Boucle de Lauriole Mai 2019
Une belle brochette de 20 Godillots et Godillottes ( dont 2 nouveaux marcheurs germaniques ) en cette matinée qui s'annonce estivale. Départ : l'aire de stationnement située au croisement de la D 12 et D 182.
En cette période d'élections européennes, les Godillots se distinguent par leur variété linguistique car nous avons dans le groupe : 1 Anglais, 2 Ecossais, 2 Allemands,
en plus des Alsaciens, des Normands, des Occitans pure souche, des Charentais, des Auvergnats et même des Parisiens, tous unis par l'amour de la nature, de la randonnée et du bon vin ( grâce auquel toutes les langues deviennent familières ).
Et c'est parti sur la D 182, au milieu de prairies où paissent des chevaux ( certains prennent la pose !!!! )
Nous laissons les Britanniques Elsa et John prendre la tête mais en veillant sur eux.
Au bout d'environ 1 km, virage à droite pour une piste large et en descente : cool cool !!!!.
Sur les bords du chemin, des fleurs d'un bleu éclatant que nous rencontrerons souvent : des Aphyllantes de Montpellier ( Famille des Liliacées ) aux tiges longues et fines, sans feuilles, avec leurs 6 pétales.
Plus loin, des fleurs blanches teintées de rose : des Liserons de Biscaye ou Liseron des monts Cantabriques ( Famille des Convolvulacées ), aux tiges et feuilles velues.
Rappel : cette fleur est originaire de la Biscaye (Viscaya), province faisant partie de la Communauté autonome du Pays Basque espagnol.
La Cantabrie est une autre Communauté autonome limitrophe, de même que la Rioja, la Navarre et l'Aragon ( régions viticoles réputées pour les rosés ou les rouges ).
Carrefour au km 2,5 : virage à droite pour monter au Pech de Bade, après une petite pause.
A partir de là, sur 1 km environ, le sentier est plus aléatoire car peu fréquenté et nous allons un peu tâtonner. On débute par une petite montée, histoire de s'échauffer !.
Végétation très touffue de chênes verts et kermès, genévriers, ronces et pins d'Alep.
Enfin une partie plus aérée vers le sommet du Pech.
Vue sur l'Alaric ( un peu à droite ) et le Tauch ( au fond ). Les Pyrénées sont à peine visibles.
Quelques portions de chemin un peu "hard" : ça pimente un peu le parcours.
Et c'est la descente du Pech, toute en douceur.
L'occasion d'observer la flore colorée:
- des Cistes cotonneux ( Cistacées ) aux belles fleurs rose
- des Genêts d'Espagne ou Spartier ( Fabacées ) aux fleurs d'un jaune flamboyant
- des Cistes de Montpellier ( Cistacées ) d'un blanc éclatant
- des Lins de Narbonne ( Linacées ) d'un bleu violacé magnifique, avec leurs 5 pétales
Nous rejoignons une large piste avant de passer près du domaine de Mousse ( km 4 ).
C'est maintenant un paysage très ouvert de garrigue.
On y trouve :
- des Chênes verts ( Fagacées ) en pleine floraison, avec leurs grappes de fleurs mâles pendantes
- de l'Ail rose ( Amaryllidacées )
- des Glaïeuls des moissons ou d'Italie ( Iridacées )
- des Immortelles communes ( Astéracées )
Nous sommes sur un plateau en pente légère : le Causse. Par ci, par là, des Asphodèles ayant déjà fleuri et porteuses de leurs fruits, comestibles crus ou cuits ( Liliacées ).
Dans la Mythologie grecque, le Pré de l'Asphodèle est le royaume souterrain des défunts ( gardé par le féroce chien Cerbère ) où règne le Dieu Hadès et où séjournent les âmes des morts.
Après le km 6, voici le dolmen de Lauriole, en grande partie détruit.
En bordure de chemin, de belles fleurs bleu-violacé : des Vipérines vulgaires ou Buglosses ( Boraginacées ), toxiques à forte dose pour le bétail mais utilisées autrefois pour soigner les blessures.
Petite halte sous un chêne où Jean-Jacques, " se prenant pour le roi St Louis ", prodigue ses conseils à ses sujets en écoutant leurs doléances ( et elles sont nombreuses : du genre " il commence à faire chaud ! quand est-ce qu'on mange ? où sont les autres ? j'ai mal aux pieds !!! " et j'en passe ).
Rappel historique : Louis IX, Roi de 1226 à 1270.
" Louis IX met fin au conflit entre Capétiens et Plantagenêt et se soucie de l'extension du domaine royal, auquel il rattache notamment les baillies d'Aix-en-Provence, Beaucaire et Carcassonne, les comtés de Blois, Chartres, Chateaudun et Sancerre, tout en consolidant sa souveraineté sur la Normandie, l'Anjou, la Touraine, le Maine et le Poitou. Il atténue les excès de la féodalité au profit de la notion de bien commun et développe la justice royale où le souverain apparaît comme « le justicier suprême ». De cette manière, il fait progressivement passer la France d'une monarchie féodale à une monarchie moderne. Louis IX est effectivement un roi réformateur qui veut léguer un royaume dont les sujets seront soumis à un pouvoir juste : il renouvelle la « quarantaine-le-roi » ( attendre 40 jours avant de déclencher un conflit pour permettre aux belligérants de réfléchir ), ordonne la présomption d'innocence, atténue l'usage de la torture, interdit l'ordalie ( procès à caractère religieux ) et la vendetta ....
N'empêche qu'il a participé activement à la poursuite de la Croisade contre les Albigeois commencé sous le règne de son grand-père Philippe Auguste. ( et toc !!! ) "
Tiré de Wikipédia : Louis IX.
Sur ces belles paroles "royales", le groupe se met en route vers le hameau de Lauriole dont il ne reste qu'une bâtisse rénovée et qui fait l'admiration de John.
Sur un des murs, une Passiflore ou fleur de la Passion, avec ses fleurs magnifiques ( Passifloracées ).
L'endroit idéal pour un casse-croûte, mi-ombragé, avec vue sur les montagnes.
Le repas terminé, en voilà une ( dont je tairai le nom ) qui se pare de "peinture" : est-ce pour éloigner les insectes, se préparer au combat ? En tout cas, Elsa paraît interloquée ( les Françaises ont de drôles de coutumes et en plus, elles boivent beaucoup trop d'eau !!! )
Le café français ayant été servi, nous nous dirigeons vers la fameuse curiosité de Lauriole. En chemin, des "sculptures " un peu curieuses faites avec des bouteilles en plastique.
Et nous voici sur le fameux site.
De quoi s'agit-il ? de cette paysanne inconnue, affublée d'un chapeau de l'époque ?
Eh bien, non : il s'agit d'un phénomène particulier. La route serait vue montante alors qu'elle descend. Jean-Jacques décide donc de faire le test de la bouteille.
Les avis sont partagés : les uns voient la route monter tandis que d'autres ( dont je suis ) la voient descendre dans le sens de la bouteille. Voici plusieurs photos pour se faire une opinion.
A mon humble avis, les vrais curiosités sont les 8 Godillottes ci-dessous ( et elles n'ont pas de rapport avec Lauriole !!!! ).
N'ayant pas pu nous mettre d'accord, nous repartons en montée jusqu'au croisement de la D 56 avec la D 182 ( table d'orientation ). Mais les montagnes sont peu visibles aujourd'hui.
La piste large est bordée de Cèdres de l'Atlas.
Au km 9, on rejoint la piste du PR Grande Traversée de l'Hérault. Maintenant, nous sommes en descente jusqu'à l'arrivée.
Voilà une belle petite randonnée de 12 km, d'une durée de 4H 30 environ, accessible à tous et avec un temps printanier.
Jacques ou le Cathare impénitent.
NB : n'hésitez pas à compléter le texte ou à rectifier les erreurs éventuelles.