Rando Ornaisons 9 mars 2017
Au programme :14,8 kilomètres pour un dénivelé de 340 mètres. Les services météorologiques ont annoncé une journée printanière, mais ce matin le Cers est plutôt frais. Cela n'a pas découragé quelques téméraires de revêtir shorts et bermudas. Très confiants en la météo ces Godillots !
Le principal dénivelé se situe au départ de la rando. Nous gravissons un chemin bordé de pins d'Alep et de cyprès type florentins. Nous sommes sur le versant nord, et l'humidité de ces jours derniers nous fait découvrir des talus bordés de mousse, image que nous n'avons pas l'habitude de voir sur des territoires proches du littoral.
Les éoliennes de Névian apparaissent comme une partition. Ne font elles pas penser à des notes de musique sur une portée constituée par cette ligne électrique ?
Elles sont si proches et si loin à la fois. Pour y accéder, nous franchissons une passerelle construite par une autre association de randonneurs. Belle initiative !
L'ascension touche à sa fin : l'occasion de se retourner pour voir les paysages que nous avons laissés derrière nous : les Corbières, la plaine du Lézignanais, et au loin, le massif du Canigou.
Le soleil et le vent, sources d'énergie du futur. Dans ce domaine, le département de l'Aude est privilégié.
Des monstres d'acier aux dimensions impressionnantes : hauteur de la tour : 44 mètres, diamètre du rotor: 52 mètres . Vitesse de rotation: 26,1 tours /minute Production annuelle totale : 74 millions de kwh, soit la consommation électrique totale d'environ 21 600 personnes. Les éoliennes tournent pratiquement tous les jours (sauf maintenance) et s'orientent automatiquement face au vent. Lorsque la vitesse du vent dépasse 90 km/h, les pales se mettent en drapeau (parallèles à la direction du vent) et leur portance devient quasiment nulle.
Depuis 2007, le site est le lieu une course pédestre renommée : « La Foulée des Eoliennes », organisée sur les communes de Névian et Bizanet.
Pour éviter le risque incendie, le site a été totalement défriché. Seule une végétation basse recolonise les lieux, comme les chênes kermès, les euphorbes...
Euphorbe Characias Quel que soit l'endroit où l'on casse la plante, tige, racine, feuille, ou fleur, un suc laiteux s'écoule abondamment. On l'utilise pour soigner les verrues.
La descente sur l'autre versant nous permet de voir cohabiter une image du passé et une du futur, avec cette capitelle qui paraît bien petite à côté de cette éolienne. Moins imposante, cette construction de pierres a toutefois su franchir les ans pour nous parvenir aujourd'hui dans un bon état de conservation. Les éoliennes en feront-elles autant, où seront-elles fossilisées pour ressembler dans des millions d'années à ces rochers pointant vers le ciel?
Mais laissons là notre imaginaire. Nous venons de passer le domaine Saint-Antoine, et il est l'heure de la pause déjeuner. Un coin sympathique, à l'abri du vent, nous tend les bras.
Sur la boucle du retour, nous rencontrons quelques plantes typiques de la garrigue : iris nains violets et jaunes, cistes, camélées sur le point de fleurir, ….
Le Camélée à trois coques (Garopa en occitan) C'est l'un des plus beaux arbrisseaux de nos garrigues. Il ne dépasse guère 1 mètre de haut. Les fleurs sont jaunes au parfum subtil. L'ovaire a 3 loges et donne un joli fruit rouge caractéristique à 3 coques qui lui valent son qualificatif de tricocon. Endémique aujourd'hui des côtes méditerranéennes de l'Italie, de la France et de l'Espagne, c'est un vieil arbuste vieux d'une bonne soixantaine de millions d'années.
Garrigue et vignes sont les composantes paysagères dominantes.
Ces ceps de vigne dérogent à l'implantation rectiligne traditionnelle. Ils pourraient faire penser à des courbes de niveau.
L'après-midi, la cueillette d'asperges sauvages aura agrémenté le chemin du retour.
Une dernière vue sur le village de Bizanet et le château de Saint Martin de Toques, et nous voilà rendus au point de départ, au terme d'une belle rando où le soleil promis par la météo aura laissé quelques couleurs sur les visages.
Daniel