Pardailho Janv 2018
"La rando des imprévus"
14 Godillots pour une journée qui s'annonçait bien ensoleillée et agréable mais qui va s'avérer mitigée, froide et humide. Heureusement que des événements vont nous "réchauffer" le coeur et les muscles.
Pendant que nos pisteurs s'affairent, voilà qu'apparaissent 2 gentils toutous qui viennent nous souhaiter la bienvenue ( les rares habitants que nous ayons croisés dans ce hameau )
Problème ; trouver le début du sentier, ce qui va s'avérer difficile, vu que la végétation a envahi ces chemins peu fréquentés.
On va donc tâtonner un peu, dans un froid de "canard" mais Alain et Jean font tout leur possible et ce sont des pros GPS ( Grands Pisteurs des Sentiers ).
Finalement, d'un commun accord, il est décidé de prendre le circuit à l'envers. Nous partons donc sur la route avant de bifurquer dans les bois.
Et nos 2 hôtes : Black Dog et Rase-mottes, semblent décidés à nous accompagner un peu, ce que nous acceptons avec grand plaisir et les voilà aussitôt partis en tête de course.
Le chemin grimpe à travers les chênes et les buis parsemés de quelques touches rouges de Fragon ( Petit houx).
Le vent cinglant nous pousse à une allure assez rapide vers le hameau de Copujol. De nombreuses traces laissées par le passage de chevaux nous indiquent que la ferme équestre de Font Seque n'est pas loin.
Nos 2 éclaireurs à 4 pattes sont toujours aux avant-postes : avec eux, pas question de se perdre. Et en plus, ils trouvent le temps de fureter à gauche et à droite dans les buissons !
Voici Copujol et pas âme qui vive. Là encore, il faut dénicher le début du sentier, bien caché dans les ronces : heureusement qu'Alain n'a pas oublié son sécateur.
Le sentier s'élargit et devient plus praticable ( Km 3) mais pour combien de temps ?.
Nouvel obstacle : le chemin envahi de ronces nous oblige à "prendre la tangente".
Après avoir bien refermé notre passage, nous voilà dans une prairie bordée de vieux châtaigniers, suivant à la trace nos 2 éclaireurs.
Mais il faut bien en sortir et pas d'issue possible : il ne reste qu'à franchir la clôture, sans l'abîmer ! Ce que nos vaillants Godillots vont faire avec "légèreté" car le "saut d'obstacles" n'a pas de secret pour eux !
Et il ne faut pas oublier notre éclaireur Black Dog, trop gros pour passer à travers le grillage, comme l'a fait son compagnon "Rase-mottes".
De belles prairies à bétail, plantées ici et là de châtaigniers, mais ça monte !!!
Il faut à tout prix retrouver la piste, ce qui va demander quelques efforts car le terrain est très pentu. Encore une clôture à franchir, la dernière nous l'espérons car certaines Godillottes commencent à "rouspéter", il y a de la révolte dans l'air !
Nous avons retrouvé la piste forestière du réseau vert ( km 4), ce qui ravit nos randonneurs. On va pouvoir souffler un peu !
La brume est toujours là. Ecoutons Charles Baudelaire dans son poème :
"Brumes et pluies"
Ô fins d'automne, hivers, printemps trempés de boue,
Endormeuses saisons ! je vous aime et vous loue
D'envelopper ainsi mon coeur et mon cerveau
D'un linceul vaporeux et d'un vague tombeau.
Dans cette grande plaine où l'autan froid se joue,
Où par les longues nuits la girouette s'enroue,
Mon âme mieux qu'au temps du tiède renouveau
Ouvrira largement ses ailes de corbeau.
Tout à coup un bruit inhabituel : un avion qui passe à basse altitude, sans doute un avion militaire. Serions-nous surveillés ?
La balade se poursuit en terrain plat, dans un paysage de landes et de bosquets.
Nous pouvons maintenant récupérer des efforts fournis : nous voici déjà au km 7.
Tiens : ce pin a encore ses "décorations de Noël".
Pins, épicéas et autres cèdres, toujours verts apportent une note de couleur parmi les châtaigniers dénudés, grisonnants et si tristes.
Mais nos 2 toutous sont toujours aux avant-postes !
Au lieu-dit Marcory, dans un coin abrité, nous décidons de reprendre des forces. Nos 2 éclaireurs ne sont pas oubliés, chacun leur offrant quelque chose.
Le moment du départ : nous quittons la piste pour le sentier.
A nouveau, le bruit de moteurs d'avion : le même que ce matin. C'est un Airbus A 400M Atlas qui nous survole.
C'est un avion de transport de troupes et surtout de fret, construit par Airbus Military en collaboration par 8 pays européens dont la France, assemblé en Espagne et mis en service en 2013.
Il peut transporter environ 20 tonnes ( jusqu'à 40 tonnes ) de matériel sur une distance de 6000 km ( ou 4500 km ). Il possède 4 moteurs turbopropulseurs à hélices ( 8 pales ). La photo ci-dessous est tirée de Wikipédia ( Airbus_A400M_Atlas ).
Par contre, il n'est pas conçu pour le transport des Godillots, ni de leurs chiens : allez savoir pourquoi.
La rando reprend, avec plusieurs ruisseaux à franchir.
Le sentier est bordé de chênes verts et kermès.
Parfois, on rencontre un arbousier : Arbustus Unedo ( Famille des Ericacées ) avec ses fleurs blanches en grelots, visibles en automne comme en hiver.
Le sentier contourne la colline nommée Mont Cor ( km 12 ), en plein maquis. Nous entamons la dernière montée vers le hameau.
Bien à l'abri du vent et au soleil : quelques Pâquerettes d'automne ou des bois : Bellis Sylvestris ( Famille des Ericacées ), encore visibles en plein hiver.
Dernière halte avant l'arrivée : on aperçoit la croix de Ste Euphémie sur la colline. Il subsiste quelques ruines d'une église et d'un ancien château, propriété du Vicomte de Minerve avant la conquête au 13eme siècle lors de la Croisade des Albigeois.
Reste enfin à trouver le dernier passage avant la hameau et le dernier "saut d'obstacles".
Un troupeau de chevaux est là pour nous accueillir.
Nos 2 toutous : Black Dog et Rase-mottes, sont repartis chez eux se reposer après cette longue balade.
Une randonnée facile mais le parcours est à revoir, de plus en plus de sentiers disparaissent malheureusement, non entretenus et donc non empruntés si ce n'est par des randonneurs intrépides comme les Godillots.
Encore une belle rencontre : après l'âne de Trausse, voilà les chiens de Pardailho !
Merci à Annie pour son aide en botanique et ses photos.
Texte et photos de Jacques le Cathare.