LABASTIDE ROUAIROUX- 2 juin 2013
8 H 30 Port de Ventenac Minervois: ciel noir, très noir en direction de Labastide... Prévisions météo ? Pluie le matin, soleil l'après-midi. C'est vague.. Ira? Ira pas?... IRA ! La randonnée initiale de 15 km a été finalement raccourcie à 12 km, ce qui décide Annie à participer. Aujourd'hui Alain et Mireille nous ont quittés pour leur pays des Vosges. Aussi nous aurons droit à deux sous-chefs, armés jusqu'aux dents de cartes et GPS pour accompagner seulement 7 valeureux godillots qui viennent de décider d'un commun accord d'affronter les conditions météo peu encourageantes alors que le soleil brille sur Narbonne.
Au programme :
Au bout d'une heure et quart de route sinueuse nous atteignons Labastide. Stationnement puis enfilage des coupe-vent : mais que diable venons nous faire dans cette galère??
Après une petite hésitation de départ, nous trouvons la bonne rue qui va nous conduire derrière le cimetière. La tenue des godillots indique aisément la température ambiante ; Jean-Jacques, s'il avait su, n'aurait peut-être pas tenté le bermuda !!
A nos pieds la ville est plongée dans la brume et sur les hauteurs c'est plutôt bouché mais nous restons optimistes : ça va se lever !
Fort heureusement , pour nous faire oublier la grisaille, une luxuriante nature nous accompagne tout au long de ce périple. D'abord une allée d'ajoncs en veux tu en voilà...certains ont fini leur floraison d'où ces magnifiques gousses.
La chaleur nous gagne un peu et c'est la pose "madeleine" où l'on commence à ôter la première couche ! En effet , circulant dans les sous bois nous ne sentons plus le vent : nous sommes finalement contents d'être là !
Les balises sont parfois bien cachées...heureusement Magenta nous dit : c'est par là !
Des ancolies accompagnent un iris évadé d'un jardin. Un peu plus loin une forêt d'orchis mâles au feuillage tacheté qu'il ne faut pas confondre avec l'orchis tacheté plus petit.
Le feuillage vert fluo des hêtres laisse passer un peu de lumière , ce qui donne au paysage un côté presque irréel
Jacques, toujours galant avec ces dames, lance : "Attention ! Tout le monde ne passera pas !"
Des "forget-me-not" spécialement pour Sheila:
Légende du myosotis :
" Un chevalier et sa dame se promenaient le long d'une rivière. Il se pencha pour lui cueillir une fleur, mais perdit l'équilibre à cause de son armure et tomba à l'eau. Alors qu'il se noyait, il lança la fleur vers sa dame en criant « Ne m'oubliez pas ! » Cette phrase pour désigner la fleur est d'ailleurs restée en allemand (das Vergissmeinnicht ), en anglais (forget-me-not), en espagnol (no-me-olvides), en italien (nontiscordardime)". source Wikipédia.
Et nous arrivons au hameau de....? Pour déchiffrer cette pancarte artistique cela demande un peu d'imagination
Vous avez trouvé? c'est B-A-P-E-C-H qu'il faut lire !
Un coup d'oeil vers l'horizon qui s'est un peu dégagé : profitons en pour le photographier.
Deux belles plantes de murailles. Les abondantes pluies de mai leur ont donné pas mal de vigueur. Ne dirait-on pas que cette petite fougère, nommée la capilaire des murailles, a été plantée par un jardinier?
Nous admirons la belle restauration de vieilles maisons en pierre : nous avons cru reconnaître la maison de Blanche Neige mais manquaient les sept nains ! Une seule maison en contrebas avec un toit flambant neuf gâte l'ensemble: quel dommage!
A la sortie du hameau, pour ne pas revenir sur nos pas, nous nous permettons une petit variante qui rallonge de quelques dizaines de mètres. Nous retrouvons sans problème le mythique GR7. Au passage une esquisse de ce que nous aurions pu admirer par temps clair.
Des pensées multicolores ( viola tricolor ) tout au long du chemin : il y en tant et tant qu'on ne sait plus quel bouquet choisir.
Bientôt le dolmen de la Ganthe est en vue: vraisemblablement un monunent funéraire gaulois qui prouve l'existence de peuplement très ancien de cette vallée.
Chic c'est là qu'on mange !
Brrr.. Brrr..., nous sommes au point culminant : 817 m et un vent froid souffle fort. Pas question de manger sur les tables prévues à cet effet. Nous nous réfugions sur des grumes un peu à l'écart mais il nous faut renfiler polaires et Kway.
Un petit coup de rosé, propose Jacques, pour réchauffer les coeurs... et le reste. C'est alors que chaque godillot mâle dévoile qu'il a apporté lui aussi une bouteille de vin !! Jean n'a pas encore déballé la sienne, ce qui en fait bien 5 pour... 9 présents . On aurait du tirer à la courte paille au départ pour savoir lesquelles seraient bues ! Tant pis, certains ne pourrons pas alléger leur sac ... mais chut ...nous ne dirons pas combien : des fois qu'on mettrait l'alcotest obligatoire pour les randonneurs ! Nous mangeons rapidement car malgré les différents cépages nous sentons l'humidité qui nous gagne. On lève le camp pas de sieste pour aujourd'hui!
La mousse verte est bien présente , sur les troncs, sur les pierres...partout.
Nous rencontrons un compagnon... rouge ( silène dioica) et son cousin blanc : le silène enflé dont on comprend bien pourquoi le qualificatif : les calices sont prêts à éclater !
Des ruisseaux , des flaques : c'est la fête à la....grenouille ? non à la....
LIMACE !
Jean a parfaitement reconnu l'ail des ours : Bravo ! Mais pour cette plante à clochettes, il faudra chercher sur internet! Heureusement la fée Dominique veille et bien qu'absente à la randonnée, elle reconnait sans hésiter la consoude tubéreuse (Symphytum tuberosum).
Nous saluons également deux "cousins" lamiers: à gauche la ballote ou marrube noire et à droite l'ortie jaune qui ne pique pas !
La descente continue tranquille...
Point commun à ces trois spécimens de godillots : la barbe? non ! Les lunettes? non ! La casquette bien sur ! Et une de chaque couleur: la classe quoi !
Un panneau indique : Point de vue . Deux sentiers s'offrent à nous. Jacques part en éclaireur pour constater qu'il s'agit finalement d'une boucle. La vue sur Labastide est assez jolie . Sur la gauche on remarque les anciennes usines de textile desafectées.
Jolie haie fleurie en fin de parcours : il ne manque que la mariée !
Lorsque nous arrivons dans Labastide, le ciel s'est dégagé et nous aperçevons enfin le relief.
Avez vous déjà rencontré un mur végétal..? En voilà un, surprenant avec ces barres métaliques : pour faire l'ascension peut-être??
Nous regagnons nos véhicules. Juste en face "la maison de l'ustensile", une ancienne droguerie quincaillerie que visitait Claude autrefois, ne vend plus un seul ustensile.
Dans la rue principale se succèdent des boutiques fermées. La tristesse règne sur les façades des maisons inhabitées et parfois délabrées. Labastide Rouairoux, cette commune du Tarn de tradition textile est un exemple typique d'une belle bourgade jadis prospère où la fermeture des usines depuis 1970 a provoqué une très grave crise dans toute cette région où s'était développée essentiellement une mono-industrie textile destinée à la confection d'étoffe haut de gamme, de tissus d'ameublement et de fournitures militaires expédiés dans le monde entier. De 2000 ouvriers au XIXéme siècle (répartis sur 30 entreprises ), il en reste à peine 50 de nos jours. Et les sources (voir lien ci-dessous) ne sont peut-être plus à jour.
Un musée du textile très intéressant témoigne de l'activité drapière qui s'est developpée depuis le XVI ème siècle. Il raconte les années glorieuses où les plus prestigieuses marques telles Chanel ou Dior faisaient fabriquer ici même leurs étoffes.
Annie
Merci à Jacques pour la magnifique photo de limace.