Le Mourel Nègre à Paguignan 2 Juin 2016
Une grande affluence chez les Godillots pour cette balade facile servant de préparation physique et psychique en vue du séjour prochain dans les calanques.
Francine, Mireille et surtout Carla piaffent d'impatience tandis que Dominique et Colette ont l'air très affairées : que vendent-elles, vu le nom de la rue ? En fait, elles essaient de joindre Marie-Agnès perdue dans la nature : espérons que notre doyenne ne ratera pas le départ pour Cassis !
Sur le devant d'une maison fleurie, voilà que notre groupe s'arrête devant de magnifiques Acanthes molles ( Famille des Acanthacées ) sur lesquelles viennent butiner les bourdons.
Et la balade s'engage, sous un ciel couvert, en direction du hameau de Cailhol.
Chemin faisant, nous rencontrons toutes sortes de fleurs sur le talus :
- à gauche, Dorycnie sous ligneuse ( Famille des Fabacées )
- au centre, Astérolide épineuse ( Famille des Astéracées )
- à droite, Psoralée bitumineuse à odeur caractéristique de goudron ( Famille des fabacées )
Nous voici au croisement du hameau de Cailhol : dans un jardin, un rosier grimpant vient s' entrelacer langoureusement avec les branches chargées de fruits du Néflier.
Plus loin, le Lilas d'Espagne ou Valériane rouge ( Valérianacées ) vient relever de sa couleur pourpre les verts prédominants.
On rencontre toutes sortes de plantes singulières :
- à gauche, une Blackstonie perfoliéee ( Famille des Gentianacées )
- au centre, une touffe de Leuzée conifère rappelant beaucoup l'artichaut ( Famille des Astéracées )
- à droite, une Laitue vivace ( Famille des Astéracées )
Nous arrivons en vue du village de Vialanove, l'occasion de rencontrer dans un champ les 2 compères de la fable dont aucun ne se doute de ce qui les attend, si l'on en croit La Fontaine. Je ne résiste pas au plaisir de vous la rappeler :
Un Ane accompagnait un Cheval peu courtois,
Celui-ci ne portant que son simple harnois,
Et le pauvre Baudet si chargé qu'il succombe.
Il pria le Cheval de l'aider quelque peu :
Autrement il mourrait devant qu'être à la ville.
La prière, dit-il, n'en est pas incivile :
Moitié de ce fardeau ne vous sera que jeu.
Le Cheval refusa, fit une pétarade :
Tant qu'il vit sous le faix mourir son camarade,
Et reconnut qu'il avait tort.
Du Baudet, en cette aventure,
On lui fit porter la voiture,
Et la peau par-dessus encor.
En ce monde il se faut l'un l'autre secourir.
Si ton voisin vient à mourir,
C'est sur toi que le fardeau tombe.
Sur ces paroles pleines de bon sens et toujours d'actualité, nous traversons ce petit village dont beaucoup de maisons sont laissées à l'abandon : témoin cette appellation de "Rue des Bons vivants" qui témoigne d'un passé plus animé et sans doute plus heureux.
Petite halte à la sortie histoire de se restaurer un peu.
Et la balade champêtre reprend au milieu de la verdure.
De nouvelles découvertes en chemin :
- à gauche, l'Orchis bouc ( Famille des Orchidacées ) à l'odeur pas très engageante
- au centre, Onobrychis viciifolia ( Famille des Fabacées ) ou Sainfoin, excellente légumineuse
- à droite,Stachys recta ( Famille des Lamiacées ) ou Epiaire droite
et d'autres encore toujours plus surprenantes les unes que les autres :
- à gauche, la Catananche bleue ( Famille des Astéracées )
- au centre, des Liserons de Biscaye ( Famille des Convolvulacées )
- à droite, la Petite Orobanche ( Famille des Orobanchacées )
et enfin
- à gauche, le Salsifis à feuille de crocus ( Famille des Astéracées )
- à droite, le Trèfle étoilé ( Famille des Fabacées )
Par contre, d'autres découvertes beaucoup moins poétiques : un vieux pressoir abandonné dans ce lieu trop étroit pour lui et un ancien panneau indicateur envahi par la terre et les ronces
Nous approchons de l'heure fatidique du casse-croûte : nous choisissons le bord de falaise avec une vue superbe sur la vallée, au milieu de gros cailloux parmi lesquels quelques touffes d'Orpin âcre ( Famille des Crassulacées ).
Aussitôt, chacun s'installe :
Marc choisit d'abord la nourriture spirituelle en se plaçant en position du Lotus, en bon adepte de Bouddha qu'il est
d'autres se préoccupent plus de confort matériel en allant dénicher quelque parpaing trouvé on ne sait où ( pratique courante chez les peuples Ibères )
et la troupe s'installe alors que notre sommelier Calabrais sert le divin nectar qui revigore.
On remet tout en place pour laisser le lieu tel qu'il était ( pratique courante chez les peuples du Nord ) et c'est l'heure du départ sous le soleil qui fait enfin son apparition.
Allons bon : que se passe-t-il ? nos 3 pisteurs sont en conférence et chacun consulte son oracle.
Oracle : L’oracle est la réponse donnée par un dieu à une question personnelle, concernant généralement le futur. De tels oracles ne peuvent être rendus que par certains dieux, dans des lieux précis, sur des sujets déterminés et dans le respect de rites rigoureusement respectés : la prise d'oracle s'apparente à un culte ( Wikipédia ).
La réponse du dieu est venue, nous repartons. En chemin, nous croisons un vieil homme qui en est réduit à faire l'aumône mais qui n'a pas l'air d'un mendiant, vu sa tenue vestimentaire : il ne récoltera que des cailloux ( et quelques quolibets !!!! ).
Et nous atteignons le bord du canyon de la Cessière en ce moment à sec.
En chemin, nous rencontrons un curieux personnage très occupé : un bâtisseur de cairns.
Voici un échantillon de ces constructions destinées aux générations futures et dont l'idée d'origine remonterait au Néolithique ( plusieurs millénaires avant JC ).
Rappelons que le cairn est un indicateur de chemin dans un lieu non balisé et donc utile en randonnée.
Un aperçu de ce magnifique paysage avec ses falaises à-pic, qui en laisse certains rêveurs.
La marche reprend et la chaleur commence à se faire sentir.
Nous voici dans une portion du chemin assez touffue
pour déboucher à nouveau sur le canyon. Grottes et cheminées de fée témoignent de l'érosion des roches calcaires par l'eau et le vent au cours des millénaires.
Et avec ce papillon bleuté dit Azuré de la Famille des Lycènidés que nous terminons notre belle journée champêtre.
Mission accomplie : tout le monde est en forme pour les randonnées futures du côté de Cassis.
Merci à Dominique et Daniel pour leurs photos et leur précieux concours à la détermination des plantes et fleurs rencontrées.
Jacques dit le Cathare