Col de Péreille, Fraïsse des Corbières, 10 nov 2024
C'est rare et donc précieux ;): nous sommes 4 valeureux-ses, parité parfaite pour vivre intensément cette rando où nous sentons bien que nous allons monter et descendre! Le temps est clément, pas trop de vent, des nuages magnifiques sur les Corbières. Le chien nous regarde, sur ses gardes:"'Tention, ici c'est chez moi!"
D'emblée, ça monte et fort... et heureusement que le GPS existe: sentier invisible de prime abord. Nous allons d'ailleurs expérimenter toutes sortes de chemins: la piste forestière, le sentier, la sente, la trace même et aussi un peu le macadam! Des traversées parfois de jungle de maquis dense et bien acéré.
Hé oui, ici, c'est paumé mais qu'est-ce que la Nature est présente. Une bonne douzaine d'aigles royaux nous guideront vers les hauteurs toute la matinée
Aux aguets... On a évoqué le milan noir, le vautour fauve et finalement, c'est bien l'aigle royal lorsqu'on a pu apprécier sa couleur et ses ailes longues "aux grands doigts".
L'aigle royal du massif des Corbières ( Aquila chrysaetos) est l'aigle qui niche le plus bas en altitude en France.
Nous nous sommes demandé pourquoi ils étaient si nombreux à tournoyer au-dessus de nos têtes. Présence d'un cadavre? :-) Mais ils n'avaient pas l'air de chercher pitance, se laissant plutôt glisser dans les courants.
La saison de reproduction commence en novembre pour un accouplement en janvier. Peut-être avons-nous eu la bonne occasion d'assister aux premières parades?
Puis, hein, c'est tout un symbole! La liberté, la chance, l'intelligence et même l'argent. Nous voilà balaizes!
Dès qu'on a pris de la hauteur, comme nos amis ailés, ce sont des paysages majestueux qui se sont déroulés. Vue vers le Mont St Victor, et le Mont Tauch, dirait Jacques le Cathare!
Vue exceptionnelle sur nos deux voitures , proches de la maison que gardait le chien. On peut dire qu'on a bien crapahuté. Montée assez abrupte mais en reprenant son souffle, on arrive au sommet HEUREUX!
Nous sommes au sein du Parc Régional Corbières-Fenouillèdes, englobant 99 communes (Aude et P.O) et c'est truffé de cols qu'affectionnent les sportifs. Le Col de Péreille en fait partie et nous sommes aussi des sportifs 😘.
Puis une fois au sommet, c'est une autre vue qui s'offre, maritime cette fois. Direction étang de Bages.
environnement et végétation assez inhospitaliers là-haut : pierriers, Genévrier cade (Juniperus oxycedrus), chêne kermès (c'est le rayon "Piquant" bien fourni). Plus doux, un autre Genévrier de Phénicie (Juniperus phœnicea)
Présence humaine...et son esthétique!
Les Géants de notre civilisation pour la Fée Electricité
A droite, un mirador ( qu'on appelle aussi affut) dont on s'est demandé comment il était arrivé si haut. Des sportifs ces chasseurs! En découvrant l'antenne à proximité, on a trouvé la piste et donc le moyen emprunté par les chasseurs. Soudain, un mythe s'est effondré :-)
Mais autre question posée par Nicole : "Comment font-ils pour y rester immobiles des heures durant?"
On a émis l'hypothèse que les chasseurs méditent aussi ;-) L'honneur est sauf!
Nous repartons rassasiés, avec plus de vent et donc de ciel bleu. Les aigles ont réapparu en début d'après-midi. Nous sommes bien chez eux. Nous cheminons aisément, sur sol plat. C'est digeste!
Un cercle de pierres dans ce coin perdu... Encore une présence humaine mais d'un autre type. Sans doute une "Roue de médecine" à la manière des Amérindiens, pour des cérémonies chamaniques. A l'Est, une grosse pierre superposée et qui figure un profil de rhinocéros... Bon... Ce ne seraient pas des Aigles royaux alors, au-dessus de nos têtes, mais des Condors royaux! ;-)
Puis le paysage change du tout: on passe de la savane à l'enfer végétal bien piquant.
Le sentier, se refermant de plus en plus, il faut le deviner et se battre avec tout pour avancer coûte que coûte : regarder en haut les branches giflantes, sur les côtés, les arbrisseaux lacérants, et au sol les pierres et autres attrape-touristes :-)
Ca m'a semblé bien long!
Triste constat aussi de tous ces sentiers délaissés et bientôt impraticables.
Le sous-bois a des allures de film fantastique... Essentiellement des chênes verts qui ont poussé en pagaille les uns sur les autres et qui , par conséquent, se déplument!
Et retour à la civilisation avec ce champ d'oliviers magnifique du Domaine de Mandourelle
Y'a plus qu'à rejoindre les voitures... Avec un bon, très bon raidillon . Et quand on reprend son souffle ,c'est ce dernier paysage que je retiens!
L'Aigle des Corbières...
Dominique