Boucle des éoliennes Nov2019
"Balade au gré du vent"
Seulement 6 volontaires chez les Godillots : 3 Britanniques et 3 Français ( le remake de Waterloo ? )
Mais je pense que nous aurons le dessus : ils n'aiment ni le café français, ni le vin rouge, le combat est perdu d'avance pour eux.
Le temps s'annonce maussade et froid, ce qui a dû décourager certains "pantouflards".
Départ : Chemin des caveaux, petit parking entre 2 cimetières.
Bien emmitouflés, nous partons d'un pas rapide vers les éoliennes.
Végétation typique de garrigue :
- des Oliviers ( Oléacées ) dont les fruits noircissent lentement
- des Chênes verts ( Fagacées ) dont les glands brunissent à leur tour ( remarque : la cupule qui tient le gland, de courte taille, n'a pas d'épines )
- des Pistachiers lentisques ( Anacardiacées ) aux fruits rouges
Nous traversons le Planal de la Serre, en montée douce parmi les "caillasses". Apparition des 7 éoliennes de Cambouisset.
Derrière, l'étang et le village de La Palme.
Ici, ce sont des Genévriers cade ( ou Oxycèdre ) avec leurs boules ( ou galbules ) de couleur rouge brique. Celles-ci proviennent des cônes femelles dont les écailles se sont soudées entre elles ( ce ne sont pas elles que l'on utilise pour parfumer la choucroute, qui sont plus petites et de couleur noire ). Leurs feuilles en aiguille, piquantes, ont 2 bandes blanches ( 1 seule sur le Genévrier commun ). Les pieds sont mâles ou femelles ( on appelle cela la Dioecie ).
Et par endroits se dressent des Cyprès de Provence ( ou méditerranéens ) de la famille des Cupressacées ( comme les Genévriers ). Chez eux aussi, les boules contenant les graines ( 10 à 14 écailles soudées ) sont les fleurs femelles. Les feuilles sont des écailles qui entourent les rameaux, doux au toucher. Les pieds portent en même temps les fleurs mâles et femelles ( Cela s'appelle la Monoecie )
Arrivée ( km 2) sur le plateau exposé au vent : voici la 2e rangée avec 17 éoliennes.
Les Eoliennes :
" Ces statues de fer blanc, immobiles, dont seuls les bras s'agitent au moindre murmure.
Rangées comme des chevaliers attendant le signal du tournoi, face à un ennemi invisible
Moulins à vent modernes, à la laideur froide et glaçante de leurs armures
Mais à la beauté sublime et fière de leurs silhouettes impassibles."
( D'un Poète cathare méconnu mais qui ne gagne pas à être connu !!! )
Nous rejoignons le GR 367 Sentier Cathare qui coïncide avec une partie de l'ancienne frontière entre l'Occitanie et la Catalogne. De quoi s'agit-il ?
Lors du Traité de Corbeil, en 1258, Louis IX dit St Louis ( en échange, il récupéra une grande partie du Languedoc ) céda le Roussillon qui fut rattaché au Royaume d'Aragon de Jacques I : la Catalogne avait sa frontière Nord aux environs de La Palme et Roquefort.
Mais 4 siècles plus tard, lors du Traité des Pyrénées, signé en 1659, entre Louis XIV et Philippe II d'Espagne, cette frontière sera ramenée au Sud de Perpignan, partageant la Catalogne d'origine en 2 : une partie française et une partie espagnole, telles que nous les connaissons aujourd'hui.
Nous traversons la Garrigue haute ( km 4 à 6 ) et la mer apparaît déjà. Au loin, la colline d'Agde : le Mont St Loup.
Nous arpentons le plateau, sur un sentier très aléatoire parmi rochers et arbustes épineux.
Mis à part quelques chênes verts et pins d'Alep, c'est le Chêne Kermès ( Famille des Fagacées ) qui prédomine ici. Ses feuilles vert olive sont piquantes et les glands ont une cupule épineuse qui recouvre une grande partie du fruit ( différence avec le chêne vert ).
D'un côté, les montagnes avec le Canigou qui émerge des nuages, de l'autre la mer.
Nous descendons dans la Combe Redonde. Par moments, quelques vues brèves sur Port-la-Nouvelle.
Traversée du lit asséché du ruisseau et remontée parmi les blocs calcaires.
Un coin abrité pour se restaurer, au soleil et à l'abri du vent.
C'est reparti sur une montée douce vers le plateau où l'on rencontre beaucoup de réserves d'eau pour le gibier.
Jean, toujours curieux, nous a déniché des Genévriers rouges ( ou de Phénicie : région de l'actuel Liban ) : silhouettes de forme conique, branches partant du sol, feuilles en écailles ( et non en aiguilles ) et galbules non comestibles.
Nous voici à nouveau sur le plateau : au loin, la mer et le Mont St Loup d'Agde qui semble flotter au-dessus de l'eau ( sans doute un effet de mirage dû à une couche d'air plus chaude, à la surface de la mer : qu'en pensez-vous ?) .
Vers le km 10, au lieu-dit Cap Romarin, une construction en béton ( réserve d'eau ? ) et plus loin, des habitations bien rénovées mais un peu isolées, défendues par un chien peu féroce ( un Chow chow ? ) mais qui n'apprécie pas notre présence pourtant amicale.
Aussi, nous nous empressons de poursuivre notre route vers La Palme.
Quelques vignes et un panneau : une vigne des enfants de La Palme, avec une dizaine de rangées de plants, de cépages tous différents. Belle initiative !!!
Au km 11, changement de direction et cap au Sud vers l'étang et ses salins.
Les salins sont toujours en activité et couvrent au moins la moitié de la surface de cet étang, situé entre les étangs de Bages-Sigean au Nord et Leucate au Sud.
La pratique des sports dits de glisse ( Kitesurf, Windsurf, char à voile ... ) y est très développée : voilà une idée de stage d'été pour nos Godillots, spécialistes du dérapage incontrôlé. A méditer !!!!!!!!
L'étang est une réserve naturelle importante pour la faune aviaire et la flore.
Nous arrivons aux abords du village : les Français en tête et nos 3 Britanniques à la traîne : c'était prévu de longue date !!!!
Nous nous arrêtons près d'une croix dite de St Vincent : elle marque l'emplacement de l'ancien village de pêcheurs de Glabanel, datant du Moyen-Age et aujourd'hui disparu.
Passage dans les rues du village avec quelques curiosités.
Ici, on accueille encore les "cathares en pèlerinage" : quel lieu remarquable que ce village de la Palme !!!!
Au final, une belle randonnée entre mer et garrigue de 14 km, facile, par vent du Nord modéré et plein soleil. Un régal !!!
Jacques ou le très "Parfait" cathare.