Cavenac et le Pic de Montibergues - Jeudi 10 mai 2018
En ce jeudi de l'Ascension nos éminents guides nous avaient donc programmé, cela va de soi, une ascension ! Celle du Pic de Montibergues. Certes pas de comparaison avec le Pic du Midi ni même le Pic Saint Lou, pourtant plus proche. Une recherche sur le site de St Pons à la page itinérance Rando ne nous apporte aucun éclairage sur ce lieu. Même échec sur le site des Verreries de Moussan.
Le départ n'a pas lieu depuis Cavenac mais depuis le hameau de Combeliaubert.
Cavenac : une courte recherche sur ce village Héraultais nous amène à deux pages :
La pyramide de Cabenac :
Et ... devinez quoi ?? Notre blog !!
CAVENAC 7 avril 2013 - Le blog des Godillots
Etrange, n'est-il pas? Cavenac, ça fait pas un peu égyptien? Jean Gleizes, en tout cas, a tenu à en concrétiser une réminiscence par l'érection de cette petite pyramide en marbre rose saint-p...
http://www.les-godillots-baladeurs.com/article-cavenac-7-avril-2013-117027284.html
C'est une variante de cette randonnée de 2013 qui nous attend avec un dénivelé de 470 m voire un peu plus !! 14 godillots à l'appel et pas 13 ( ouf ! ).
Ce fut une balade magnifique. Des paysages merveilleux et une flore exceptionnelle. Un peu pressée par le temps, je ferai peu de commentaires sur la balade car les photos parlent d'elles-même. Juste quelques remarques sur des éléments qui m'ont un peu plus interpellée.
L'Hélébore fétide ( à gauche) est une plante très toxique qui dégage comme son nom l'indique une odeur nauséabonde.
L'euphorbe Characias ( à droite ) fait partie du genre euphorbe qui regroupe environ 2000 espèces. Le latex blanc, poisseux et toxique de chaque blessure de la plante est le seul point commun de ce genre.
En conclusion ne pas consommer les plantes à fleurs vertes !!
D'ailleurs nous commençons de rencontrer quelques spécimens :
Un saxifrage et notre première céphalanthère . Ces belles fleurs blanches vont accompagner toute notre randonnée.
Puis une autre plante fleurie en contrebas du chemin attire mon regard . Son identification va me donner du fil à retordre. Nous ne la verrons qu'ici.
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La consoude doit son nom à sa réputation de consolider les os fracturés ;
La consoude officinale , celle de nos jardins, a des feuilles également poilues mais plus grandes et des fleurs mauves. Elle est particulièrement riche en minéraux et en substance qui stimule le renouvellement des tissus lésés (os, muscles, peau).
Un parterre d'ancolies nous ravit pendant que des orchidées surgissent ça et là.
Est ce bien un orchis mâle car les fleurs sont espacées et il pourrait s'agir alors de l'orchis à fleurs lâches ? Les spécialises pourront donner leur avis.
Décidément les chasseurs font dans le Land Art....On pourrait même se croire à notre Dame des Landes...
Nous suivons un imposant empilage de grumes . D'après Jean , c'est du chêne qui sera utilisé comme bois de chauffage . Cela représente une petite fortune !
Un petit arbuste couvert de petites boules blanches que nous reconnaissons facilement: la bruyère blanche qui fleurit au printemps tandis que sa cousine mauve fleurit à la fin de l'été.
A quoi sert cette bruyère? A fabriquer des pipes !
Les pipes sont généralement fabriquées dans des lieux où ne pousse pas la bruyère arborescente, par exemple Saint Claude dans le Jura. Plutôt que de transporter directement les rhizomes vers les usines de production, on a souvent préféré installer, près des collines où pousse la bruyère, de petites usines produisant des ébauchons qui, une fois creusés et façonnés, se transforment en fourneaux de pipes. Dans les PO, une fabrique d'ébauchons a fonctionné pendant toute la première moitié du XXème siècle, faisant vivre de nombreuses personnes grâce à la bruyère.
La première étape consistait à aller récolter les rhizomes, activité pénible puisque chaque cueilleur ne redescendait au village qu'après avoir recueilli entre 80 et 100 kg de « bulbes » qu'il transportait sur son dos, par des chemins étroits et pentus. À la fabrique, les bulbes étaient arrosés pour éviter qu'ils ne se dessèchent, puis nettoyés soigneusement un à un. Ils étaient ensuite sciés à la scie circulaire, chaque bulbe ne produisant que deux ou trois ébauchons. Ces derniers étaient ensuite mis à bouillir pendant de longues heures, afin de « tuer » la sève et d'éviter que le bois ne se fende. Une fois triés selon leur forme (pipes courbées ou droites), les ébauchons étaient ensuite acheminés soit vers Saint-Claude, soit vers Lunel ou Cogolin, parfois beaucoup plus loin.
(source Wikipédia)
C'est à ce moment précis que nous allons tenter de retrouver une grotte signalée sur la carte .
Mais plusieurs chemins sont bloqués conséquence des nombreuses coupes d'arbres et des pluies abondantes de ce printemps. Nous faisons demi-tour à deux reprises . Une troisième tentative nous amène près de blocs de rochers mais aucune entrée visible ne permet de conclure que nous avons trouvé le site.
Deux nouveaux spécimens :
Et une des plus jolie fleurs de sous bois ! ma préférée : la Mélisse des Bois, de son vrai nom Mélitte à feuilles de mélisse. C'est la seule espèce du genre Melittis. Parfois surnommée "citronnelle" à cause de l'odeur citronnée de ses feuilles.
Il est midi . Pas de pique-nique au pic ... pour cause de vent. L'ascension n'en sera que plus laborieuse, une fois l'estomac plein.
Cercle presque parfait que des fourmis ont édifié pour faire leur nid. Pour en savoir plus sur ces petites bêtes infatigables : le site de la Cité des Sciences
Le départ vers les cimes est donné. Le sous bois filtre la lumière à travers la Hêtraie.
Et on rencontre même des obstacles parfois difficilement franchissables !!
C'est alors que j'aperçois en fâcheuse posture un magnifique papillon . Délicatement , je le retire de la boue du chemin et je le dépose plus au sec. Il a cependant du "plomb dans l'aile" ( Non, non Jeannot, je n'accuse pas un chasseur !) et il n'arrive plus à voler .
Je reconnais un papillon de nuit ( enfin presque...)
"Ce papillon affectionne les forêts de feuillus, ou les mixtes, et la bestiole se complait là où son arbre de prédilection est présent, même si ses chenilles sont censées pouvoir se satisfaire du charme, voire du chêne, du bouleau, ou encore du tilleul. Suivant les régions, et l'altitude, la Hachette apparaît d'Avril à Mai, avec une seule génération annuelle.
La dénomination scientifique ( "tau" ), et la vernaculaire ( "Hachette" ), ont été inspirées par la forme du dessin blanc ornant le centre des ocelles alaires. Les uns y ont vu la lettre grecque " T « nommée tau" , et les autres le profil d'une hachette ..... CQFD !
De fait, et aussi curieux que cela puisse paraître, le mâle vole de jour, et la femelle de nuit, ce qui n'est pas fait semble t-il pour faciliter les indispensables retrouvailles. Fort heureusement la Nature fait bien choses, et ces Dames n'ont pas leur pareil pour attirer les mâles, tout comme ces derniers détectent à merveille la présence d'une femelle réceptive."
Source : Le site insectes-net. Un site remarquable , écrit avec humour et à la portée de tous.
Peu de photos de l'ascension du Pic de Montibergues qui n'a de pic que le nom , le sauvetage du papillon m'ayant pris du temps, il me faut rattraper le groupe !
Déjà la descente s'amorce :
Nous tentons d'éviter la route mais il faudra s'y résoudre, le chemin étant impraticable.
Au passage nous admirons ces touffes de bleus tous différents.
Enfin nous quittons la route qui va des Verreries de Moussan au col de Sainte Colombe.
En fin de parcours, un peu surpris, nous découvrons dans un havre de verdure , le mémorial du "Camp du Plo de Mailhac"
"Dans cet ancien hameau forestier proche du col de Sainte-Colombe, quelque 140 familles ont été hébergées, entre 1963 et 1974, dans des baraquements précaires. Les hommes, anciens membres de l'armée française en Algérie, étaient employés par l'Office national des forêts sur des chantiers de reboisement. Les femmes restaient au camp pour s'occuper des tâches ménagères. Les enfants étaient scolarisés sur place."
Sur une plaque de marbre figure les noms de toutes les personnes qui ont habité dans ce camp.
Une belle nature entoure ce lieu de mémoire.
Nous arrivons aux termes de notre périple . Et voici Combeliaubert...!
Merci à nos guides : Jean-Jacques , Alain, Jean et à l'aide de Michel et sa montre connectée !!
Annie ( texte et photos)