Trausse Déc2017
La randonnée "accompagnée"
Nous ne sommes que 9 ce matin froid de Décembre mais en cette période d'avant Noël, nous allons avoir une "surprise" en chemin qui va nous réchauffer !!!!
Une balade dans le village pour trouver la bonne route de départ : la Pompe mais on n'est pas encore fatigués à cette heure là ou la Vieille : un brin désobligeant pour nos 3 Godillottes. Enfin, nous optons finalement pour la rue de l'Eglise.
Dès la sortie du village, un troupeau de vaches nous accueille, assez fraîchement d'ailleurs, nous considérant comme des "estrangers" !
On ne s'attarde guère et continuons dans la plaine : des vignes et des vignes et au loin, les Pyrénées enneigées.
A gauche, le massif du Canigou. A droite, le massif du Madres. Quel est le plus majestueux des 2 ?
Au loin, un moulin à vent, notre 1ere étape.
Le chemin monte doucement à travers vignobles, pinèdes et landes de chênes verts, chênes kermès parmi lesquels quelques maigres arbousiers.
Chemin faisant( km 1,5), nous apercevons une forme noire qui vient à notre rencontre : nous l'accueillons avec d'amicales paroles et moultes caresses : après le boeuf, voici l'âne. Restera plus qu'à trouver les moutons !
Celui-ci se met à nous suivre, trouvant sans doute notre compagnie fort agréable. Certaines l'ont affublé du prénom de M.....n, ce qui n'est pas du goût de tout le monde ni même de l'âne d'ailleurs.
Nous n'en continuons pas moins notre route.
Frère Jean nous déniche une Filaire à feuilles étroites ( Phillyrea Angustifolia de la Famille des Oléacées ).
Plus loin, des arbustes à fruits rouges apportent une touche de gaîté :
à gauche, le Fragon (Asparagacées)
au centre le Cynorhodon (Rosacées)
à droite la Salsepareille (Smilacacées)
Nous approchons du moulin mais il faut longer une vigne à la terre un peu "collante".
" On dirait que ça vous gêne de marcher dans la boue", comme chantait M. Delpech.
Enfin le fameux moulin et un chemin plus praticable (km 4). Les Godillottes en profitent pour s'alléger un peu et se refaire une beauté !
Et pendant ce temps, à l'arrière du moulin, voilà réunis pour la postérité le Meunier Jean, son fils Joseph et l'âne, comme dans la fable de La Fontaine résumée ici.
Dans cette Fable, le Meunier et son fils croisent à plusieurs reprises sur la route qui les conduit à la ville pour vendre leur bête, différents individus qui à chaque fois remettent en cause leur manière de mener l'Âne.
Ils le portent d'abord suspendu, puis montent sur lui chacun à son tour, ensuite tous les deux pour finalement le laisser gambader tout seul, eux marchant derrière. A chaque rencontre, écoutant les railleries, ils changent de façon de faire mais cela n'empêche pas que l'on se moque d'eux chaque fois.
Morale de l'histoire :
Il faut parfois faire un choix dans la vie et ce choix sera forcément discuté par d'autres. Alors autant l'assumer, plutôt que de tenter de satisfaire toujours les autres, ce qui est impossible comme on le voit dans cette Fable.
Alors Jean et Jo, avez-vous enfin compris ?
Sur ces bonnes paroles pleines de bon sens, il est temps de repartir, toujours avec notre âne qui suit le Meunier comme son ombre.
Nous décidons de changer de chemin pour éviter la boue : tant pis pour Jappeloup. Direction Marassi.
Nos pisteurs ibériques Alain et Jean sont à l'oeuvre, aidés par l'âne.
Nous surplombons le village de Félines Minervois.
Ici, des entrées de terriers, là une cabane troglodyte et plus loin, une capitelle : à chacun sa façon de construire sa maison !!!!
Grâce à la perspicacité et au flair de nos pisteurs, nous retrouvons un chemin plus large et plus fréquenté.
Belle vue sur la plaine et les montagnes.
Au loin, les anciennes carrières de marbre. Mais elles ne sont pas sur notre parcours.
Nous passons à côté du hameau de Brama (km 6,5) et obliquons vers l'Ouest.
Si Jo est particulièrement fier de son âne, par contre le meunier Jean n'y prête guère attention.
Au loin, la propriété au lieu-dit Fraïssé, non loin du fameux "Moulin de Biot" ( ancien moulin à vent ayant servi au travail du marbre, fin 19e siècle ).
Ce bloc calcaire est le Roc de Moussu (540m) qui domine Caunes-Minervois, gravi lors d'une précédente randonnée.
Il est temps de faire une halte casse-croûte, toujours accompagnés de notre âne plus affamé que jamais mais qui fut nourri comme il se doit.
Et la balade reprend, en douceur.
Ici, des cèdres. Là, des genévriers cade.
Changement de chemin : nous empruntons provisoirement une route goudronnée ( km 9,5). Toni essaie de déchiffrer l'inscription : " la maison du chasseur".
Et l'âne est toujours là, dirigeant même les opérations.
Et près de Chamans, voilà les moutons : le tableau est au complet !
Le village se rapproche et Christine commence à préparer l'âne à la douloureuse séparation.
Avant le village, la chapelle St Roch datant du 12e siècle. Et l'âne qui pose une dernière fois.
Nous ramenons l'âne qui, finalement, retrouvera son vrai maître. Tout est bien qui finit bien, un vrai conte de Noël. A une prochaine fois peut-être sur les chemins.
Nous retrouvons la Tour Trencavel et ses occupants : les choucas.
Une randonnée facile, à la portée de tous puisque même un âne l'a faite.
Merci à Jean pour son aide en botanique.
Merci à Jo et Jean pour leur participation à cette illustration de la fable.
Photos et commentaires de Jacques ou l'imparfait Cathare.