Séjour neige Beille Mars 2020 1er jour

1^er jour : Mardi 10 Mars

C'est reparti pour notre séjour 2020 en Ariège aux Cabannes, malgré des menaces de "Coronavirus" qui planent sur la France. Mais l'enthousiasme ( ou l'inconscience ? ) des Godillot(te)s est le plus fort.

Départ de Ventenac en voitures, chargées à bloc. Sans compter la remorque des Poulains remplie à ras bord de victuailles et boissons en tous genres : eau minérale, jus de fruits, soupes, infusions et autres !!!

Première halte : MONTSEGUR, haut lieu du catharisme.

Temps plutôt maussade mais ambiance joyeuse et déjà, c'est l'heure de l'apéro.

Et comme dit un proverbe cathare rarement cité :

" Qui boit beaucoup marche peu " 

Repas terminé, un peu de marche pour se dégourdir les jambes.

Et il suffit d'un peu de neige pour "exciter" certaines Godillottes.

Et comme dit un autre proverbe cathare :

" Qui trop s'agite ne va pas loin !!! "

On déambule dans le village et les alentours en attendant l'ouverture du musée.

Vues sur le village et les sommets enneigés de la Montagne de Tabe.

Sur les conseils de notre pisteur Alain, nous allons visiter une curiosité près d'ici , dans la vallée de Bélesta. C'est la Fontaine de Fontestorbes. 

Elle a une particularité : à la belle saison, quand le débit de la source est plus faible, elle fonctionne par intermittence : " Une fois ça coule, une fois ça coule pas " ( comme dirait Frère Jean à l'apéro ) et ainsi de suite. En ce moment hivernal, l'eau coule en abondance et sans arrêt.

En face, un Parc Accrobranches mais fermé : dommage pour certains Godillots qui auraient bien tenté une tyrolienne ( qui n'est pas une boisson autrichienne ).

L'occasion d'observer de belles petites fleurs :

- 1. à gauche, des Anémones des bois ( Renonculacées ) 

2. à droite, des Lathrées clandestines ( Scrophulariacées ), plantes parasites  et 

- 3. à gauche, une Pervenche ( Apocynacées )

- 4, à droite, une Ficaire fausse renoncule ( Renonculacées )

Certains, déjà fatigués, nous rejouent un remake de ce western célèbre de Sergio Leone.  A chacun d'entre vous d'attribuer un rôle à nos 3 papys : pour ma part, j'hésite pour ce qui est du BON  ou du TRUAND entre Yves et Roger ? Et vous ? Le 3^e me paraît évident.

Après cet intermède champêtre, retour à Montségur pour aller visiter le Musée archéologique ( et du Catharisme ).

Quelques photos et documents historiques glanés à l'intérieur.

Voici un résumé concernant le Catharisme et Montségur. 

" Nous sommes au XIIIe siècle, dans le Sud qui n'appartient pas à la couronne de France.

En 1242, un proche du comte de Toulouse Raymond VII apprend que les Inquisiteurs doivent se réunir à Avignonet, près de Toulouse. Pierre-Roger de Mirepoix organise alors une véritable opération commando pour massacrer les moines inquisiteurs.   L'Inquisition décide alors de frapper au coeur et d'attaquer le château de Montségur. 

            En 1243, l'armée royale se met en marche avec à sa tête Hugues des Arcis, sénéchal de Carcassonne. Formée de chevaliers français et de troupes recrutées sur place, cette armée atteint Montségur et commence l'encerclement. Ce n'est pas si facile : Montségur est situé sur un "pog", une montagne abrupte et large, couverte de forêt. Les soldats de l'armée royale essayent de bloquer les passages les plus fréquentés, mais ne peuvent contrôler les petits sentiers à flanc de montagne, connus seuls des montagnards locaux. Le siège prend des allures de passoire car en plus, les soldats recrutés sur place ont une tendance certaine à familiariser avec l'ennemi, et à le laisser passer discrètement. Le château est donc ravitaillé régulièrement en vivres et en armes. Ceci explique la longueur du siège : installé au mois de mai 1243, Hugues des Arcis est toujours sur place en Novembre, et Montségur est toujours debout, les réserves de vivres ne sont pas épuisées et les citernes sont remplies d'eau. 

            Pourtant, au printemps, les renforts arrivent, le siège se fait plus serré. Hugues des Arcis fait appel à des routiers basques qui vont réussir à escalader les falaises pour prendre pied sur la plate-forme qui fait face au château. Depuis cet emplacement stratégique, ils vont construire une pierrière qui va bombarder sans cesse les murs d'enceinte de Montségur. Un mois plus tard, les français réussissent à acheter les services de montagnards locaux qui vont se rendre maîtres par traîtrise de la barbacane en bois défendant l'entrée du château. Désormais, le piège est refermé. Les renforts et les vivres pour Montségur deviennent alors de plus en plus rares, mais le château tient toujours.

  Fin février, la situation devient intenable et Raimond de Pereilhe, le seigneur de Montségur, se met d'accord avec Pierre-Roger de Mirepoix, le chef de la garnison pour tenter une sortie. Ce sera une hécatombe : les français massacrent les attaquants, et manquent de peu de pénétrer dans le château en les poursuivant.

Le 1^er mars 1244, Montségur capitule.

            Curieusement, les conditions exigées par les français ne furent pas très dures. Il faut dire que le siège durait près d'1 an, ceci expliquant la lassitude des soldats des 2 camps, et il faut dire aussi que de son coté, Raimond VII le comte de Toulouse avait beaucoup négocié avec le pape et les légats pour obtenir sa réhabilitation et celle des assiégés de Montségur : à part les hérétiques qui n'abjurèrent pas et qui allèrent au bûcher, tous les autres habitants du château sont libérés et pardonnés de leurs crimes éventuels, y compris d'ailleurs ceux ayant perpétrés le massacre d'Avignonet, qui était un des prétexte du siège. Les inquisiteurs, eux, n'hésitèrent pas : les 210 hérétiques furent amenés et brûlés dans un champ qui s'appelle depuis le champ des "Cramats".

 C'était la fin du premier épisode du catharisme. 

Voici une reconstitution en 3D de Montségur : cliquez sur le rectangle rouge pour écouter.

Et une autre vidéo en Anglais, mais de superbes images aériennes. Cliquez pour regarder.

Visite finie, en route pour les Cabannes.

On passe à proximité d'un autre château : celui de Roquefixade. Il appartenait au seigneur Raimond de Pereilhe, comme celui de Montségur et sera pris par Simon de Montfort.

Enfin arrivée au centre des Cabannes où l'installation laisse place au traditionnel "apéro", agrémenté par quelques pas de danse traditionnelle écossaise d'Elsa et Syd.

Le 1^er repas commença par une soupe au potiron, tant appréciée par certains cathares.

Et la soirée se poursuivit avec un "inédit" : la présentation d'un trombinoscope préparé par Martine, l'occasion de se "bidonner" un peu en voyant les Godillots jeunes.

Peu d'entre nous réussirent à identifier les autres : a-t-on tellement changé ?????

Et ce sont sur ces beaux et touchants souvenirs que s'acheva la 1^ere soirée : demain, RDV pour la neige car le temps s'annonce magnifique.

Pour les " curieux et assoiffés de culture occitane ", voici une 

Histoire résumée du Catharisme.

"  Ce mouvement religieux s'est développé en Europe et surtout en France au début du XIIe siècle où il a bénéficié de la protection et de l'appui des seigneurs locaux : le Comte de Toulouse Raymond VI , le Comte de Foix et les vicomtes d'Albi, Carcassonne et Béziers : la famille Trencavel.

Carte politique de la France à cette époque, avant la Croisade.

Le catharisme avait une interprétation différente du catholicisme, rejetant tous les sacrements (baptême, mariage ...), le but pour l'homme étant d'atteindre la pureté parfaite de l'âme en ignorant les désirs du corps. Les "Parfaits" ou "Bonshommes", jouant le rôle de "prêtres" ou "évêques", devaient observer des règles très strictes : jeûnes fréquents, abstinence sexuelle, prières, régime alimentaire sans viande, pratique du consolament ( baptême spirituel par imposition des mains au nom du seul Christ et pas de la Ste Trinité ). Les églises cathares avoisinaient les 800, chacune avec un évêque à leur tête mais toutes indépendantes et sans autorité hiérarchique comme le Pape.

L'Eglise catholique, grande puissance financière et politique, était de plus en plus rejetée et contestée et son influence diminuait, parmi le peuple comme chez les Seigneurs. Elle va donc décider de réagir, d'abord en essayant d'évangéliser les "hérétiques" puis sur le plan politique et finalement militaire.

Suite à l'assassinat en 1208 en Avignon du Légat du Pape ( son représentant diplomatique ), la 1^ère croisade va débuter en 1209, avec l'assentiment du roi de France Philippe Auguste mais sans sa participation.

Elle va se solder par une série de "succès" ( ? ) pour les croisés qui prendront alors comme chef un des leurs : un certain Simon IV de Montfort. seigneur de Montfort-l'Amaury et Comte de Leicester ( Angleterre ).

Toutes les places fortes occitanes : Carcassonne, Béziers, Foix, Lastours, Cabaret, Minerve, Termes tomberont les unes après les autres, jusqu'en 1210.

En 1213, les seigneurs occitans décident de se rapprocher et de s'allier avec leur puissant voisin Pierre II, roi d'Aragon, vainqueur des Arabes en Espagne. Ils affrontent Simon de Montfort à Muret où ils seront vaincus par celui-ci. Raymond VI et son fils Raymond VII continuent malgré tout leur combat et en 1218, Simon de Montfort est tué lors du siège de Toulouse.

La guerre cessera jusqu'en 1226 où elle reprendra avec une 2^e croisade, celle-ci commandée par le roi de France Louis VIII ( fils de Philippe Auguste ). Raymond VII se soumettra alors au roi de France lors du Traité de Paris-Meaux en 1229.

La guerre politique est finie mais pas la guerre religieuse.

En 1233 est créé par l'Eglise un organisme chargé de lutter contre toutes les hérésies : l'Inquisition. Des tribunaux apparaissent partout, la terreur s'installe et les bûchers d'hérétiques se multiplient.

Les cathares et quelques seigneurs occitans se retranchent dans Quéribus et Montségur et organisent la résistance. En 1242, à Avignonet, près de Toulouse, des moines dominicains Inquisiteurs sont assassinés. L'Inquisition décide alors de frapper un grand coup et ce sera à Montségur ( voir plus haut )

 Les derniers irréductibles cathares seront pourchassés jusque dans des lieux reculés des Pyrénées ( Montaillou par ex. en Ariège ) ou brûlés lors du siège de Quéribus en 1255 pendant que d'autres s'exileront dans les pays voisins ( Espagne et Italie surtout ).

Tout le Sud occitan se rallia au roi de France Louis IX St Louis ( 1226 - 1270 ), petit-fils de Philippe Auguste.

Merci à Daniel pour ses photos et à Jean pour son concours botanique ( 2 "sympathisants cathares" ).

Jacques ou le "loin d'être Parfait" cathare.