Les mille marches Langlade Juin 2016
18 courageux Godillots pour la der de la saison sur un circuit inconnu mais par un temps estival et un moral au beau fixe. Tout le monde se prépare pour une rando réputée peu facile et notre Calabrais semble malgré tout rayonnant.
C'est parti pour une douzaine de Kms et environ 600 m de dénivelé!
Langlade pourrait être qualifié de " paradis des cerisiers " : il y en a partout. Et les gourmands ne se font pas prier dès le départ !
Direction le Saut de Vézoles.
Nous traversons ce hameau aux ruelles étroites et aux vieilles pierres. Pas une âme qui vive : étaient-ils avertis de notre arrivée ?
Tout à coup, une " voix " nous interpelle : le seul être vivant rencontré n'est autre que ce Mr Clébard, faisant office d'agent d'accueil, de maire et de garde-champêtre. Une fière allure tout de même et sûr de lui !! Nous le saluons et continuons.
Ici tout est vert et fleuri
Et sur les visages aussi
Tout respire le bonheur
Parmi nos randonneurs.
Dès la sortie, on se trouve plongé dans un océan de verdure. Mais voilà quelques chapardeurs de cerises pris la main dans le sac : devinez qui se cache sous ce bonnet ridicule ?
Le sentier monte d'emblée
A l'ombre des châtaigniers
De vieilles pierres orné
Et de fougères décoré.
Nous sortons de cette portion facile du chemin : c'est là-haut qu'il va falloir aller.
Il nous semble percevoir un bruissement d'eau : c'est le fameux ruisseau du Buraut ( ou Bureau ) que nous allons souvent rencontrer. Un jeu d'enfant pour le traverser mais Thierry apporte son aide à Christine un peu hésitante : on ne sait jamais !
De l'eau qui court parmi les rochers : une image sans cesse renouvelée !
Ici, une jolie libellule bleue et là, l'empreinte de feuilles gravées sur la pierre : quelques instants de pur bonheur !!!!!!!!!!
Au détour du chemin apparait un hêtre aux formes bizarroïdes qui rappelle une déesse, épouse de Shiva, le dieu hindou.
DURGA, l'Inaccessible, épouse de Shiva. C'est une guerrière. Elle porte un sari rouge symbolisant l'action et la destruction des démons. Elle a 8 bras car les dieux lui ont chacun donné une arme pour se battre : le disque de Vishnu, la lance de Kumara, l'arc et la flèche de Surya, le dieu du soleil; la hache de Chandra, le dieu de la lune; une masse de Yama, le dieu de la mort; la hache d'Agni, le dieu du feu; la conque de Vayu, le dieu du vent; le trident de Shiva.
Mais arrêtons les élucubrations car il va falloir grimper !
Le sentier serpente parmi les pins. Et Tourouzella qui prend la pose mais qui bavarde moins que d'habitude : déjà fatiguée ?
Heureusement, un faux-plat pour récupérer et se restaurer : nous sommes entre les Kms 1 et 2.
Et c'est reparti sur du plat à flanc de colline. Les fleurs se font rares, cachées au pied des rochers.
Nous rejoignons le ruisseau pour ne plus le quitter jusqu'au bout. Dominique tout émoustillée : "Là, une cascade ! " C'est la première mais pas la dernière.
Et la grimpette repart. Les marches font leur apparition.
On souffle un peu au-dessus de la cascade.
Au fait, à gauche de la cascade, ne dirait-on pas une vague figure de chien, avec ses oreilles dressées, son oeil droit fermé et sa gueule ouverte ? Où est-ce une vision dûe à la chaleur ?
Trêve de plaisanterie : revenons sur terre ou plutôt sur les cailloux.
Nouvelle traversée du ruisseau, idéale pour se rafraîchir.
Nous entamons maintenant la portion rude de l'itinéraire, environ 30% de pente : nous sommes entre les Kms 2 et 3.
Au centre de la photo du bas à gauche, au sommet du rocher dit l'Oreille d'Ase, il nous a semblé, avec Dominique, apercevoir ce qui pouvait être un rapace sur son aire. Tout compte fait, il s'agissait d'un drôle d'oiseau sans plumes mais à 2 pattes en train de nous observer et de nous narguer. Doublement décevant !
Nouvelle cascade, toujours plus belle que les précédentes : Jeannot, Sheila et Dominique posent avec fierté.
En version animée
Un passage délicat pour la franchir : un cable en acier accroché au rocher est le bienvenu.
Nouvelle traversée du Buraut, un peu plus périlleuse et une cascade encore plus belle.
Un autre passage sécurisé avant l'arrivée au pied de la dernière mais la plus majestueuse des cascades.
Et l'équipe complète pose pour la photo souvenir au pied de la " Cormack and Perry's Fall " .
( baptisée ainsi en hommage à nos camarades britanniques victimes d'une maladie appelée Brexit )
Le repos est de courte durée : il reste les dernières centaines de mètres à gravir mais les plus coriaces.
Les estomacs sont dans les talons, les jambes flageolent, la vue se trouble, les oreilles bourdonnent, les hanches font mal, la sueur nous inonde et la chaleur nous étouffe mais à part ça, tout va bien. Courage !!!!!!
Il est bon de souffler un peu, n'est-ce pas Tony qui se demande s'il faut encore monter ou bien descendre ?
Enfin le sommet. La troupe y arrive en ordre très dispersé et les derniers sont accueillis avec les honneurs.
Tandis qu'un énergumène, au cerveau sans doute ramolli par la chaleur, se prend pour un rapace et essaie en vain de prendre son envol avec des ailes de fortune !
Rapace fatigué ;-)
Et nous voilà enfin au lac de Vézoles,
d'un magnifique bleu outremer qui contraste avec le bleu azur du ciel : symboles de paix, de sérénité et de fraîcheur.
C'est l'endroit idéal pour se restaurer, sur une petite plage. Thierry est allé vérifier que c'était bien de l'eau douce ( des fois qu'on serait arrivé au bord de la mer !!!!! ).
Les estomacs bien remplis, on repart tout guilleret.
Colette s'extasie devant une fourmilière géante. Nous dénichons enfin le menhir mentionné sur la carte, peu après le Col de Folabris. Il est pas mal érodé et bien caché par la végétation.
Un menhir est une pierre dressée, plantée verticalement, l'une des formes caractéristiques du mégalithisme. Les menhirs se rencontrent de façon générale un peu partout en Afrique, Asie et Europe, mais c'est en Europe de l'Ouest qu'ils sont le plus répandus. Dans cette région, ils ont été érigés à partir du Néolithique c'est à dire environ 5000 ans avant JC . Deux hypothèses sérieuses pour tenter d'expliquer leur rôle : soit des monuments commémoratifs d'un évènement, soit des indicateurs de Nécropoles.
Voir l'article du Dr Baudouin de la Société Préhistorique de France.
Nous sommes sur une large piste forestière dite des Rouvials où l'on rencontre à maints endroits des tas de troncs de hêtres qui sèchent.
On croise en bordure de chemin quelques belles fleurs :
des Digitales pourpres Digitalus purpurea ( Famille des Plantaginacées )
des Jasiones de montagne Jasione montana ( Famille des Campanulacées )
des Chardons du Vivarais Carduus Vivariensis ( Famille des Astéracées )
La balade continue, entrecoupée de haltes : ici, pour se désaltérer
là pour se rafraîchir à l'ombre d'un feuillage.
On ne peut qu'admirer la variété des couleurs de la nature.
Nous tombons sur une cabane de pierre avec une plaque : c'est un lieu de mémoire d'évènements ayant eu lieu ici pendant la 2e guerre mondiale.
Les parties ombragées du chemin succèdent à des parties plus ensoleillées.
La forêt est particulièrement touffue et alterne les feuillus et les résineux.
Au loin, on aperçoit le hameau de Langlade plongé dans la verdure.
On découvre :
une conduite forcée descendant du barrage du lac de Vézoles ( encore en activité ??? )
puis une allée bordée de genêts d'Espagne ou Spartier ou Gineste ( Famille des Fabacées ) qui dévoilent toute leur senteur avec le soleil.
D'autres fleurs bordent le chemin :
des Vipérines de Crête Echium creticum ( Famille des Boraginacées )
des Molenes pulvérulentes ( Famille des Scrophulariacées )
des Géraniums noueux G. nodosum ( Famille des Géraniacées )
Et nous entrons enfin dans le hameau.
Une halte réparatrice à un ancien lavoir où coule une eau rafraîchissante.
Juste en face, l'église et sa tour : d'après des inscriptions, elle remonterait au 14e siècle mais elle a subi depuis des restaurations.
Et nous revenons au parking, fourbus mais heureux d'une superbe randonnée, en chapardant au passage quelques cerises pour récupérer des forces.
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Merci pour leurs photos à Dominique la Wallonne, Sheila l'Anglaise et Alain le Germanique.
Merci à Dominique et Jean pour leur aide précieuse concernant la Botanique.
Texte et autres photos de Jacques le Cathare.
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Une rando de difficulté moyenne fortement conseillée aux amateurs de nature un peu sportifs, dans ce secteur héraultais.