers et l'Alaric.
Départ de l'Avenue de l'Estagnol, dans un nouveau lotissement en limite de Fontcouverte, ce petit village au pied de la montagne d'Alaric.
On s'engouffre rapidement dans le village pour être un peu à l'abri et nous voici déjà à l'extérieur.
Et là, un Cers glacial nous arrive, cinglant,
" un vent à te copa lou morre ! ( à te couper la figure ), " un vent à t'assécar la garganta " ( à t'assécher le gosier ) !!!!!!!
Nous traversons la plaine viticole d'Alaric et passons près du domaine de Lanes (km 2), produisant un des meilleurs vins des Corbières : le château La Baronne ( à déguster sans modération !!! ).
Après avoir contourné le domaine, nous continuons sur cette route goudronnée, plein Ouest.
Les cerisiers semblent par endroits "peints en jaunes" : ce sont des lichens qui les recouvrent. Il s'agit ici de la Xanthorie des murailles ou lichen encroûtant.
Rappel : les lichens sont une association entre un champignon et une algue. Ils n'ont pas de feuilles, ni de tiges, ni de pores, ni de racines. L'algue se charge de capter la lumière, le champignon l'eau et les sels minéraux. Ils perdent l'eau en période sèche et ont alors des couleurs vives mais reprennent leur forme dès la présence d'humidité. Ce ne sont pas des organismes parasites, ils ne font aucun dégât à ce qui leur sert de support et de plus, ils fixent les polluants atmosphériques. Ils sont capables de résister à des variations extrêmes de conditions climatiques.
Celui de la photo a la forme d'une sorte de "crêpe" appelée thalle posée sur son support, en forme de tas de feuilles ( on dit lichen foliacé) et au milieu, des espèces de coupelles qui sont les organes reproducteurs.
Et déjà, nous ne sommes que début Janvier, apparaissent les premières fleurs sur les amandiers et bien avant les feuilles. L'amandier serait le symbole de l'étourderie et l'imprudence car cette précocité le met en danger de gelée printanière.
Un proverbe occitan nous dit : " Quand l'ametlièr es en flor, la velhada passa sason" .
Traduction : "Quand l'amandier est en fleur, la veillée a fini sa saison". Il va falloir se bouger, Godillots, car le printemps arrive doucement !!!!
Nous arrivons au croisement des habitations du Four à chaux : direction Sud, à l'abri de la montagne (km 4,5), sur le GR 77.
Finis le terrain plat et la route goudronnée : la "grimpette" commence pour 2 kms environ.
Tiens, une fleur bleu-violacé à peine visible parmi d'autres plantes : c'est une Vipérine commune ( Famille des Boraginacées ), plante mellifère bisannuelle qui fleurit plutôt à la belle saison. Surprenant de la voir fleurie à cette époque !!
Montée parmi les pins d'Alep jusqu'à un joli point de vue ( km 5,5 ).
A gauche, la plaine d'Alaric ( direction Est)
Au centre, le massif de l'Espinouse et derrière, la silhouette massive du Caroux au milieu de la photo ( direction Nord-Est )
A droite, les Corbières et le Mont Tauch au centre et au fond de la photo ( direction Sud )
Nous voici arrivés aux ruines du Castrum d'Alaric datant des 11e et 12e siècles.
Un panneau informatif détaille de façon précise l'histoire de ce lieu.
Quelques Godillots s'aventurent parmi les ruines pour voir de plus près.
Après ce petit intermède, reprise de la montée vers les ruines de la métairie de Vidal.
Arrivée à la piste et bifurcation vers l'Est ( km 6,5) : on quitte le GR 77.
Vues sur le Lac de Jouarres et les Avant-Monts ( à gauche ) et le Caroux ( à droite ).
Nous entamons la descente sur une large piste.
Sur les bords du chemin, on voit des taches colorées :
- des touffes vert clair, des Euphorbes des bois ou des Euphorbes des moissons ( Euphorbiacées ) ???
- des tiges fines et élancées : des Molènes ou Bouillons blancs ( Scrofulariacées )
- des fleurs rose-violacé : des Mufliers grandes-fleurs ( Scrofulariacées ) ???
Enfin la pause casse-croûte pour nous réchauffer, un peu à l'abri du vent.
L'occasion de goûter la liqueur de nèfles de Dominique, son "Elixir de jouvence" qui guérit tous les maux, très apprécié par certaines de nos Godillottes. Ainsi que le traditionnel café français parfumé au Schnaps de Christine.
Ragaillardis, nous repartons le coeur léger, les jambes raffermies et en plus, ça descend : tout baigne !!! Nous sommes dans la Combe Torte ( kms 8 à 10 ).
Au loin, la Montagne Noire et le Pic de Nore, en partie enneigé.
Les 3 derniers kms se font en terrain plat, direction Est, vers le village avec maintenant "lou vent en popa" comme on dit en Occitanie ( le vent en poupe, c.à.d. dans le dos ).
Belle rando d'environ 14 km, avec une toute petite difficulté : une montée régulière avec 200 m de dénivelé sur 2 kms de long, une "rigolade" pour nos Godillots. Et une excellente mise en jambes pour de futures randos plus sérieuses qui se profilent en Février.
Merci à Soeur Dominique et Frère Jean pour leur aide en botanique.
Avis aux connaisseurs de plantes : n'hésitez pas à rectifier les erreurs éventuelles, merci d'avance.
Jacques ou le "cathare insatisfait".