Aragon en Cabardès avec Générations Mouvement
Et Jean nous fait la leçon : jamais sans son pain ni son vin! Ni évidemment sans les copains.
La proposition de l'Association Générations Mouvement de l'Aude de se retrouver à Aragon, en Cabardès, entre adhérents, fut un apéritif agréable avant nos plats de résistance (voir programme des randos sur la page d'accueil).
Cette journée, ne s'adressant pas seulement aux clubs de rando, fut diversifiée. La balade du matin qui a entraîné une soixantaine de personnes sur le "sentier des pierres sèches" ne devait pas excéder 4kms.
Mais l'info était intéressante, délivrée par notre guide du jour : Jean-Claude Rivière, archéologue médiéviste.
Piour rappel, nous avons fait une rando autour d'Aragon en 2012 : ARAGON EN CABARDES 1er avril 2012
Départ de la balade : dans le lotissement des capitelles. C'est un vaste quartier dont chaque propriété est protégée d'un mur en pierres sèches. Il s'agit d'une volonté urbanistique qui se veut respecter le patrimoine car de ces vieux murs il y en a quelques vestiges dont cet enclos à bovins (à gauche sur les photos. Un petit clic sur chaque photo les agrandit dans une nouvelle fenêtre).
Vue de l'intérieur, avec escalier flottant à droite (dalles de pierre incorporées dans le mur) qui permettait, lors de la construction du mur, d'amener les matériaux.
Nous sommes sur un plateau, à 200 mètres d'altitude. La vue est belle depuis cet enclos.
Le mot "capitelle" est impropre selon notre guide, appartenant à une autre région (Nîmes). Nous devrions parler de "cabanes" pour désigner ces habitats sommaires abritant les bergers autrefois.
Puis nous nous enfonçons dans une garrigue de buis, de chênes kermès et de genévriers.
Chene Kermes (Quercus coccifera) aux glands énormes eu égard à la petite taille de cet arbuste. Un petit imbus de sa personne... et qui plus est, envahissant!
Appelé la "garouille" ou chêne de garrigue.
Ce conifère résineux est plus sympa malgré ses feuilles ultra piquantes : le genévrier commun (Juniperus communis) dont tout le monde connaît les propriétés culinaires et médicinales des baies, surtout digestive. L'alcool aussi bien entendu...
Nous sommes, géologiquement parlant, sur un causse ilerdien (55 millions d'années) de l'âge tertiaire. Les clacaires marins abondent...
Ce ne sont pas des fossiles magnifiques que certains ramassent, mais ils sont vrais! Il s'agit probablement ici d'une Ampulline.
Non, ce ne sont pas des baies de genévrier mais celles d'une Salsepareille (Smilax aspera), qui a profité du résineux pour grimper.
Pour la petit histoire, le nom français vient du castillan "zarzaparrilla", zarza désignant la ronce et parrilla, la treille. On a ainsi tout compris!
Puis, hautement médicinales, ses racines soignent le nez, la gorge, la peau, le sexe mou... Par contre, les baies, vaut mieux s'en méfier si on veut le garder, même mou!
Enfin, la salsepareille est la nourriture préférée des Schtroumpfs. Ils en sont bleus. (ouais, bof!)
Colette fait la pose devant une très belle "cabane" . Avec son mur très large, au-dessus duquel, le panorama se révèle.
La photo ci-dessous de cette lavande n'est pas très lisible mais c'est juste pour signaler que le 19ème siècle a exploité ici la lavande aspic ( Lavandula spica) car les bergers utilisaient "l'huile d'aspic" pour soigner leurs brebis.
Quelques plants, s'hybridant sans doute avec la lavande vraie (à feuilles étroites) (Lavandula angustifolia) parsèment la garrigue.
Nous croisons une ruine: ancienne demeure de berger.
Dont on voit encore, à gauche, le puits.
Parmi les dernières fleurs de la saison, voici la Centaurée rude (Centaurea aspera). Et il faut qu'elle le soit pour survivre sur cette terre caillouteuse et sèche.
Nous quittons le pastoralisme pour la viticulture... Le Domaine de Cabrol nous invite à une petite dégustation bien sympathique.
Jean et Claude Carayol, le vigneron propriétaire échangent doctement tandis que d'autres... boivent.
Ou font le pitre
C'est la faim certainement!
Et c'est ce qu'on décide de régler: belle brochette de Godillots sur sa murette! Avec les habituels sempiternels "Standing men" (faut-il encore les nommer?)
Colette, Marie-Agnès et moi, comparons "nos" fossiles!
Ampullines, turritelles, huîtres et autres bivalves font notre bonheur.
De retour à la maison, ces vieilleries... décoreront quelques pots de fleurs.
Notre guide nous invite ensuite à la visite patrimoniale du village d'Aragon, principalement de l'église.
Il fait chaud et la troupe a quelque peine à arpenter les rues pentues... Ben oui, la digestion est contrariée!
Mais nous apprécions les belles façades et les vieilles pierres. Comme cette maison doté d'un pigeonnier.
Nous apprenons que cet encerclement, tout en haut, incurvé en-dessous, était destiné à dissuader les rats d'aller plus haut!
Pas bêtes les anciens!
L'église d'Aragon clôture notre journée.
Et ces chamants fidèles... recueillis zzzzet épanouis semblent nous inviter à la sieste!
Dominique