Voyage en Quercy-J2-Mardi 14 septembre
Décollage de l’hôtel à 9h : direction Saint Cirq Lapopie
Dommage que ce soit un nom propre ! Cirq aurait fait un bien joli mot au scrabble pour utiliser la lettre q sans u…!
Mais d’ou vient ce nom bizarre ? Il s’agit, tenez vous bien, de l'hagiotoponyme Saint Cyr en occitan Sent Circ, honoré dans l'église paroissiale qui porte son nom. Un hagiotoponyme est un nom de lieu venant d’un nom de Saint. Et Lapopie serait à l’origine un nom de famille rajouté au nom chrétien Ciricus… de la Popie . En 1269 le nom de la localité est attesté : ecclesia ( église) Sancti Cirici de la Papia. Tout ceci été étudié longuement par Ernest NEGRE , lointain cousin de Gilbert. ( voir wikipedia)
Après une bonne heure de car et une jolie frayeur sur un pont étroit où le car a coincé son essieu arrière directionnel, nous arrivons au bord du Lot à 2 km environ de St Cirq. Nous allons donc monter jusqu’au village en passant par les berges de la rivière.
Au passage des balsamines de l’Himalaya : de belles « envahisseuses » qui poussent en bordure de rivière. Nous allons d’ailleurs en voir un peu partout !
Ainsi que des hélianthes à feuilles étalées
Une troisième plante nous intrigue car elle est très présente et arbore de belles feuilles vernissées mais je n’ai pas son identité.
Même l'Appli Plantnet n'a pas su !!
Le moulin d’Aulanac : « c’est le moulin à roue horizontale, également appelé à rouet, particulièrement simple à fabriquer, car la roue actionne directement la meule par un axe central, c’est pourquoi, après la guerre de 100 ans, dans un Quercy dévasté, de simples charpentiers ou même des groupes de paysans purent aisément reconstruire ces moulins aussi simples. »
Et commence la lente et dure ascension de l’éperon rocheux sur lequel est construit ce village élu en 2012 le village préféré des français.
Belle photo aérienne de St Cirq ( source internet)
Au fur et à mesure de l'ascension nous découvrons ce petit joyaux du Causse quercinois.
Avant de poursuivre un peu d'Histoire s'impose car l'histoire de ce village est peu banale :
"Occupé et sans doute fortifié depuis le Haut Moyen Age, Saint Cirq Lapopie est partagé à partir du 13e siècle entre trois familles de seigneurs dominants : les Lapopie, les Cardaillac et les Gourdon. Ces coseigneurs y ont alors fait construire chacun leur propre château.
Au sommet, à l'emplacement du belvédère et des tables d'orientation, se dressaient le logis et le donjon des Lapopie.
En contrebas, jouxtant l'église paroissiale, le château des Cardaillac est certainement le mieux conservé des trois : à côté du donjon carré, le corps de logis possède encore plusieurs salles basses voûtées.
Le château des Gourdon n'a par contre pas pu être localisé et identifié plus précisément.
Cette triple seigneurie ne fut pas sans poser quelques problèmes lors de la croisade des Albigeois:
- Les Cardaillac se rallièrent au comte de Toulouse,
- Tandis que les La Popie et les Gourdon s'allièrent à Simon de Montfort.
La division entre seigneuries se reproduisit à l'époque des guerres de religions : un Cardaillac devint le chef des protestants du Languedoc, tandis qu'un Saint-Sulpice restait catholique.
Amis cependant, ils s'entendirent pour interdire toute violence dans leur cité commune, mais en 1580, rompant la trêve, les huguenots s'emparèrent du château d'en haut, qu'Henri de Navarre fit démolir."
source Wikipedia
Je vous recommande le site de Michel Vincendeau , découvert à cette occasion, qui a photographié 4676 communes de France ! Epoustouflant !
http://mesvoyagesenfrance.com
De quoi rêver ....à de futures destinations !!!
Autre particularité de saint Cirq : "L’industrie du tournage sur bois vit le jour au XVème siècle après la Guerre de Cent ans, lorsqu’on s’est aperçu que le bois du Causse fournissait une large variété de ce cher matériau.
Son succès est tel, qu’en 1810, Saint-Cirq Lapopie comptait 38 tourneurs sur bois destinés à créer principalement des robinets de tonneaux à vins, transportés par la suite en gabare sur le Lot, jusqu’à Bordeaux."
Au détour d’une rue pavée du village, en contrebas de l’église, le Musée Rignault attend sereinement le visiteur .
Quelques lignes sur ce personnage.
« Émile-Joseph Rignault est né en 1874 à Varzy près de Nevers. Ce petit-fils de sabotier passe une partie de son enfance à la Charité-sur-Loire et à Paris. Passionné d'art, il s’inscrit aux Beaux-Arts. Sa fréquentation assidue des expositions et des ventes publiques lui permet ainsi de se constituer une collection de dessins et peintures aux signatures prestigieuses. Tombé en amour de ce village de Saint-Cirq Lapopie alors si meurtri et ruiné par l’hémorragie de la Grande Guerre, entreprenant et passionné, ce grand solitaire généreux sera l’un des tout premiers sauveurs de la petite cité médiévale, y conviant ses amis, artistes et hommes de l'art qui viennent y séjourner et parfois s'y installer. En 1946, il fait don de sa demeure au Conseil général du Lot, avec son mobilier et les objets d’art la décorant. Il meurt en 1962. »
Ces lieux furent terre d'inspiration et de création pour de nombreux artistes et notamment les Surréalistes accueillis chez André Breton, devenu le voisin de Rignault dans les années 50.
L’imposante église gothique de Saint-Cirq-Lapopie a été édifiée à partir de 1522. Dédiée à Saint Cyr et Sainte Julitte, sa mère. Il fut le martyr le plus jeune de la chrétienté ( 3 ans environ). C'est Saint Amadour qui en ramènera les reliques en France.
Le décor sculpté à feuille d’acanthe du XIIe siècle et ses peintures murales du XIIIe siècle retiendront votre attention.
Après avoir cherché les feuilles d’acanthe dans la pierre, voilà qu’elles surgissent dans les vitraux :
Certains parmi les plus courageux vont grimper jusqu’au belvédère et découvrir au fur et à mesure de l’ascension une vue d’ensemble sur toutes ces splendides maisons médiévales si bien conservées.
Et à l’arrivée cerise sur le gâteau : une vue exceptionnelle sur la vallée du Lot.
Après un pique nique rapide à proximité du car, nous empruntons un chemin pas très confortable qui va nous amener jusqu’au pied du rocher de Lapopie, là où moulins, barrages, ports, écluses et chemin de halage évoquent les périodes de gloire d’une activité batelière qui fut florissante.
Nous empruntons donc cette l’ancienne voie de halage.
"Construit en 1845 par les hommes, le chemin de halage était utilisé par les chevaux afin de permettre aux gabares ou bateaux à fond plat, de remonter les courants chargés de marchandises locales en direction de Bordeaux.
Les produits chargés étaient plutôt des vins de Cahors, des prunes séchées mais également les productions des tourneurs sur bois"
Une partie du chemin a été creusé directement dans la roche : spectaculaire ! Nous sommes admiratifs devant le travail accompli.
« En 1926, le Lot est déclassé comme rivière navigable et réaménagé pour la navigation de plaisance depuis 1990. Daniel Monnier entreprend peu de temps avant un nouvel aménagement, la réalisation du bas-relief dans le flanc creusé du chemin de halage. Il y présente à sa manière l'environnement de la rivière, de sa faune, sa flore et ses fossiles. »
Retour à l’hôtel (sans passer par le fameux petit pont) et réunion à 18h30 pour visionner le film de Daniel sur notre précédent séjour sur la Costa Brava…Olé ! Belles photos, humour garanti et grande rigolade générale ! Et cela va de soi, suivi d'un apéritif ventenacois ! Et pardi, les cubis dans la soute , c'était pas de l'eau du canal !!
Admirez la grande table ( cette fois je n'ai pas oublié l’APN !), les femmes d’un coté , les hommes de l’autre …comme à la messe !
Encore quelques blagues pas toujours innocentes pour clore cette belle journée. Hélas demain la météo s’annonce mal … iI va falloir prévoir sans doute un plan B.
Effectivement pendant la nuit l’orage gronde . Les éclairs illuminent les chambres et les godillot.e.s cherchent le sommeil !
A demain
Annie RENAUD ( blogueuse)